vendredi 6 mars 2020

Le pardon !


1ère semaine de Carême   -   Vendredi

Dans la justice humaine, quand un homme a commis une faute, un délit, on note tous les détails de son forfait  dans un casier judiciaire ; bien plus, quand la peine encourue pour la faute a été purgée, le dossier reste et ne bouge pas. Le coupable a pu s’amender, se réintégrer dans la société, devenir un bienfaiteur, le casier judiciaire reste en quelque sorte indélébile. Le temps qu s’écoule ne change rien à la fiche où sa culpabilité reste décrite.

Ezéchiel nous affirme que les voies de Dieu sont différentes. Dieu n’a qu’un but : la vie du pécheur ; et, s’il se repend loyalement, tout est effacé. Dieu ne se souvient plus de rien. On est dans la ligne du prophète Osée qui affirme que le pardon est une véritable re-création ; que le pardon de Dieu peut être à l’origine d’une alliance, d’un amour plus beau que celui des origines, que celui des fiançailles.
"Le pardon que nous recevons au baptême est si plein et si entier, qu’il ne nous reste absolument rien à effacer, soit de la faute originelle, soit des fautes commises par notre volonté propre, ni aucune peine à subir pour les expier".   (CF. catéchisme de l'Eglise § 978).

Le sacrement de pénitence, pour ceux qui sont tombés après le baptême, opère la même réconciliation totale avec Dieu et avec l’Eglise….
§ 982 : "Il n’y a aucune faute, aussi grave soit-elle, que la Sainte Eglise qui a reçu les clefs du Royaume des cieux ne puisse remettre.  Il n’est personne, si méchant et si coupable qu’il soit, qui ne doive espérer avec assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincère"…
§ 983 : "La catéchèse s’efforcera d’éveiller et de nourrir chez les fidèles la foi en la grandeur incomparable du don que le Christ ressuscité a fait à son Eglise : la mission et le pouvoir de pardonner véritablement les péchés, par le ministère des apôtres et de leurs successeurs. 
§ 982 : "Le Christ qui est mort pour tous les hommes, veut que, dans son Eglise, les portes du pardon soient toujours ouvertes à quiconque revient du péché. 

Jésus accomplit cette nouvelle alliance que les prophètes avaient entrevue. Il devient l’agneau qui porte le péché du monde.

L’Evangile nous montre ce que la prise de conscience du don et du pardon de Dieu pour chacun de nous, doit avoir pour une conséquence : Nous devons être pour les autres ce que Dieu est pour nous ; nous comporter avec les autres avec la même gratuité que Dieu a manifestée pour nous. Nous avons tous des sentiments de culpabilité qui continuent à tramer au fond de notre conscience, mais souvent ils sont mal placés. Le meilleur moyen de les exorciser est de nous comporter pour le prochain comme Dieu s’est comporté avec nous.
Mt 5, 23-24 : “Lorsque tu vas présenter ton offrande à l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens  présenter ton offrande.”

Je crois que nous avons tous un effort à faire pour rétablir la hiérarchie des valeurs. Les grands auteurs spirituels disent que le meilleur moyen de se débarrasser des scrupules et de nous faire pardonner les fautes que nous commettons tout au long de notre existence, est d’adopter pour les autres un comportement de bienveillance, d’accueil et de gratuité, de faire pour eux ce que Dieu a fait pour nous.

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