Ascension
2019
Quand on lit les récits évangéliques
concernant l'Ascension de Jésus, on remarque des divergences importantes
entre eux.
- St luc, dans son évangile, situe
l'Ascension près de Jérusalem, le jour même de Pâque,
alors que dans les Actes des Apôtres,
le même écrivain date cet événement 40
jours après Pâques.
- Matthieu, lui, situe l'Ascension
sur une montagne de Galilée.
- Et Marc en parle sans précision de
date ou de lieu,
- tandis que St Jean n'en parle pas.
Ces divergences nous rappellent que
l'Ascension de Jésus, ce n'est pas tant un événement historique qu'on peut
dater, situer, qu'un mystère de foi.
Et ce mystère de foi, les
Evangélistes l'ont exprimé, chacun à sa manière, par des symboles, des images.
+ Le ciel, la montagne, la
nuée, ce sont, dans la Bible, des images habituelles de la présence de Dieu.
+ Jésus enlevé au ciel comme
le fut le prophète Elie, c'est, l'image
de l'entrée de Jésus dans la gloire et
l'éternité de Dieu.
+ Et pourquoi 40 jours après
Pâques ? C'est que le nombre 40, dans l'histoire juive, est le symbole d'un
certain temps avant la manifestation de Dieu :
- 40 années des Hébreux au désert
avant la manifestation de Dieu en la
Terre promise,
- 40 jours de Jésus au désert avant
sa manifestation aux hommes.
A travers ces images diverses, c'est
une même vérité de foi qui est exprimée. Et cette vérité veut souligner
aujourd'hui l'aboutissement de toute la mission terrestre et visible de
Jésus.
Revenons d'abord au départ : la
naissance humaine de Jésus nous montrait comment Dieu est venu nous rejoindre.
Il est "descendu" - encore une image – .
Il est descendu pour épouser notre
condition humaine,
Il est descendu pour nous rejoindre
dans tous les moments - heureux ou malheureux - de notre existence,
Il est descendu pour nous rejoindre
au plus intime de nos misères physiques ou morales,
- non pour les supprimer comme par
un coup de baguette magique,
- mais pour les partager avec nous,
les prendre sur lui !
Et cela afin que, par notre union
profonde avec lui, à son mystère pascal de mort et de vie, nous puissions
partager déjà - et parfaitement un jour - la plénitude de sa gloire qui
est soulignée par cette fête de l'Ascension.
L'Ascension, c'est bien cela : Jésus
est "descendu" jusqu'à nous, pour "remonter" de cette vie
terrestre vers sa gloire divine,
- et y "remonter" non pas
seul,
- mais nous tous avec lui, à sa
suite, pour que nous soyons glorifiés avec lui.
Oui, la fête de l'Ascension est bien
ce mystère de foi que nous célébrons déjà en chaque Eucharistie :
Dieu est venu vers l'homme pour que
l'homme puisse aller vers Dieu.
St Irénée osait écrire : "Dieu s'est fait homme pour que l'homme
devienne Dieu !".
Mystère de foi ! Mystère
d'amour aussi. C'est Dieu qui nous aime, qui nous aime le premier. En
Jésus, il est "descendu" nous apprendre à vivre dans l'Amour, dans
cet Amour divin qui unit si fortement les personnes divines elles-mêmes, Amour
que nous partagerons un jour pleinement.
Mystère de foi ! Mystère
d'amour ! Mystère d'espérance encore : l'Ascension donne sens à
notre vie. Jésus trace le parcours de notre propre destinée :
il est passé par la mort; nous y
passerons également.
Il est ressuscité et glorifié; nous
le serons également.
Faut-il en conclure qu'il nous faut
mépriser notre vie terrestre, pour mieux nous orienter vers l'au-delà ?
Absolument pas ! Même si certains l'ont fait
- par vocation particulière -
pour souligner l'importance de notre union avec Dieu.
Car notre vie en Dieu ne sera pas
une seconde vie, une autre vie.
Notre vie en Dieu, ce sera notre vie
terrestre qui aura enfin atteint, grâce au Christ, son plein épanouissement, sa
pleine libération de toutes les limites et lourdeurs que nous connaissons
ici-bas.
En revanche, toutes les valeurs
d'amour, de courage, de désintéressement, de don de nous-mêmes dans les plus
petites choses comme dans les plus grandes,
tout le positif de notre histoire
terrestre, nous le retrouverons transfiguré pour toujours dans le don éternel
de nous-mêmes à Dieu et de Dieu à nous.
La Vie éternelle, non seulement nous
la préparons, mais elle est déjà commencée.
Voilà l'objet de la fête de
l'Ascension en son mystère de foi, d'amour et d'espérance !
C'est tout cela que manifeste le Baptême,
que l'on sollicite même pour un tout petit lorsque les parents sont comme
poussés par ce mystère de foi, d'amour, d'espérance.
Une richesse spirituelle que l'on
désire transmettre,
la richesse d'une union avec Jésus,
mort mais ressuscité,
lui qui, au-delà de la mort même,
nous entraîne à sa suite, à aimer comme il a aimé. à aimer comme Dieu aime !
C'est tout cela que manifeste le
sacrement de l'Eucharistie : le Christ nous fait participer à son
mystère pascal ! Pour accueillir sa vie divine !
C'est tout cela que manifeste le sacrement
de mariage qui nous aide à purifier notre amour souvent si égoïste, afin de
mieux révéler le seul amour véritable : l'amour de Dieu. Un amour à recevoir humblement et non
orgueilleusement.
Pour recevoir l'amour du Christ
glorifié et pour le transmettre, qui peut mieux nous en donner l'exemple que Marie, la mère de Jésus, elle qui avait dit à l'ange de l'annonciation
: "Que tout se fasse pour moi selon
ta parole !".,
Dire oui à Dieu, humblement, comme
Marie !
Dire oui à l'amour du Christ
glorifié !
Vous savez : il y a mille façons de
dire "oui" :
- Il y a le "oui" paisible du vieillard Siméon ("Tu peux
laisser partir en paix ton Serviteur ");
- le "oui" de Pierre dans
le désarroi ("Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta
parole, je jetterai mon filet ") ;
- le "oui" de Pierre qui
croit ("A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la Vie éternelle ");
- le "oui" du Centurion
qui, à la mort de Jésus, se convertit ("Celui-là était vraiment le Fils de Dieu!") ;
- le "oui" de Jean tout
jeune qui "vit Jésus, le suivit et
demeura avec lui .
Mille façons !
…
…
Marie nous aide, en toutes
circonstances, à dire comme elle et en
elle : "Je suis la Servante - le Serviteur - du Seigneur".
Regardons Marie : après son «"oui",
elle va visiter sa cousine
Elisabeth pour se mettre à son service
lui apporter la présence de Jésus,
chanter avec elle les
"merveilles de Dieu": "Mon
âme exalte le Seigneur... Il fait en moi de grandes choses " : une
profonde union avec Dieu qui est déjà la gloire de l'Ascension !
Comme Marie, avec elle, sachons porter le Christ : "Ce n'est plus moi qui vis, disait St Paul, c'est le Christ qui est en moi".
Devenir comme Marie des "christophores",
des porteurs du Christ pour mieux le donner à nos frères et les entraîner sur
la route de l'Ascension.
Quel réconfort que d'être dans la
certitude de trouver grâce auprès de Dieu par l'intermédiaire de Celle qui
entendit, la première : "Tu as
trouvé grâce auprès de Dieu".
Ainsi avec Marie, par Marie, en
Marie nous pénétrons, d'une manière certaine, dans le mystère de notre
ressemblance au Christ.
Et c'est alors le commencement de
notre ascension auprès du Christ glorifié !
Soyons donc totalement à Marie, car
Marie, Elle, est au Christ.
Celui qui n'a pas Marie pour Mère ne
peut avoir Dieu pour Père.
C'est elle qui nous conduit à son
fils, le Christ, qui toujours nous enseigne à dire : "Notre Père… !"
Pour l'accueil d'enfants qui seront
prochainement baptisés
Prière à Marie :
Vierge Marie, vous qui avez présenté votre Fils au Temple,
nous
vous présentons ces enfants que Dieu nous a donnés.
Par la grâce de leur baptême, vous
deviendrez leur Mère :
Aussi, dès aujourd'hui, nous les
confions à votre tendresse et à votre vigilance.
Donnez-leur la santé ; gardez-les du mal.
Et, s'ils venaient à s'égarer,
soutenez-les de votre amour
pour qu'ils obtiennent le pardon et
renaissent à la vie.
Et à leurs parents, donnez votre
lumière et votre amour.
Apprenez-leur à ouvrir les yeux de
leurs enfants à tout ce qui est beau,
leur esprit à tout ce qui est vrai,
leur cœur à tout ce qui est bien.
Et quand ils ne seront plus là pour
les entourer de leur affection,
soyez sans cesse auprès d'eux afin
qu'un jour nous soyons tous élevés dans la gloire du Père.