12 Septembre -
On
vénérait déjà, surtout en Espagne, le "Saint Nom de la Vierge
Marie" depuis le 16ème siècle. Le Pape Innocent XI demanda
en 1683 que cette Fête soit célébrée en l'Eglise, en mémoire de la victoire
contre les Turcs, à Vienne.
A
peu près un siècle après la défaite de Lépante (1571), les Turcs tentèrent de
passer en Europe occidentale, cette fois, par la terre en 1683. Ils s’étaient
avancés sous les murs de Vienne, se promettant de la conquérir pour parvenir en
Italie et arriver à Rome, "à l’autel de Saint Pierre".
Un
capucin italien, grand mystique, le P. Marco d’Aviano, béatifié par
Jean-Paul II, était grand aumônier de toutes les armées chrétiennes. La petite
histoire voit en lui l’inventeur du "capuccino", mais la grande
histoire retient qu’il redonna courage à Vienne et réussit à convaincre le roi
de Pologne de venir secourir la ville. Il ne convainquit pas Louis XIV
qui refusa l’aide demandé par le pape. En effet, la prépondérance du
"Roi-Soleil" en Europe après le traité de Westphalie (1648), l'avait
conduit à espérer pour lui ou pour son successeur la couronne du Saint Empire
Romain Germanique. Pour cela, il n’avait pas hésiter à s’allier avec les
Ottomans (!?), se montrant ainsi totalement indifférent au sort de l'Eglise et
des chrétiens. Un très mauvais exemple qui fut souvent suivi, malheureusement,
en notre pays.
Le
rapport de force n’était pas en faveur des troupes chrétiennes, mais Vienne
se confiait à l’intercession de la Vierge ; et son image était sur tous les
étendards. ...Et ce fut une victoire éclatante ! Grâce à Marie ! Le
fameux prédicateur italien, Marco d’Aviano, conseilla aux militaires de placer
l’image de la Mère de Dieu sur les insignes des armées du Saint Empire. C’est
pourquoi les bannières militaires autrichiennes ont porté l’effigie de la
Vierge pendant plus de deux siècles et demi, jusqu’au jour où Hitler les en fit retirer.
Entrant
dans Vienne libérée, le roi de Pologne alla remercier le Dieu des armées et
chanta le Te Deum. Aux applaudissements de la ville entière, il répondait que la
victoire était due à la protection particulière de la très sainte Vierge Marie.
La
fête, promulguée aussitôt la victoire, ne faisait que renforcer le sentiment
filiale des chrétiens envers Notre Dame, sentiment que les Saints avaient
moult fois exprimé :
"Le nom de Marie, affirmait St Ephrem, est la clef qui ouvre la porte du ciel"
"Votre nom, ô Marie,
avait dit St Ambroise, est un baume délicieux qui répand l’odeur de la grâce !"
Le
Nom de Marie n'est pas seulement Saint, mais Il est sanctifiant. "Nommer Marie, disait St Jérôme, est un commencement de sanctification".
St
Méthode affirmait également : "Le
Nom de Marie est rempli de grâces et de bénédictions divines".
Aussi
St Bonaventure appelait Marie le "Salut
de ceux qui l'invoquent", - "On
ne peut le prononcer dévotement sans
en retirer quelque grâce", comme si invoquer le nom de Marie et
obtenir le salut éternel c'était une même chose.
Il
est vrai, disait St Bernard, qu'"on
ne peut prononcer ce Nom sans se sentir le cœur embrasé".
Et
St Alphonse de Liguori recommandera la dévotion à Ce Saint Nom.
Tous les Saints disent la même chose :
Comme le décrit l’Apocalypse, l’Eglise avec Marie est engagée dans un grand
combat jusqu’à l’avènement définitif du Royaume du Christ. Jean Paul II a parlé
plusieurs fois du rôle de Marie dans les luttes de l’histoire.
Le grand texte, à ce sujet, est certainement son encyclique
"La Mère du Rédempteur" (1987).
En tant que Mère de Jésus, Marie se situe
au centre du très dur combat entre Satan et le Christ, un combat qui remplit
toute l’histoire humaine et où le Christ est vainqueur :
"Dans le dessein
salvifique de la Sainte Trinité, écrivait Jean-Paul II, le
mystère de l’Incarnation constitue l’accomplissement suprême de la promesse
faite par Dieu aux hommes après le premier péché dont les effets pèsent sur
toute l’histoire de l’homme ici-bas (cf. Gn 3, 15). Voici que vient au monde un
Fils, "le lignage de la femme" qui vaincra le mal du péché à sa
racine même : "Il écrasera la tête du serpent". ... Et Marie, Mère du
Verbe incarné, se trouve située au centre même de cette hostilité, de la lutte
qui marque l’histoire de l’humanité sur la terre et l’histoire du salut
elle-même". (RM 11)
A cette place centrale, Marie agit, mais
elle agit avec la grâce de Dieu, dans la beauté de Dieu, en tant qu’humble et
pauvre du Seigneur. Marie est ainsi une femme forte et victorieuse du péché, un
signe d’espérance assuré.
Avec
nous, disait encore le pape, Marie participe à la "lutte incessante entre le bien et le mal" qui traverse
l’histoire humaine. Elle se rend présente "dans
les problèmes multiples et complexes... de chacun, des familles et des
nations" (RM 52).
Aussi,
le pape, dans un autre texte (l'Eglise en Europe") priait ainsi :
"Marie, Mère de l’espérance, marche
avec nous ! […] Intercède pour nous qui œuvrons dans l’histoire, avec la
certitude que le dessein du Père s’accomplira". (EE 125). "Veille
sur tous les chrétiens : qu’ils avancent dans la confiance sur le chemin de
l’unité..." (EE 125)
Benoît XVI, également, a
recommandé l’invocation du Nom de Marie pour la "conversion des
Baptisés", lors de l’angélus du 12 septembre 2010 : "A la Vierge Marie, dont le Très Saint
Nom est célébré aujourd'hui dans l'Eglise, nous confions notre chemin de
conversion à Dieu".
Le
12 septembre 2007, lors de l’audience du mercredi, le Pape soulignait le lien
de cette Fête avec celle de la Nativité de Marie (le 8 septembre) en s'adressant
spécialement aux jeunes : "Samedi
dernier, disait-il alors, nous avons
célébré la Fête de la Nativité de la Vierge, et aujourd'hui nous commémorons
son saint Nom. Que la Céleste Mère de Dieu, qui nous accompagne tout au long de
l'année liturgique, vous guide, chers jeunes, sur le chemin d'une adhésion à
l'Evangile toujours plus parfaite ; qu'elle vous encourage, chers malades, à
accueillir avec sérénité la volonté de Dieu ; qu'elle vous soutienne, chers
jeunes mariés, dans la construction quotidienne de la cohabitation familiale,
qui s'inspire du style de la maison de Nazareth".
"Le Nom de Marie, qui signifie "étoile
de la mer", convient parfaitement à la très sainte Vierge Marie qui est
l'astre Glorieux dont la Lumière remplit le monde".
(Bréviaire romain).
Prions
Dieu de nous accorder cette grâce que la dernière parole de nos lèvres
expirantes soit le "Nom de Marie" !
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