mardi 18 août 2020

Assomption de Notre Dame

Assomption 20

Au coeur de l'été, la fête de l'assomption est comme un rappel de la fête de Pâques. De même que le Fils est ressuscité, passant de ce monde à son Père, de même Marie, mère de Jésus, fut élevée au ciel dans la gloire jusque dans son corps. "A la fin de sa vie, elle a été élevée au ciel, corps et âme, dans la gloire de Dieu."(Pie XII en 1950)

Voilà la signification de la fête de l'Assomption pour Marie :
ce corps, préservé de toute faute par la grâce de sa conception immaculée,
ce corps de Marie qui a été le tabernacle du Fils de Dieu fait homme,
ce corps virginal qui a donné naissance au Sauveur,
ce corps qui n'a connu ni la corruption ni la dégradation du tombeau a été comme naturellement emporté dans la gloire éternelle de Dieu. Assomption : ce mot signifie que Dieu "l'a prise avec lui" dans la vie divine !

Il me plaît souvent de penser que l'Assomption est la fête de la mère de Jésus, la fête que Jésus ressuscité a voulu réserver à sa mère : Marie est entrée avec son Fils dans le monde de la résurrection. L'Assomption de Marie, c'est l'accomplissement du projet de Dieu sur sa créature, sur toute créature ; c'est la grâce de la résurrection déjà appliquée à Marie.

Par la grâce de Dieu
Contemplant Marie dans le mystère de son assomption, c'est une fille de la terre, de notre race que nous contemplons ; elle est le signe de ce que Dieu veut pour tous ; le signe de ce que nous serons un jour.
Sur notre pauvre terre d'égoïsme, de violence, d'orgueil, … de péché, une créature a échappé, par pure grâce, à la loi d'airain qui nous attire au mal. Marie est cette créature parfaite en qui le projet de Dieu n'a rencontré nul obstacle. Marie est le chef-d'oeuvre de la création : “elle est si belle, disait Bernadette à Lourdes, qu'on voudrait mourir pour la revoir".
Par pure grâce, mais aussi à cause de sa foi : "heureuse celle 'qui a cru" s'écrie Elisabeth à la vVsitation. Heureuse parce qu'elle a cru à la parole de Dieu, heureuse par sa réponse de foi.

Par la foi
"Par la foi, disait naguère Jean-Paul II, Marie s'est remise à Dieu, sans réserve ; elle a répondu de tout son moi humain et féminin, elle a cru la première, comme autrefois Abraham dans l'Ancien Testament.
Elle a cru chaque jour dans des circonstances difficiles, devenant la première disciple de son Fils et le modèle des croyants.
Elle a cru jusqu'au bout : jusqu’à la croix, la résurrection et la pentecôte.
Et maintenant, elle accompagne et soutient l'Eglise dans son pèlerinage de foi vers le retour du Seigneur."

Aussi, cette fête de l'assomption est-elle pour nous une immense espérance : celle qui est passée de la foi à la gloire nous montre le chemin.
En Marie, la loi du péché et de la mort est vaincue.
En Marie, l'axe de l'humanité, faussé par le péché, se trouve redressé par la miséricorde de Dieu.
Marie est cette créature à partir de laquelle toute l'humanité peut être à nouveau orientée vers Dieu dans la droiture et la sainteté.
En regardant Marie, élevée dans la gloire du ciel, nous contemplons ce que nous serons un jour par-delà la mort.

Vers le royaume
Marie tourne ainsi nos regards vers cet autre monde qu'elle a laissé entrevoir à Bernadette, le monde de Dieu, où nous serons vivants pour toujours, corps (transfiguré) et âme, vivants de la vie même de Jésus ressuscité.
La fête de l'Assomption nous invite à élever notre regard plus loin et plus haut que notre terre, trop souvent enfermée sur elle-même,… Non point que la foi nous écarte des soucis des hommes et des combats pour un monde plus juste, mais elle nous remet sous les yeux le but de notre vie, ce qui fait sa dignité. Marie nous rappelle que nous sommes fils de Dieu, destinés à lui ressembler, à partager son bonheur et sa gloire dans une vie éternelle au-delà de notre mort : voilà l'enjeu d'éternité de chacune de nos journées selon l'amour qui les inspire.

Corps et âme
Et Marie, dans son assomption, nous fait comprendre que c'est corps et âme que nous sommes sauvés et sanctifiés : "glorifiez Dieu dans votre corps" disait St Paul. Nul ne l'a fait mieux que Marie; qu'elle nous apprenne à respecter notre corps et celui des autres. Le corps promis à la résurrection glorieuse ne doit être ni manipulé, ni torturé, mais respecté, en toutes circonstances.

"Mon âme chante le Seigneur", répond Marie à Elisabeth. Elle nous apprend ainsi à tout rapporter à Dieu, à vivre dans la joie de la foi, à exprimer à Dieu notre merci pour Jésus qui a pris chair de Marie, a connu notre mort en donnant sa vie par amour, et qui nous entraîne à sa suite vers le Père dans une résurrection de tout notre être.

“Remercions Jésus, priait le pape Jean-Paul II, d’avoir fait participer sa mère à sa vie de ressuscité. Prions Marie de nous donne la joie, l’espérance de la rejoindre, elle notre Mère”.