mardi 22 novembre 2011

Ste Cécile

22 Novembre

Si on lit la “Passion de Ste Cécile“ (peu historique certainement ; mais qu'importe !), on peut instruire notre vie chrétienne (monastique) en retenant trois vertus principales de la grande sainte, vertus toujours d’actualité :

- la chasteté : être tout à Dieu, corps, esprit, âme. “Je voudrais vous voir..., disait St Paul…, ayant seulement souci des affaires du Seigneur“ (I Co 7.32). - “Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, écrivait Ch. de Foucault, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui !“ (pour Dieu!).

- le martyre : être martyr, c’est “témoigner“ jusqu’au prix de sa vie, s’il le faut. “Il y a des hommes, connus de Dieu seul, qui sont déjà pour lui des martyrs au témoignage de leur conscience, parce qu’ils sont prêts, si on le leur demande, à répandre leur sang pour le nom de Jésus Christ“ (Origène). “Certains subissent le martyre une bonne fois par le glaive, disait encore Jean Tauler, un mystique rhénan, d’autres connaissent le martyre qui les couronne de l’intérieur“. La vie monastique n’a-t-elle pas été comprise, après la période des grandes persécutions, comme le succédané du martyre ?

- Chanter ! Faire de toute sa vie un chant, une louange à Dieu. Personnellement, j’aime ce verset du psaume 118e : “Non je ne mourrai pas, je vivrai et je chanterai les merveilles du Seigneur !“.
Et puis, disons-le une bonne fois : la prédication dont on parle tant, ce n’est pas toujours de donner des “instructions“, de faire des sermons (qui endorment parfois), c’est emprunter le langage des préfaces liturgiques : “Vere dignum et justum est : laudare, benedicere…“. C’est, si je puis dire, prophétiser : “prophétise sur ces ossements et qu’ils vivent…“, disait Dieu à Ezéchiel. Notre chant doit être capable de “ressusciter les morts“ ! Car c’est proclamer les hauts faits de Dieu, c’est, sans cesse, chanter le magnificat, “chanter un chant toujours nouveau…“.

Et cela autant par notre voix que par toute notre vie !
Ainsi, même si notre voix est cassée, on peut toujours cependant chanter…, et chanter encore ! St Augustin avait bien compris cela : “Qui peut oser chanter devant Dieu, lui qui juge le chanteur, à qui n'échappe aucune fausse note ? Rassure-toi. Il t'indique la manière de chanter : Contente-toi de jubiler. Bien chanter devant Dieu, c'est jubiler. Qu'est-ce-à-dire ? Renonce à comprendre, renonce à dire avec des mots ce qui se chante dans le cœur.
Regardez ceux qui chantent : moissonneurs, vendangeurs, et les autres : leur joie s'allume d'abord avec les paroles des chansons, mais bientôt elle les envahit ; ils laissent les mots et l'on n'entend que leur seule jubilation. Musique sans paroles, parce que le cœur exprime ce qui ne peut se dire. A qui cela convient-il mieux qu'au Dieu ineffable. Ineffable : tu ne peux dire ce qu'il est. Tu ne peux le dire et tu ne peux pas garder le silence. Ouvre donc ton cœur au-delà des mots pour que déborde ton allégresse plus grande que la parole“
. (Commentaire ps 32).

Demandons à Ste Cécile que toute notre vie chante et chant encore – quel que soit notre âge -, chante :
- et par notre entière consécration au Seigneur,
- et par notre témoignage qui peut être un “martyre intérieur“,
- et par notre chant qui doit être avant tout une “jubilation intérieure“ qui nous prépare à chanter avec les anges du ciel !

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