samedi 23 juin 2018

Jean Baptiste


Nativité de Jean-Baptiste - 2018

Vous connaissez l'histoire de la naissance de Jean-Baptiste. Dieu promet à Zacharie son père, comme autrefois à Abraham, le plus merveilleux cadeau, celui d'un enfant.
Mais le vieillard reste sceptique : il s'oppose à cette annonce : Il est trop vieux ; il n'a plus de force… ! Aussi, réclame-t-il un signe. Et il n'obtient que le signe de son doute : il est réduit au silence; il ne peut plus parler puisqu'il  n'a pas cru !
             
Oui, le manque de foi nous rend sourd à la Parole de Dieu. Comment véritablement parler, c'est-à-dire transmettre la Parole de Dieu, si l'on a rien entendu ?
Les lèvres de l'incrédule sont paralysées. En coupant la communication avec Dieu, le malheureux, en lui-même, a réduit Dieu au silence ; et il se condamne à être muet ! La source divine de toute communication est tarie !
             
Cependant, pour Zacharie, comme pour chacun d'entre nous, Dieu agit. "Mon Père est à l'œuvre et moi aussi je suis à l'œuvre" (Jn 5.17), disait Jésus. On oublie facilement cette affirmation de Jésus !
Dieu agit toujours malgré nos obstacles et nos freins. Alors, voici, finalement, qu'un père radieux tient dans ses mains le "Don de Dieu" - c'est la signification du nom de Jean -. Il reconnaît enfin le "Don de Dieu". Alors, l'Esprit-Saint ouvre ses lèvres. Et le vieillard comblé se met à chanter, à rendre grâce : "Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël !"
             
Voici donc que Dieu et l'homme sont réconciliés ; ils peuvent, à nouveau, communiquer grâce à un enfant, à un "Don de Dieu" qui, lui-même, annonce une autre naissance, un autre "Don de Dieu" : Jésus.
Ce sera alors l'armistice et l'amnistie, c'est-à-dire la fin de toute guerre avec Dieu et la rémission des péchés. Jésus sera la Réconciliation de tous les hommes avec Dieu. Voilà ce qu'annonce déjà Jean-Baptiste.
Et cette réconciliation sera vécue d'abord  dans une véritable communion entre le père et son enfant.
Car Zacharie revit la même aventure qu'Abraham, l'aventure d'une véritable paternité. Ils ont connu tous les deux la plus grande épreuve, celle de la stérilité, de la solitude. Cependant, l'un et l'autre, comme tout homme, ont été visités par la grâce de Dieu : Je te donnerai un enfant : Isaac, "l'enfant du rire", Jean-Baptiste "le Don de Dieu"
             
Voici donc l'homme réconcilié avec lui-même, avec Dieu grâce à la fécondité, à l'extraordinaire miracle de la paternité (qu'elle soit charnelle ou spirituelle). Abraham et Zacharie tiennent leur petit garçon dans leurs bras et s'écrient : "Je suis père. Gloire à Dieu ! De par Dieu, je suis père. Et je rends grâce à Dieu en marquant du signe de l'Alliance cet enfant, en le marquant du signe de la communication avec Dieu, du signe de la circoncision, du baptême !".
Si l'on vit dans la foi, dans la communion avec Dieu, toute transmission de vie (charnelle ou spirituelle) est le reflet de l'unique paternité de Dieu. Et toute communication avec son enfant (charnel ou spirituel) ne peut être véritablement vécue que dans la communion avec Dieu-Père !
             
Et cette source divine de la paternité sera manifestée au grand jour, lors d'une autre naissance qu'annonce celle de Jean-Baptiste. Marie présentera au monde son enfant, le "Don de Dieu" par excellence, cet enfant qu'elle a conçu de Dieu qui est Esprit. Les bergers, les premiers, ont entendu l'immense cri de joie qui descendait du cœur de Dieu vers notre terre : "Mon Fils, aujourd'hui, je t'ai engendré !", comme dit un psaume. Dieu est Père ! Et c'est en lui que toute relation filiale est magnifiée !

Mais cette communication du Père avec son enfant, vécue dans la communion avec Dieu-Père, ne peut se réalisée sans la communion ou la réconciliation du mari avec son épouse. Pensons à Elisabeth, la mère de Jean-Baptiste. Certes, elle se consacre à son époux ; mais elle est aussi toute obéissance à Dieu. Aussi a-t-elle cru dès le premier instant. Et, en son enfant, elle voit s'accomplir la Parole qui lui a été dite de la part du Seigneur !
Mais que la transmission de la "Parole divine" est difficile, et tout particulièrement auprès de son mari devenu muet à cause de son doute. Beaucoup de ménages n'arrivent plus à communiquer, car chacun s'enferme plus ou moins dans la sphère close de son égoïsme. Ne communiquant plus ensemble avec Dieu, ils n'arrivent plus à communiquer entre eux. Mais voilà que le "Don de Dieu" - un enfant - arrive ! Reconnu comme tel, il va alors réconcilier le mari et l'épouse en leur offrant de devenir père et mère, ensemble
Quel nom donner à ce "Don de Dieu", à ce nouveau-né ? Malgré les traditions et les coutumes, tous les deux s'accordent pour s'écrier : "Jean est son nom !" - "Don de Dieu" est son nom !".
             
Tel est le modèle de toute union conjugale : deux volontés qui s'épousent, deux cœurs qui se rejoignent, deux personnes qui s'harmonisent totalement avec la Parole de Dieu. Les époux vont enfin pouvoir louer ensemble le Tout-Puissant, et reprendre le dialogue interrompu. C'est toujours autour d'un "Don de Dieu" que les époux se réconcilient, peuvent véritablement communiquer !

Et si on continuait la vie de Jean-Baptiste, on le verrait poursuivre sa mission de réconciliation, de communication des hommes avec Dieu et, de ce fait, des hommes entre eux !
C'est d'abord la famille et les voisins qui sont stupéfaits et qui commencent à annoncer la "Bonne Nouvelle" dans la montagne de Judée. On racontait ces merveilles, on s'interrogeait sur l'avenir de cet enfant. La langue, ici, retrouve sa fonction : ce ne sont ni commérages, ni médisances, ni calomnies, mais proclamation de "Dieu avec nous". Oui, la communion avec Dieu engendre la communion entre les hommes !

Et si avec les scribes et les pharisiens principalement, Jean-Baptiste échouera, les foules, les soldats, les publicains, les prostituées, les petites gens accepteront de se convertir et la réconciliation s'accomplira de plus en plus.
Certes, il y aura l'échec avec Hérode; et Jean sera décapité. Mais sa passion en cachera une autre, sa mort annoncera le martyre suprême de Jésus. Et, en un juste retour, la résurrection de Jésus et son entrée dans la gloire annonceront celle de Jean. Désormais tous les hommes sont réconciliés avec Dieu. Et, en cette réconciliation, tous les hommes peuvent véritablement communiquer entre eux.

Voilà ce qu'annonçait Jean-Baptiste depuis sa naissance jusqu'à son martyre.
Puissions-nous continuer son œuvre de réconciliation, de communion, de communication. Puissions-nous la continuer en paroles et en actes, à son exemple ! C'est ainsi que, nous aussi, nous annoncerons et proclamerons Jésus-Christ !

samedi 16 juin 2018

Maladie, Souffrance... !


La souffrance !

Après avoir été curé d'une paroisse (Solesmes), fréquentant nombre de femmes et d'hommes qui cheminaient - cahin-caha - avec la souffrance comme permanente compagne…,
après avoir été, quelques années durant, aumônier d'un hôpital (Sablé) où la mort ne cessait de rôder…,
après avoir été "directeur" d'une maison de retraite où bien des pensionnaires ont - solitairement souvent - terminer une existence très active, par une longue période de difficile dépendance humaine…,
après, pour ma part, de multiples séjours en hôpital ou clinique (le dernier ne date que de huit jours)…,

je sais que - malgré des moments immenses de foi, d'espérance, d'amour -, la question du sens, du pourquoi de la souffrance resurgit toujours… et souvent avec plus de tranchant. Et même, parfois, la révolte peut gronder en nos cœurs, puisque c'est souvent la seule arme de spectateurs impuissants.

Pourtant..., pourtant, combien j'aimerais apprivoiser moi-même la maladie, la souffrance qui y est attachée. Combien j'aimerais pouvoir regarder la maladie, comme on peut contempler avec espoir un champ strié de labours. Les crevasses sont lieux de semences, de fécondité et de récoltes. Oui, mon cœur d'homme fraternel et compatissant à la douleur humaine aspire à recueillir chrétiennement la semence et le fruit d'éternité contenu dans la vie de bien des malades qui ne cessent - consciemment et inconsciemment - de méditer, de vivre le mystère pascal du Christ  !

Reconnaissons-le : notre monde est bâti pour les bien-portants - On s'active, on s'agite, on s'énerve. Toutes les secondes sont comptées ; car le temps, c'est de l'argent. L'homme doit remplir sa fonction de producteur et de consommateur. Nous sommes régis par les lois d'efficacité, de rentabilité, d'utilité. Les malades sont, à certains égards, des membres inutiles et dispendieux de nos sociétés. Et on ne l’affirme que trop aujourd’hui.

Or, le côtoiement de la maladie nous oblige à redécouvrir d'autres valeurs, ces valeurs qui rendent les cœurs sensibles et aimants. Dans l'entourage d'un malade, nous avons à réapprendre la tendresse, à réapprendre la patience, à réapprendre la gratuité, le service. Nous ne pouvons aborder un malade que si nous nous oublions nous-mêmes, que si nous acceptons de prendre de précieuses minutes pour être disponibles à la sympathie, au service gratuit, au silence de communion.

A l'intérieur de ces attitudes apparaissent ainsi les bases d'un monde plus humain et quasi divin. Dans la profondeur de ces attitudes, nous pouvons déceler une parcelle de la présence du Christ : "J'étais malade et vous m'avez visité… ". - "Chaque fois que vous l'avez fait à l’un de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mth 25.31-44).

Et puis, nous pouvons nous examiner nous-mêmes :
Chacun de nous supporte quotidiennement ses petits malaises. Certes, ces malaises minent souvent nos énergies et notre moral ! Et parfois nous sommes obligés de ralentir nos activités.
Mais quand la douleur du corps prend le dessus sur nos forces, nous devons réapprendre la dépendance, la pauvreté et l'espérance à l’exemple du Christ en son mystère pascal de mort et de vie (et non de vie et de mort).

Réapprendre la dépendance, c'est aussi réapprendre la solidarité, c'est prendre conscience que les uns sont liés aux autres - pour un service mutuel -. Et quand on demande un verre d'eau pour soulager la brûlure de la fièvre, on reproduit cette image du Christ, solidaire et dépendant de ses frères et sœurs, qui demande à boire à une Samaritaine, et même à des soldats romains…  Puissions-nous ne jamais nous désolidarisés !

Réapprendre la pauvreté, c'est être capable de contester les illusions d'une vie dont le bonheur dépendrait de l'argent, de la gloire et de la puissance. C'est révéler que la seule semence d'éternité vient du cœur, de l'amitié, de la fidélité. Du pardon s’il le faut.

Et enfin, réapprendre l'espérance, c'est se rapprocher de Dieu, c'est confier sa vie à Dieu qui a révélé aux hommes, à travers la résurrection du Christ, son projet de faire éclater toutes frontières, celles de la mort elle-même. "Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur comprendront la vérité, ceux qui sont fidèles resteront avec Lui dans son amour" (Sag. 3.9). – Combien de fois, ai-je entendu cette réflexion d’un malade : "De toutes façons, j'ai confiance en Dieu, pour moi et pour les miens"...

Voilà pourquoi je voudrais moi-même apprivoiser de plus en plus la maladie, la souffrance, parce qu'elles peuvent nous rendre plus humains, nous attacher à l'essentiel. Voilà ce que nous pouvons recueillir de fruit d'humanité et d'éternité dans la vie de nos "souffrants" pour parvenir tous ensemble à la gloire du Ressuscité  !

Oui, prions pour nos malades !
Toute prière comporte normalement une bénédiction. Je vous y invite pour proclamer que, même à travers peine, maladie, souffrance, le Seigneur de la Vie peut nous atteindre, peut renouveler sa présence en chacun d'entre nous, pour nous amener à notre pleine humanité, humanité qui ne peut parfaitement se réaliser sans Dieu, humanité qui resplendira "à l’image de Dieu", à l'image du Christ toujours vivant et glorieux !

Oui, ne cessons pas de prier pour nos malades !

dimanche 3 juin 2018

Eucharistie ! ! !


Saint-Sacrement 18/B

"Faites ceci en mémoire de moi" - "Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection ; nous attendons ton retour dans la gloire".

Jésus est parti et il doit revenir ; pourtant, il est toujours présent.
En d'autres termes, Jésus est présent et dans le souvenir et dans l'espérance. Jésus est derrière nous, devant nous et parmi nous.
La foi chrétienne est en perpétuelle tension dialectique entre ces trois pôles : passé, présent, futur. Le chrétien est un homme qui, d'un seul mouvement, doit regarder en arrière, en avant et par terre, si je puis dire.
-  Qui ne regarde qu'en arrière, tombe dans un conservatisme stéril ;
- qui ne regarde qu'en avant glisse infailliblement dans l'utopie rêveuse ;
- qui ne regarde que par terre tombe facilement dans la matérialisme.
             
Pour être homme du présent, le chrétien doit être l'homme du passé et du futur. Sa foi doit être souvenir, attente et engagement ; ou mieux engagement dans le souvenir et l'attente.

Or, l'Eucharistie que nous célébrons particulièrement aujourd'hui exprime parfaitement cette réalité.
             
Oui, l'Eucharistie est bien mémoire : "Faites ceci en mémoire de moi".
Le chrétien se tourne alors vers le passé pour mettre sa vie en référence avec celle de Jésus.
Célébrer l'Eucharistie de Jésus, c'est donc signifier son accord avec son existence totalement vouée à Dieu son Père et aux hommes. Les expressions "Corps rompu" et "Sang versé" désignent cette existence qui ne s'est ménagé aucune zone réservée, mais qui s'est totalement mise au service de Dieu et des hommes... Et des hommes - donc de moi-même -  avec qui Dieu veut toujours faire alliance comme hier au mont Sinaï et surtout comme hier, "une fois pour toutes" comme l'ont souvent dit les apôtres (I Pet 3.18 ; Rm 6.10 ; Heb. 9.11-28), par le mystère pascal du Christ, mort et ressuscité !
Célébrer l'Eucharistie, c'est faire mémoire de toute la vie du Ressuscité, en "rendre grâce", manifester son accord. Jésus est notre référence.

Mais l'Eucharistie est aussi "attente" : "faites ceci jusqu'à mon retour". Jésus est parti pour revenir.
Sa manifestation aux hommes sera alors totale et plénière. La foi est essentiellement espérance. L'espérance n'est pas un espoir vague, encore moins un soupir rêveur.
L'espérance est l'attente de Jésus avec la certitude qu'il viendra, et qu'il viendra manifester l'œuvre de libération, de rédemption qu'il a accompli ici-bas, "une fois pour toutes", et qu'il veut manifester en chacun d'entre nous. Et l'Eucharistie est comme le gage de ce retour du Christ glorieux, qui sera "tout en tous", comme dit St Paul (I Co. 15.28).
             
Enfin, l'Eucharistie est présence : "Ceci est mon Corps, ceci est mon sang". Le Christ, a-t-on dit, est en agonie jusqu'à la fin du monde ; oui, mais c'est tous les jours également qu'il sort du tombeau.
L'Eucharistie manifeste que la mort, la résurrection du Christ, réalisées "une fois pour toutes", sont tous les jours à l'œuvre dans la vie des hommes. Le Christ meurt et ressuscite aujourd'hui sur les places publiques. C'est ce que veut rappeler la présence du Christ dans ce mystère de l'Eucharistie.

La présence du Christ ! Et ici, à ceux qui posent questions et même doutes sur cette présence du Christ dans l'eucharistie, je répondrai : n'est-il pas déjà invraisemblable, extraordinaire que Dieu, le grand Dieu, le trois fois Saint, l'Eternel, l'Insondable, le Créateur de l'univers et que sais-je encore..., que ce Dieu se soit fait "infans", ce bébé présenté par Marie et qui ne pouvait même pas parler, lui le "Verbe de Dieu", "la Parole de Dieu" ? Impensable déjà.
Oui, mais "y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le seigneur ?", avait-on demandé à Sara, l'épouse d'Abraham, à qui on annonçait qu'elle serait mère malgré son âge avancé  (Gen 18.25).
Oui, rien, dira l'ange à Marie à propos de sa cousine Élisabeth, "rien n'est impossible à Dieu' (Lc1.37) !
Rien n'est impossible à Dieu ! Pas plus qu'il vienne en notre humanité par la maternité virginale de la Vierge Marie que sous les humbles apparences d'un peu de pain et de vin, signes permanents de vie !

Et puis, je vous ferai une confidence. Les explications théologiques sont nombreuses sur ce point comme sur bien d'autres. Elles m'ont souvent enthousiasmé, passionné. Mais désormais, elles fatiguent ma raison. Je préfère, avec vous, rentrer humblement dans le mystère d'un Dieu qui toujours se veut proche de l'homme. L'eucharistie est le prolongement de l'incarnation.
Et j'ai été heureux de rencontrer une femme, toute simple, ignorante des élucubrations dogmatiques, mais qui était entrée dans ce mystère d'un Dieu proche ; avec simplement son chapelet à la main, elle vivait du Christ eucharistique avec Marie, la mère de Jésus.
             
En tous les cas, voilà, en résumé, ce que manifeste l'Eucharistie. Elle est présence du Christ d'hier, d'aujourd'hui et de demain, du Christ qui, en nous, dans le monde, est à l'œuvre pour que se manifeste pleinement sa gloire de Ressuscité et celle des enfants de Dieu, créés  que nous sommes "à l'image et ressemblance de Dieu" (Gen 1.26-27 ; 2.7).

C'est dire l'importance de l'Eucharistie pour un chrétien. C'est l'Eucharistie qui fait le chrétien. On ne peut être chrétien sans l'Eucharistie. St Ignace d'Antioche, dès le 2ème siècle, l'avait bien compris, lui qui écrivait : "que personne ne s'y trompe ! Ne pas venir à l'Assemblée eucharistique, c'est s'excommunier soi-même".

Aussi, aujourd'hui tout particulièrement
- Rappelons-nous souvent qui est Jésus ; souvenons-nous encore plus souvent de ce qu'il a fait : sa bonté pour tous, pour les pécheurs eux-mêmes (que nous sommes parfois). Quand nous allons communier, regardons Jésus qui nous aime comme il a aimé tous ceux qu'il a rencontré sur la terre, et les plus faibles particulièrement.
- Et puis : ce Jésus, il veut que je lui ressemble ; il veut venir en moi pour cela. Et si je l'accueille le mieux possible, je suis sûr qu'un jour je lui ressemblerai totalement. C'est lui qui sera la vie de ma vie. Je serai en lui comme lui sera en moi. Et quand je communie, je fais l'apprentissage de cette union extraordinaire de Jésus avec moi-même, union qui se réalisera certainement un jour.
- Et enfin, si je m'unie à Jésus, cela doit se voir ; je viens m'entretenir cœur à cœur avec lui pour ensuite, là où je suis, partout, je puisse dire ce que Jésus me dit. L'Eucharistie m'unit à Jésus pour que je le porte aux autres tout au long des semaines.
Il ne s'agit pas, même pour un prêtre, de bien parler de Jésus ; il s'agit - et c'est le plus important ! - de parler avec Jésus. Parler avec Jésus pour mieux parler de Jésus. C'est cela la prière, une "contemplation" de Jésus, comme disent les savants !

Et, comme l'a l'affirme le Concile Vatican II : "quand nous célébrons le sacrifice eucharistique, nous sommes, au plus haut, unis à l'Eglise céleste !". Oui, Déjà ! Avec tous ceux qui ont précédés !