T.O.
22 imp. Lundi - La Résurrection ! (I Thess. 4.13sv)
En ce temps de "rentrée", après
le temps des "vacances", il nous faut envisager les mois à venir,
avec force et sérénité, avec également, comme disait St Paul au début de sa
lettre aux Théssaloniciens, “une foi
active, un amour qui se met en peine, une persévérante espérance en Notre Seigneur Jésus Christ“
(I
Thess. 1.3).
Car il faut le reconnaître avec humilité -
réflexion que peut nous inspirer la lecture de ce jour - : face aux
difficultés diverses de la vie, devant les drames humains auxquels nous sommes
parfois affrontés et surtout quand le visage dur et douloureux de la guerre et
de la mort apparaît en notre monde - notre pape François le souligne fortement
-, l’âme même chrétienne - comme celle des Thessaloniciens - s’enfonce
parfois dans un univers de non-sens pouvant provoquer une désespérance
funeste.
On n’ose pas, on n’ose plus, du moins dans
le langage courant, “retourner“ les contradictions de nos existences et celles
du monde par le cri de la “Bonne Nouvelle“ de l’Evangile de VIE. Ce cri, malgré nos parcours parfois chaotiques,
est pourtant à la base de notre foi, donne toujours sens à l’existence humaine nous
ouvrant sans cesse des horizons de Vie, d’éternité...
Il faut toujours savoir crier : “Jésus
a participé, dit la lettre aux
Hébreux (2.14-15) à ce que nous avons en commun, la chair et
le sang, afin de réduire à l'impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance
de la mort, c'est-à-dire le diable, et d'affranchir tous ceux qui, leur vie
entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort“.
“Il ne faut pas, dit St Paul, que
vous soyez abattus comme les autres qui n’ont pas d’espérance“, pour qui cette certitude de la résurrection, de la vie par-delà tous
les signes de mort que nous pouvons rencontrer, apparaît comme plus ou moins
étrangère à leur destinée.
Cette certitude
est pourtant affirmée à chaque page de la Bible. Jésus lui-même, sur la route
d’Emmaüs, disait : “Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces
souffrances pour entrer dans sa gloire ?". (Lc
24, 26-27).
Les psaumes chantaient déjà : “Notre Dieu est un Dieu de délivrances, à
Lui sont les issues de la mort“ (Ps 68,21).
Dans la lecture de ce jour, nous voyons
donc St Paul ranimer l’espérance des Thessaloniciens : Ne soyez pas
abattus ! De Corinthe
où il écrit, Paul apprend probablement que des chrétiens de Thessalonique
viennent de décéder de mort naturelle ; et que cela a du plonger la
communauté qu’il avait fondée tout récemment et qu’il aimait tant, dans
l’affliction. Il soupçonne les Thessaloniciens de découragement, se posant de
graves questions.
La problématique était légèrement
différente de la nôtre et témoignait finalement d’une grande foi, car il est
certain que les premiers chrétiens, contemporains de la mort et de la
résurrection de Jésus, avaient bien retenu l’annonce de son retour sur terre.
Rappelons-nous le récit de l’Ascension dans les Actes (Act. 1.11) : "Hommes
de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même
Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l'avez vu s'en
aller vers le ciel."
… Aussi, les premières générations
pressentaient ce retour de Jésus comme imminent ! Elles vivaient
dans la certitude, et surtout dans l’attente de la fin du monde
qui devait suivre le retour de Jésus.
Paul lui-même, dans son dernier écrit, sa
lettre aux Romains, montre qu’il n’a jamais cessé de croire à l’imminence de ce
retour : “Vous savez en quel moment nous vivons. C'est l'heure désormais de vous arracher au
sommeil ; le salut est maintenant plus près de nous qu'au temps où nous avons
cru. La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons là les œuvres de
ténèbres et revêtons les armes de lumière“. (Rm
13, 11-12).
Ces certitudes étaient telles que les
premiers décès parmi les chrétiens de Thessalonique semblaient apporter à cette
conviction une terrible contradiction, ce qui provoquait une déception pleine
de désespérance.
St Paul donne ici une première réponse à
une question qui se pose toujours. Affronté comme il l’avait été à Athènes à la
pensée grecque qui trouvait complètement ridicule la notion de résurrection
des corps - ce qui amenait à cet "abattement" chez ces "autres qui n'ont pas d'espérance"
-, l’apôtre, à Corinthe, fera appel à son identité juive pour maintenir en lui-même et fortifier dans les
croyants la certitude de foi dans la
résurrection de la chair.
Et il ne cessera d’affiner cette pensée de
foi qui culminera au moment de son procès à Césarée : “ Si l'Esprit
de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, écrira-t-il aux Romains, Celui qui a
ressuscité le Christ Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps
mortels par son Esprit qui habite en vous“. (Rm 8,11). Et aux Philippiens : “Pour
nous, notre cité se trouve dans les cieux, d'où nous attendons ardemment, comme
Sauveur, le Seigneur Jésus, qui transfigurera notre corps de misère pour le
rendre semblable à son corps de gloire, avec cette force qui le rend capable de
se soumettre toutes choses“. (Ph 3, 20-21).
Et puis, comme dit le psaume (90 et 95) “mille ans, à tes yeux, Seigneur, sont comme
hier !“. Aussi, les Thessaloniciens avaient finalement raison :
Le retour du Seigneur est pour demain ou après-demain… Sachons donc nous y
préparer en nous réconfortant les uns les autres.
Face aux affrontements qu'entretiennent les
hommes - germes de guerre et de mort -, sachons affirmer l'Evangile de la
VIE
- par notre vie de prière, comme le demande
instamment le pape François (il sollicite une journée de pénitence et de prière
pour la paix le le 7 Septembre !),
- par notre espérance dans la Vie que Dieu nous a
donnée, nous donne et nous donnera,
- et surtout, peut-être, par une grande
attitude d'humilité,
+
sachant que c'est avant tout l'orgueil et la cupidité des nations qui veulent
se passer de Dieu qui provoque désaccords, désunions et guerres (ce que signifie le
récit de la "Tout de Babel"),
+
sachant que c'est notre propre orgueil qui provoque désaccords entre nous.
Prions comme le pape nous le demande ; et
sachons nous convertir nous-mêmes sans cesse !
Pour retrouver les principaux textes, voir Blog : http://mgsol.blogspot.com/
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