Carême 2. Vendredi
("Histoire de
Joseph")
(Eucharistie
à Notre-Dame de la Couture au Mans)
Faites
votre “mot“ !
De Joseph à Jésus !
Ce matin, au "Prieuré la Paix
Notre-Dame", où je me trouve habituellement, nous avons fêté avec tous les
Bénédictins le jour anniversaire de la mort de St Benoît, ou plutôt, comme disaient
les Anciens, son "Dies natalis" c'est-à-dire le jour de sa naissance
au ciel ! Ce n'étaient pas, naturellement, les mêmes textes liturgiques que ce
soir !
Aussi, je me suis demandé si ce soir
j'allais vous adresser "un mot" comme je dis, ce "mot" que
je mets habituellement sur internet. Et j'en profite pour remercier ceux qui
non seulement me lisent, mais m'encouragent en ce sens.
Alors, après réflexion, je me suis dit que
je vous solliciterai simplement, avec humour, à faire vous-mêmes votre
"mot". Oui, vous-mêmes ! Et à l'écrire en famille, surtout avec
vos enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants… !
Pour ce faire, lisez, relisez vous-mêmes
cette histoire de Joseph à laquelle fait allusion la lecture. Lisez-la,
relisez-la ! Et puis, pénétrés de cette lecture, racontez-la avec “vos
mots“ à vous, à vos enfants, même aux tout-petits.
Cette belle histoire de Joseph,
vendu par ses frères,
esclave en Egypte,
attaché aux fers d’une prison…
puis, soudainement, devenu premier ministre
d’un grand roi (Pharaon),
capable alors de sauver ses frères qui
l’avaient rejeté,
capable de sauver toute sa famille et tout
son peuple d’une famine terrible qui allait tous les anéantir…
c’est une histoire merveilleuse pour les
enfants (que
nous sommes tous).
C’est un conte de “mille et une nuits“,
infiniment plus éloquent que ceux que l’on écrit aujourd’hui et qui,
curieusement, me semble-t-il, enchantent parfois davantage les adultes que les jeunes !!!
Racontez cette belle histoire de Joseph à
vos enfants en la résumant, bien sûr, en passant très vite sur certains
passages, évidemment… Et, selon les épisodes de votre récit, vous verrez leurs
yeux tantôt attristés et presque larmoyants, tantôt écarquillés de suspense,
émerveillés du dénouement… !
Et ensuite, faites votre “mot“
vous-mêmes. Mieux : écrivez-le avec vos enfants ! Avec vous, ils
trouveront le “mot“ juste ! En
effet :
- La jalousie des frères de Joseph, c’est
celle de Caïn envers Abel, au seuil de l’humanité… ; c'est celle que les
scribes et pharisiens suscitaient à propos de Jésus… ; c'est celle encore que
l’on devine entre frères et sœurs d’une même famille… Et Jésus ne disait-il
pas : “Ton œil serait-il mauvais
(jaloux) parce que, moi, je suis bon ?“. (Mth 20.15). Faites votre
“mot“ ainsi !
- Et la tunique (sans couture, bien
sûr) de Joseph…
ne vous dit-elle rien ? Faites donc votre “mot“ !
- Et le prix de la vente affreuse de Joseph
aux Madianites… pour 20 sicles ? Cela ne vous dit-il rien ? Faites donc votre
“mot“ !
- Et la descente de Joseph dans les fers de
la prison…, dans les fers de l’enfer… et sa remontée comme intendant du
roi… ? Je suis sûr que vos enfants, et même petits enfants devineront. Faites
votre “mot“ avec eux !
- Et Joseph qui sauve sa famille et tout
son peuple… ? Faites votre “mot“ !
- Et jusqu’aux pleurs de Joseph, les pleurs
du pardon accordé… comme les pleurs de Jésus sur Jérusalem et ses larmes de
sang au jardin de Gethsémani, avec son cri sur la croix : “Père pardonne-leur… !“. Faites donc
votre “mot“ !
A ce moment, par contre, arrêtez-vous un
peu pour faire une petite catéchèse que vos enfants ne peuvent deviner.
Vous pourrez leur dire comme à des adultes
: Vous savez ! Le pardon, ce n'est quand même pas toujours facile. Joseph
ne pardonne pas à ses frères tout de suite et d'un seul coup. Et même, avant de
leur pardonner - vous pourrez vérifier -, il leur fait des "tours de
cochon", comme l'on dit vulgairement. C'est seulement quand du cœur de
l'un de ses frères (Juda) s'échappe un profond sentiment d'humanité, quand ce
frère lui dit, avec larmes sans doute : "Je
ne peux pas retourner chez mon père sans le plus jeune", le petit dernier,
Benjamin que Joseph voulait retenir, c'est alors que celui-ci ne se contient
plus. Il éclate en sanglots et pardonne si totalement et gratuitement que ses
frères ont peine à y croire !
Et ayant évoqué cette psychologie du pardon
humain, vous pourrez rappeler la première apparition de Jésus ressuscité à ses
apôtres, eux qui n'avaient pas eu - le moins qu'on puisse dire - une attitude
très honorable durant sa passion. Il y a un étonnant rapprochement à faire
entre Joseph et Jésus. La première parole du Seigneur est celle-ci : "La Paix soit avec vous !".
Joseph a mis du temps à pardonner.
Jésus, lui, pardonne immédiatement et pleinement pour montrer comment Dieu
pardonne, peut toujours nous pardonner !
Une dernière remarque que vos enfants
comprendront : Quand ses frères repartent, Joseph leur dit : "Surtout ne vous disputez pas en chemin
!". - Maintenant que je vous ai pardonné de m'avoir vendu autrefois,
la question n'est quand même plus de vous chamailler en chemin pour savoir qui était
le responsable ! Il s'agit toujours de pardonner comme Dieu pardonne !
Oui, faites votre “mot“ !
Un dernier conseil : si, pour une
raison ou pour une autre, vous ne pouvez réunir vos enfants, petits-enfants…,
faites quand même votre "mot" et confiez-le au service postal de la
Jérusalem céleste. C'est un service peu visible mais très efficace ! Les anges
sauront parfaitement le transmettre, mieux qu’à l’aide des ondes de notre
web ! -
Et puis - permettez-moi - : s’il vous
plaît, envoyez-le moi ! Car je ne suis qu’un enfant, moi aussi. Et je veux
le rester : enfant de Dieu !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire