mercredi 4 mai 2011

Le Salut !

Pâques 2 Mercredi


“Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour condamner le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé !“

Parfois, on entend cette réflexion : “Je n’ai pas l’impression d’être en train de me perdre ! Je ne sens pas le besoin d’être sauvé par qui que ce soit ! J’ai mes responsabilités, ma famille, mes amis : s’il m’arrive difficultés, problèmes…, je m’efforce de trouver une solution ; je n’ai pas besoin d’un Dieu pour cela ! Et si je ne réussis pas, je ne m’en prends qu’à moi-même ; je n’accuse pas Dieu pour autant !“.

Que pourrions-nous répondre à ces réflexions - somme toute - assez courantes ! Car ces réflexions ne sont pas dénuées de “bon sens“ : Dieu nous a confié l’univers et nous a confié les uns aux autres. Il nous a donné, pour cela, une intelligence pour réfléchir, un cœur pour aimer, une volonté pour décider, faire des choix en toute liberté. C’est donc bien à nous de trouver des solutions aux divers problèmes qui peuvent se poser ; c’est à nous de surmonter les obstacles ; c’est à nous d’assumer nos responsabilités. “Jésus Sauveur“ : cela ne veut pas dire qu’il faut compter sur Dieu pour faire notre travail à notre place ! “Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ?“, demandait Notre Seigneur (Lc 12.14). Et ne nous a-t-il pas invités à faire fructifier les talents que nous avons reçus ? (Mth 25.15 sv)…

En revanche, Jésus peut nous “sauver“ - oh ! Pas de façon automatique, magique, mais avec notre collaboration - par la lumière de son Evangile : à la manière dont un phare, la nuit, sauve le navire qui allait se jeter sur les récifs ou qui ne trouvait pas l’entrée du port. Toutes les paroles et la vie même du Christ sont une lumière qui nous éclaire sur les dangers de ce monde : attachement à l’argent, au matérialisme ; et surtout ce culte immodéré de nous-mêmes : orgueil, suffisance qui conduisirent “Lucifer“ lui-même - ce porte-lumière - à tomber dans les pires ténèbres ! Jésus nous enseigne et nous “sauve“ - et à sa suite, St Benoît - à exercer nos responsabilités dans l’humilité. Sinon, c’est la catastrophe ! Personnellement j’aime bien ce passage d’un midrash : “Sim’ha Bunam disait : « chaque homme doit avoir deux poches et écrire sur deux bouts de papier. Sur le premier qu’il mettra dans une poche, il écrira l’exclamation d’Abraham : “Je ne suis que poussière et cendre“ (Gen 18.27). - Et sur l’autre qu’il mettra dans la seconde poche, il écrira : “C’est pour toi que le monde a été créé“ (Talmud Babli ; traité Berachot 6b) - Seulement, ajoutait-il, il ne faut pas confondre les deux poches !“

Et puis surtout, nous le savons bien, Jésus nous sauve par son mystère pascal : il nous donne l’espérance que sa victoire sur la mort peut devenir notre victoire.
Dès ici-bas : en surmontant tous les germes de mort que sont souvent les germes de divisions en nous-mêmes, autour de nous, dans le monde…
Et éternellement en nous promettant d’accéder, à sa suite, vers son Père qu’il a déclaré “notre Père“, vers Dieu, le “Dieu Vivant“ qui seul donne Vie ! J’aime à répéter, à la suite de nos pères dans la foi : ce n’est quand même pas rien de savoir que l’absurdité de la mort ait été abolie, qu’il y a désormais une “tête de pont“ pour “l’autre rive“, pour l’autre cité, cette cité dont “Dieu seul est l’architecte et le fondateur“ (Heb 11.10). Ce n’est quand même par rien de savoir que si “nous marchons comme lui, le Christ, a marché“ (I Jn 2.6), nous parviendrons là où il est dans la gloire de Dieu son Père et notre Père !

Et pour cela, il nous donne, en vue de notre salut, les arrhes de sa victoire que sont les sacrements qui véhiculent, à travers le temps et l’espace, la réalité même de ce qu’ils signifient : ce qui s’est passé une fois pour toutes, lorsque le voile du temple s’est déchiré et que le Christ a brisé la mort et manifesté la Vie par sa résurrection, en sorte qu’un jour la création tout entière soit libérée de la mort et du péché. Voilà le salut que Dieu propose à tous, à chacun de nous !
Est-ce là le moteur de toutes nos pensées et actions ?

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