samedi 20 novembre 2010

Eglise persécutée

Samedi - 33 T.O. - L’Eglise persécutée ! Apoc. 11.4-12

Le texte du livre de l’Apocalypse - on ne le dira jamais assez - est pour nous un peu difficile car il fait tant d’allusions à la littérature biblique (si méconnue aujourd’hui !) ; il est bourré de références à l’Ancien Testament. Et particulièrement notre lecture d’aujourd’hui ! Aussi, je me garderai bien de faire une explication impossible en quelques lignes !

Sachons cependant qu’il est question dans notre texte de l’EGLISE, et de l’Eglise face à la persécution (précisée juste avant notre péricope). Or, même persécutée, l’Eglise (chacun de nous) doit transmettre le “petit Livre“ de l’Evangile (dont il était question hier).

Cette Eglise évangélisatrice est représentée par deux témoins (oliviers et candélabres) “qui se tiennent devant le Seigneur de la terre“. C’est une allusion au prophète Zacharie (4.3-14), au moment du retour d’exil - cet exil qui fut une grande persécution ! - au moment de la restructuration du peuple de Dieu.
[Ces deux témoins, chez Zacharie, représentent le pouvoir prophétique et le pouvoir royal (ou politique, car il n’y a plus de roi au temps de Zacharie), disons le pouvoir civil et religieux].
Un feu sort de leur bouche : La Parole de Dieu que transmet l’Eglise pour évangéliser est - de même que la Parole du Christ lui-même - comme un feu qui purifie les consciences, qui séparent ceux qui l’accueillent de ceux qui la rejettent
(comme le glaive qui sort de la bouche du Fils de l’homme : “je les combattrai avec le glaive de ma bouche“. Cf. Apoc. 1.16. 2.16).

Ces deux témoins ont, ici-bas, le pouvoir de fermer le ciel, comme Elie, ou de changer l’eau en sang, comme Moïse ! Moïse, Elie, ces deux grands témoins qui se trouvaient au côté du Christ lors de la Transfiguration, cette grandiose scène qui marque, surtout en St Luc, la détermination du Seigneur à accomplir son mystère pascal à Jérusalem ! Jérusalem qui, au moment de la mort du Christ en croix, peut être comparée à Sodome et Gomorrhe ou à l’Egypte, lieux hostiles à Dieu, lieux d’infidélité par excellence, lieux dont il faut absolument sortir (comme Lot, comme les Hébreux avec Moïse). “Vous êtes dans le monde, dira Notre Seigneur ; mais vous n’êtes pas du monde !“ (Jn 17.16).

Cependant, ces deux témoins, malgré les prodiges qu’ils accomplissent à l’exemple de Moïse et d’Elie, qu’ils accomplissent grâce à la Parole de Dieu (l’Evangile) dont ils sont les prophètes-évangélisateurs dans le monde entier, seront tués par la “Bête“ qui sort de l’abîme du mal. Leurs cadavres seront exposés durant trois jours et demi, ce qui réjouit les révoltés contre Dieu et donc contre l’Eglise. Mais après trois jours et demi, “un souffle de vie venant de Dieu les pénétra“. Ils se “remirent debout“ (comme l’Agneau immolé !) et furent enlevés au ciel.

Vous le comprenez : l’Eglise - notre Eglise -, représentés par ces deux grands témoins, subit continuellement la persécution, vit en état de passion. Elle est toujours comme crucifiée par la “Bête“. C’est dire que le sort de l’Eglise se calque sur celui de son fondateur. La Passion continuelle de l’Eglise, à travers ses martyrs (les Sts Pierre et Paul au moment de la rédaction de l’Apocalypse sont morts, martyrs !), vaut en horreur celle de Jésus. Pensons aujourd’hui tout spécialement aux martyrs en Irak ! Prions en communion avec eux ! Oui, l’Eglise doit vivre son Vendredi Saint, elle aussi, avant d’entrer dans la gloire du Ressuscité. Le Christ l’avait lui-même annoncé : “On vous livrera à la détresse, on vous tuera…“ (Mth. 24.9).

L’Eglise évangélise avec force, mais dans la faiblesse aussi, au prix du sang des nombreux martyrs. Cependant, leur sacrifice et leur mort deviennent pour eux une victoire : “Un souffle de vie venu de Dieu entra en eux, et ils se dressèrent !“. Cette scène rappelle bien sûr la vision des ossements desséchés que l’Esprit de Dieu ramène à la vie, d’après Ezéchiel (37). Jean l’affirme : la victoire pascale du Christ rejaillira sur l’Eglise : “Alors ils entendirent une grande voix venue du ciel, qui leur disait : « Montez ici ! ». Ils montèrent au ciel dans la nuée (“la nuée divine“ comme dans le livre de l’Exode) ; et leurs ennemis les contemplaient “ !

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