4ème semaine de Carême - Mardi
Pour nous parler dans les Ecritures, Dieu se sert abondamment de symboles, de figures, d’images. La cause en est que le langage symbolique est plus apte que les formulations rationnelles à véhiculer les richesses de sa révélation.
Les
symboles stimulent l’intelligence à marcher aussi loin que possible, à pas de
raison, dans la compréhension des mystères ; et les formulations
théologiques s’élaborent ainsi dans le temps, dans la Tradition vivante de
l’Eglise, et de cette infaillibilité que lui donne cet Esprit Saint qui mène
vers la Vérité toute entière au fur et à mesure que nous sommes capables de la
porter.
Cela
fait partie de la "pédagogie de Dieu" à notre égard, de
"l'économie divine", disaient les Anciens, d'Orient surtout.
Parmi
les symboles de la Bible, un des plus riches, avec la manne dans le
désert,, il y a l’eau vive. Cette eau vive
qui
sort du rocher dans le désert,
qui
sort du rocher sur lequel est construit le "Saint de Saints" du
Temple de Jérusalem.
Notre
lecture nous a donné l’occasion de relire la vision d’Ezéchiel. Cette source
sort du Temple, fait pousser des arbres dans le désert et ressuscite
la Mer Morte.
Cette
source qui sort de la cuvette de Jérusalem, entre le Mont des Oliviers et la "Maison
d’Abraham", on la retrouve à la fin du prophète Joël.
Jl
4,18 : "Ce jour-là…., une source jaillira de la maison du
Seigneur et arrosera le ravin des Acacias".
On
la trouve encore dans le dernier chapitre de Zacharie.
Za
14,8 : "Il arrivera, en ce jour-là, que des eaux vives
sortiront de Jérusalem… ; il y en
aura été comme hiver".
Cette
source, dans la Bible, est liée à l’avènement du Royaume de Dieu ; elle est permanente et elle coule
non seulement vers le désert et la Mer Morte, mais aussi vers la Méditerranée.
On
peut dire que tout le mystère de Jérusalem, qui n’a pas encore fini de se
révéler, s’inscrit entre cette petite source -, "les eaux de Siloé qui
coulent doucement - et le grand
fleuve apocalyptique qu’annoncent les prophètes pour la fin des temps.
De
plus, remarquons également : le Temple, qui est au centre de Jérusalem, est
encadré par deux sources :
celle
de Siloé - au sud - où Jésus guérit l’aveugle-né - cette source dont je viens
de parler -
et
celle de Bethesda - au nord - où Jésus -
c’est l’Evangile d’aujourd’hui – guérit le paralytique.
La
Loi ancienne interdisait aux aveugles et aux boiteux d’entrer dans le Temple.
Pourquoi ?
Les
Cananéens se moquaient de David, avant la prise de Jérusalem.
2 Sm
5,6-8 : David avec ses gens
marcha sur Jérusalem contre les Jébuséens qui habitaient le pays, et ceux-ci
dirent à David : "Tu n'entreras pas ici ! Les aveugles et les boiteux
t'en écarteront" c'est-à-dire : David n'entrera pas ici.
Mais
David s'empara de la forteresse de Sion ; c'est la Cité de David. Ce jour-là, David dit : … "Quant aux boiteux et aux aveugles,
David les hait en son âme. C'est
pourquoi on dit : Aveugle et boiteux n'entreront pas au Temple".
Et de
même le Lévitique enseigne :
Lv
21,16-18 : "…Aucun homme ne doit s'approcher (pour une offrande à Dieu) s'il a une
infirmité, que ce soit un aveugle ou un boiteux, un homme défiguré ou
déformé",
Mais Jésus, lui, pensera et agira
différemment.
Mt
21,12-14 : "Puis Jésus entra dans le Temple et chassa tous les
vendeurs et acheteurs qui s'y trouvaient : il culbuta les tables des changeurs,
ainsi que les sièges des marchands de colombes. Et il leur dit : " Il est
écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites un repaire de
brigands !". Il y eut aussi des
aveugles et des boiteux qui s'approchèrent de lui dans le Temple, et il les guérit."
Et,
pour faire court malheureusement, St Jean le théologien dira :.
Jn
19,31-37 : "Comme c'était la Préparation (dusabbat), les Juifs, pour éviter que
les corps restent sur la croix durant le sabbat demandèrent à Pilate qu'on leur
brisât les jambes et qu'on les enlevât. Les soldats vinrent donc et brisèrent
les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui.
Venus
à Jésus, quand ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les
jambes, mais l'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit
aussitôt du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage pour que
vous aussi vous croyiez. Car cela est
arrivé afin que l'Écriture fût accomplie : Pas un os ne lui sera brisé. Et une
autre Écriture dit encore : Ils
regarderont celui qu'ils ont transpercé".
L’Eglise
voit dans cette source qui
jaillit du Christ en Croix, qui est le Temple au plein sens du mot ,
ces sacrements qui véhiculent jusqu’à nous, dès maintenant, la réalité ultime
de la Rédemption, qui, à tout moment, nous permettent de reprendre l’élan d’une
Vie nouvelle.
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