jeudi 25 novembre 2010

Babel ! Babylone ! ...

Jeudi - 34 T.O. - Babylone ! Apoc. 18.1….-19.


Notre vie est un combat ! L’Apocalypse ne fait que le souligner à chaque page. Il y a constamment cette lutte entre le Bien le Mal, entre la “Bête“ et l’Agneau immolé mais toujours debout.

Et pour illustrer notre lecture d’aujourd’hui, je vous conseillerai de parcourir toute la Bible. Et vous verrez cette lutte pour la vie illustrée par l’opposition entre deux cités, entre la Ville vers laquelle Dieu nous oriente dont lui seul est “l’architecte et le fondateur“ (Heb 10.11) et ces contre-façons éphémères que sont Babel, Ninive, Sodome, Babylone… etc, ces orgueilleuses constructions que l’humanité ne cesse d’élaborer et qui provoquent des retours au chaos !

Cette guerre permanente que fait la Babylone terrestre à la Cité céleste répond en partie à cette question lancinante que se pose l’homme : “Comment le monde de la beauté, de l’harmonie qui reflète l’harmonie de Dieu lui-même, comment ce monde créé en sept jours en en dix paroles a-t-il pu devenir non pas un monde lumineux, d’action de grâce, mais un monde de pollutions diverses, ce monde en lequel nous vivons, ce monde dont il nous faut sortir ! “Vous êtes de ce monde, disait Jésus ; mois je ne suis pas de ce monde !“ (Jn 8.23).

Aussi, l’ange qui annonce la chute de Babylone s’écrie (un passage non transcris dans le texte liturgique, mais peu importe) : “Sortez de cette cité, ô mon peuple, de peur de participer à ses péchés et de partager les fléaux qui lui sont destinés !“. Cette même invitation était déjà adressée
à Noé avant le déluge,
à Lot devant Sodome,
aux Hébreux en Egypte… … etc.
Les chrétiens sont dans le monde mais non de ce monde ! Il faut savoir que, parfois, l’iniquité est telle qu’elle entraîne sa propre destruction ! Il faut alors fuir pour éviter la contamination du péché et partager la destruction qui s’ensuit.

Oui, il y a deux cités qui se font la guerre ! Vous connaissez au moins le titre de l’ouvrage de St Augustin, “Les deux cités“ : deux amours ont fait deux cités.
Il y a l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi qui bâtit la Cité de Dieu ;
et il y a l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu qui bâtit Babel !

Et il faut ajouter que la frontière de ces deux cités passe souvent au milieu de notre propre cœur !!! L’Apocalypse et toute la Bible offrent les cartes que nous avons sans cesse à consulter tout au long de notre existence pour trouver la route, pour passer de Babel, de la Jérusalem d’ici bas qui est aussi l’Egypte, “là même où le Seigneur a été crucifié“ (Apoc. 11.8) à la Jérusalem céleste, à la Cité de Dieu !
“Toute la doctrine de l’Evangile, disait Bossuet dans son grand style, toute la discipline chrétienne, toute la perfection monastique est entièrement renfermée dans cette seule parole : “Egredere ! Sors“. La vie du chrétien est un long et infini voyage durant le cours duquel, quelque plaisir qui nous flatte, quelque compagnie qui nous divertisse, quelque ennui qui nous prenne, quelque fatigue qui nous accable, aussitôt que nous commençons à nous reposer, une voix s’élève d’en haut qui nous dit sans cesse et sans relâche : “Egredere ! Sors“, et nous ordonne de marcher plus outre !“ (Panégyrique St Benoît).

Marchons vers la Cité de Dieu ! Car nous savons que l’orgueil de Babylone-Egypte-Rome…, à cause de son orgueil (“Je trône en reine…“, disait-elle 18.7) sera, est déjà châtiée. Ce châtiment est présenté comme l’action de Dieu lui-même. Mais d’après le contexte, il résulte surtout du fait que Dieu abandonne les hommes à leur orgueil, leur égoïsme, leurs passions… La colère de Dieu n’est rien d’autre que de laisser jouer les forces destructrices dont son amour aurait voulu nous sauver.

Alors éclate déjà au ciel le triple “Alleluia“. Ce chant de louange et le seul endroit dans tout le Nouveau Testament où l’acclamation “Alleluia !“ est employée. Et sachons que nous sommes tous des invités en cette Cité céleste : “Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau !“.

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