jeudi 12 septembre 2013

Saint Nom de Marie

12 Septembre - 

On vénérait déjà, surtout en Espagne, le "Saint Nom de la Vierge Marie" depuis le 16ème siècle. Le Pape Innocent XI demanda en 1683 que cette Fête soit célébrée en l'Eglise, en mémoire de la victoire contre les Turcs, à Vienne.

A peu près un siècle après la défaite de Lépante (1571), les Turcs tentèrent de passer en Europe occidentale, cette fois, par la terre en 1683. Ils s’étaient avancés sous les murs de Vienne, se promettant de la conquérir pour parvenir en Italie et arriver à Rome, "à l’autel de Saint Pierre".

Un capucin italien, grand mystique, le P. Marco d’Aviano, béatifié par Jean-Paul II, était grand aumônier de toutes les armées chrétiennes. La petite histoire voit en lui l’inventeur du "capuccino", mais la grande histoire retient qu’il redonna courage à Vienne et réussit à convaincre le roi de Pologne de venir secourir la ville. Il ne convainquit pas Louis XIV qui refusa l’aide demandé par le pape. En effet, la prépondérance du "Roi-Soleil" en Europe après le traité de Westphalie (1648), l'avait conduit à espérer pour lui ou pour son successeur la couronne du Saint Empire Romain Germanique. Pour cela, il n’avait pas hésiter à s’allier avec les Ottomans (!?), se montrant ainsi totalement indifférent au sort de l'Eglise et des chrétiens. Un très mauvais exemple qui fut souvent suivi, malheureusement, en notre pays.

Le rapport de force n’était pas en faveur des troupes chrétiennes, mais Vienne se confiait à l’intercession de la Vierge ; et son image était sur tous les étendards. ...Et ce fut une victoire éclatante ! Grâce à Marie ! Le fameux prédicateur italien, Marco d’Aviano, conseilla aux militaires de placer l’image de la Mère de Dieu sur les insignes des armées du Saint Empire. C’est pourquoi les bannières militaires autrichiennes ont porté l’effigie de la Vierge pendant plus de deux siècles et demi, jusqu’au jour où Hitler les en fit retirer.
Entrant dans Vienne libérée, le roi de Pologne alla remercier le Dieu des armées et chanta le Te Deum. Aux applaudissements de la ville entière, il répondait que la victoire était due à la protection particulière de la très sainte Vierge Marie.

La fête, promulguée aussitôt la victoire, ne faisait que renforcer le sentiment filiale des chrétiens envers Notre Dame, sentiment que les Saints avaient moult fois exprimé :
"Le nom de Marie, affirmait St Ephrem, est la clef qui ouvre la porte du ciel"
"Votre nom, ô Marie, avait dit St Ambroise, est un baume délicieux qui répand l’odeur de la grâce !"
Le Nom de Marie n'est pas seulement Saint, mais Il est sanctifiant. "Nommer Marie, disait St Jérôme, est un commencement de sanctification".
St Méthode affirmait également : "Le Nom de Marie est rempli de grâces et de bénédictions divines".
Aussi St Bonaventure appelait Marie le "Salut de ceux qui l'invoquent", - "On ne peut le prononcer dévotement sans en retirer quelque grâce", comme si invoquer le nom de Marie et obtenir le salut éternel c'était une même chose.
Il est vrai, disait St Bernard, qu'"on ne peut prononcer ce Nom sans se sentir le cœur embrasé".
Et St Alphonse de Liguori recommandera la dévotion à Ce Saint Nom.

Tous les Saints disent la même chose : Comme le décrit l’Apocalypse, l’Eglise avec Marie est engagée dans un grand combat jusqu’à l’avènement définitif du Royaume du Christ. Jean Paul II a parlé plusieurs fois du rôle de Marie dans les luttes de l’histoire.

Le grand texte, à ce sujet, est certainement son encyclique "La Mère du Rédempteur" (1987).
En tant que Mère de Jésus, Marie se situe au centre du très dur combat entre Satan et le Christ, un combat qui remplit toute l’histoire humaine et où le Christ est vainqueur :
"Dans le dessein salvifique de la Sainte Trinité, écrivait Jean-Paul II, le mystère de l’Incarnation constitue l’accomplissement suprême de la promesse faite par Dieu aux hommes après le premier péché dont les effets pèsent sur toute l’histoire de l’homme ici-bas (cf. Gn 3, 15). Voici que vient au monde un Fils, "le lignage de la femme" qui vaincra le mal du péché à sa racine même : "Il écrasera la tête du serpent". ... Et Marie, Mère du Verbe incarné, se trouve située au centre même de cette hostilité, de la lutte qui marque l’histoire de l’humanité sur la terre et l’histoire du salut elle-même". (RM 11)

A cette place centrale, Marie agit, mais elle agit avec la grâce de Dieu, dans la beauté de Dieu, en tant qu’humble et pauvre du Seigneur. Marie est ainsi une femme forte et victorieuse du péché, un signe d’espérance assuré.

Avec nous, disait encore le pape, Marie participe à la "lutte incessante entre le bien et le mal" qui traverse l’histoire humaine. Elle se rend présente "dans les problèmes multiples et complexes... de chacun, des familles et des nations" (RM 52).

Aussi, le pape, dans un autre texte (l'Eglise en Europe") priait ainsi :
"Marie, Mère de l’espérance, marche avec nous ! […] Intercède pour nous qui œuvrons dans l’histoire, avec la certitude que le dessein du Père s’accomplira". (EE 125). "Veille sur tous les chrétiens : qu’ils avancent dans la confiance sur le chemin de l’unité..." (EE 125)

Benoît XVI, également, a recommandé l’invocation du Nom de Marie pour la "conversion des Baptisés", lors de l’angélus du 12 septembre 2010 : "A la Vierge Marie, dont le Très Saint Nom est célébré aujourd'hui dans l'Eglise, nous confions notre chemin de conversion à Dieu".
Le 12 septembre 2007, lors de l’audience du mercredi, le Pape soulignait le lien de cette Fête avec celle de la Nativité de Marie (le 8 septembre) en s'adressant spécialement aux jeunes : "Samedi dernier, disait-il alors, nous avons célébré la Fête de la Nativité de la Vierge, et aujourd'hui nous commémorons son saint Nom. Que la Céleste Mère de Dieu, qui nous accompagne tout au long de l'année liturgique, vous guide, chers jeunes, sur le chemin d'une adhésion à l'Evangile toujours plus parfaite ; qu'elle vous encourage, chers malades, à accueillir avec sérénité la volonté de Dieu ; qu'elle vous soutienne, chers jeunes mariés, dans la construction quotidienne de la cohabitation familiale, qui s'inspire du style de la maison de Nazareth".

"Le Nom de Marie, qui signifie "étoile de la mer", convient parfaitement à la très sainte Vierge Marie qui est l'astre Glorieux dont la Lumière remplit le monde".(Bréviaire romain).

Prions Dieu de nous accorder cette grâce que la dernière parole de nos lèvres expirantes soit le "Nom de Marie" !

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