1ère semaine de Carême - Samedi
La lecture tirée de la fin du Deutéronome, souligne que l’élection du peuple élu n’est pas d’abord un privilège national mais un appel de Dieu, la fidélité à un contrat, une alliance.
Il y a
lieu de remarquer le ton du Deutéronome. Chaque membre du peuple est
interpellé personnellement à la 2ème personne du singulier. "Le
Seigneur ton Dieu te commande de mettre en pratique ces
commandements".
Et cette interpellation au singulier se fait
dans une urgence que souligne la répétition du mot aujourd’hui. Aujourd’hui
le Seigneur, ton Dieu, te commande… ; Aujourd’hui tu as obtenu
cette déclaration…. ; Aujourd’hui, toi-même a répondu à la déclaration de Dieu
par un engagement personnel….
Ce qui
est premier dans l’élection, c’est la fidélité à cette alliance. Ceci dit, on
constate que cette fidélité ne conditionne pas cette élection, cette alliance.
Le peuple pourra multiplier ses infidélités, Dieu, lui, n’en restera pas
moins fidèle à l’Alliance.
Certes, l’Alliance
se présente tout d’abord comme une sorte de contrat: "Si tu observes ma
loi, je ferai de toi un peuple privilégié".. Maos peu à peu, l’Alliance prend
l’allure d’une fidélité de Dieu, imprescriptible. La nouvelle Alliance, dont
parlent les prophètes n’est pas une autre Alliance ; Et cette
Alliance renouvelée dans le Christ fait dire à St Paul que les dons de Dieu
sont sans repentance. Le peuple garde et gardera, quoi qu'il arrive, la
marque de l’élection…
L’Evangile
nous montre que le peuple de la nouvelle Alliance est lui aussi consacré à
Dieu. Mais la consécration ne s’exprime plus par l’observance minutieuse de
prescriptions multiples : elle s’épanouit dans la perfection de l’amour,
d’un amour qui doit aller jusqu’à culminer dans l’amour des ennemis.
La nouvelle
Alliance ne se substitue pas à l’ancienne en la supprimant, en la remplaçant.
Elle est un épanouissement, un progrès. Le Seigneur lui-même a dit qu’il
n’était pas venu abolir mais accomplir.
L’Eglise,
dès le début de son histoire, a du lutter contre des hérésiarques, des gens
comme Marcion qui, au 2ème siècle, prétendaient séparer le Nouveau
Testament de l’Ancien, en opposant l’un à l’autre, alors qu’ils sont les étapes
d’une pédagogie divine.
Si
nous sommes chrétiens, il nous reste à devenir ce que nous sommes.
La loi
ancienne garde une valeur de pédagogie et nous avons tous besoin de règlements
et d’observances pour entretenir l’élan de la charité quand il se ralentit.
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