mardi 8 mars 2011

"Synchronisateur" !

9 T.O. Mardi - Ange synchronisateur ! (Tb 2.10)

Nous n’avons, cette année, que deux passages du libre de Tobie. (Dommage !). C’est un livre qui ne se trouve pas dans la Bible hébraïque. C’est un magnifique roman dont le héros principal est originaire de la tribu d’Ephraïm. C’est l’histoire de Tobit. Il ne faut pas confondre : il y a Tobit : c’est le papa de la famille ; et Tobie : c’est le fiston !

Je vous invite - si vous en avez le temps - à parcourir ce livre, plein de suspens face aux diverses situations de la condition humaine rappelées avec beaucoup d’humour ! Situations heureuses ou malheureuses qui toutes doivent être vécues (par nous-mêmes) dans la confiance en Dieu, en une foi inébranlable. Invoquer Dieu quand tout semble aller mal ; Bien sûr ! Mais ne pas l’oublier non plus quand tout va bien !

Tobit a été déporté au temps de Salmanasar, le père du fameux Sennachérib. Cependant, tout va pour le mieux : “J’ai marché, dit-il, sur des chemins de vérité et dans les bonnes œuvres... J’ai fait beaucoup d’aumônes à mes frères déportés avec moi à Ninive…“ Et il précise : “Comme j’avais été fidèle à mon Dieu, le Très-Haut me donna la faveur de Salmanasar dont je devins l’homme d’affaires. Je voyageais en Médie…“ (à l'est de l’empire).

Mais il y a un changement de régime politique (Cela arrive, n’est-ce pas !), et avec lui, un commencement de persécutions contre les Juifs. Tobit se souvient alors des paroles du terrible Amos : “Vos fêtes seront changées en deuil ; et tous vos cantiques en lamentations !“ (Am. 8.10).

Cependant, il reste fidèle au Seigneur… Et la nuit, il donne une digne sépulture à ses frères assassinés. Dénoncé, il est obligé de fuir en perdant tous ses biens. Un nouveau changement de régime se produit encore ; et il peut revenir à Ninive, mais pauvre ! Alors, on se moque de sa fidélité à Dieu (c’est courant cela aussi, en pareil cas !). De plus, par un accident un peu curieux, il devient aveugle. De ce fait probablement, il provoque une grave incompréhension entre sa femme et lui ; une terrible scène de ménage s’ensuit. Tout en gardant ferme sa foi, le pauvre Tobit n’en peut plus : “La mort vaut mieux pour moi que la vie !“, dit-il.

Et au même moment, à l’autre bout de l’empire vers l’est, en Médie où Tobit avait voyagé, il y avait une jeune fille, Sara, qui avait beaucoup de mal à se marier (je passe sur les détails assez pittoresques !) ; et de ce fait, on se moquait d’elle ! Evidemment ! Aussi faisait-elle une dépression (cela aussi est courant, en pareil cas !), au point qu’elle aussi disait comme le vieux Tobit : “Mieux vaut pour moi mourir que vivre !“.

C’est alors qu’arrive un personnage inattendu : c’est l’ange Raphaël (= Rapha El : Dieu prend soin) qui va jouer un rôle de “synchronisateur“, si je puis dire. Il va tout “synchroniser“ pour que Tobit retrouve la vue (à la fin du récit) : Raphaël, l’ange qui prend soin, deviendra l’“ange guérisseur“ ! Et il va encore tout “synchroniser“ pour que le jeune Tobie épouse la pauvre Sara !

En effet, Tobit, dans le besoin, se rappelle qu’un habitant de la ville où habite Sara lui doit de l’argent. Il veut envoyer son fils le récupérer. Alors, le mystérieux personnage qu’est l’ange Raphaël se propose de l’accompagner. Et, arrivé avec lui en Médie, sans employer des procédés de maquignonnage, il va trouver le moyen de faire rencontrer Sara et le jeune homme. Et, dans un climat de suspens amusant, ce sera finalement un beau mariage. Il faut seulement remarquer la belle prière que les futurs époux font à Dieu avant de s’unir, une prière d’action de grâce et de grande piété, une prière si belle qu’elle est encore choisie parfois par de futurs époux pour la célébration de leur mariage !

Que retenir de ce récit quelque peu surréaliste ?

- En un premier temps, il faut croire en la présence des anges “synchronisateurs“, ne seraient-ils que nos “anges gardiens“. Il faut croire en la Providence de Dieu qui nous aime et qui nous conduit à travers heurs et malheurs, en toutes circonstances ! “J’ai une confiance personnelle en mon ange gardien, disait Dom Helder Camara. Je l’appelle “Joseph“ parce que je ne connais pas son nom !“. Oui, les anges sont comme les mains de la Providence divine. Ce que l’on appelle le “hasard“, c’est finalement Dieu qui veut agir incognito.

- Et une seconde réflexion à propos de la prière de Sara et Tobie qui rendent grâce avant de s’unir ! Pour un Juif, rien ne doit se faire sans action de grâces ! Et surtout pas l’union d’un homme et d’une femme ! Face au Dieu-Amour, s’unir dans l’amour, sans rendre grâce, est un non-sens.

Pour terminer par une note d’humour, je me permets de vous transmettre un jeu de mots que l’on fait en Israël, mais jeu de mots assez significatif.
“Homme“ et “femme“ se transcrivent par “ish“ et “isha“.
Ce qui distingue ces deux mots, ce sont deux lettres qui mises ensemble débutent le nom de Yahwé, le début du tétragramme divin.
Et de ces deux mots, le reste des lettres qui se ressemblent forment le mot “èche“ qui veut dire “feu“.
Autrement dit, sans la présence de Dieu en l’homme et la femme, leur amour devient facilement un “feu“, un feu qui peut tout détruire ! Ce n’est qu’avec Dieu que tout peut réussir, surtout nos actes d’amour, nos actes de charité. Il faut bien s’en souvenir puisque Dieu est Amour ! Sinon, c’est facilement le néant après le feu !

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