mercredi 23 novembre 2011

Ce monde qui passe… !

T.O. 34 imp. Mercredi(Da. 5.1sv)

Le livre de Daniel, aujourd’hui, peut renforcer notre foi et notre espérance en nous faisant prendre conscience que dans l’incohérence apparente des avatars de l’histoire humaine, se développe un dessein de Dieu, qui, sans entamer la liberté humaine - liberté qu’il a lui-même créée et dont il se montre souvent plus jaloux que nous -, donne un sens à l’existence humaine pour ceux qui veulent bien réfléchir.

Dans cette lecture, on se trouve au milieu d’un banquet sacrilège et lubrique où règne une parfaite insouciance (c’est souvent le cas !). Tout à coup, apparaît une main mystérieuse qui trace trois mots sur le mur, le mieux illuminé par les candélabres ; trois mots qu’il nous est assez facile de comprendre “Mené“ - “Thekel“ - “Parsin“.
Mené“: ce mot veut dire compter
Thekel“ : (on peut penser à “shekel“, la monnaie israélienne). Ce mot veut dire peser ; peser des choses ou peser le pour et le contre quand on raisonne.
Parsin“ : fractionner, partager, déchirer, rompre, réduire en morceaux. (“Perousat Lehem“ : fraction du pain).

Toute cette insouciance du monde ne va pas durer longtemps.
Le temps est compté.
Dieu a pesé le pour et le contre, il n’a pas renoncé à intervenir pour faire triompher la justice et rétablir le bon droit.
Dieu va fractionner, réduire en morceau. Cela nous ramène à ce que nous aurions pu méditer hier : toute construction - c’est-à-dire tout cet empire babylonien - n’est qu’une statue composite aux pieds d’argile et qu’un petit caillou roulant sur la pente de la montagne est capable de faire s’écrouler d’un seul coup.
“Mené“ - “Thekel“ - “Parsin“ !

En trois mots que Daniel explique au roi Balthazar, pris d’un soudain tremblement de frayeur, surgit l’invitation à garder l’espérance et la foi envers et contre tout dans les pires moments de l’existence.

Et Daniel d’expliquer : “Voici l'interprétation de ces mots :
- Mené : Dieu a mesuré ton royaume et l'a livré ;
- Teqel : tu as été pesé dans la balance et ton poids se trouve en défaut ;
- Parsin : ton royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses.
Alors Balthazar ordonna de revêtir Daniel de pourpre, de lui mettre au cou une chaîne d'or et de proclamer qu'il gouvernerait en troisième dans le royaume. Cette nuit-là, le roi chaldéen Balthazar fut assassiné“.


L’Alléluia, qui précède l’évangile dans le lectionnaire français, résume l’enseignement que Jésus lui-même a souvent donné à ses disciples qui peuvent être affronter à mille difficultés, voire persécutions : “Reste fidèle jusqu’à la mort, et tu recevras de mes mains la couronne de vie“ (Apoc 2.10).
Jésus ne nous laisse aucune illusion, tout peut arriver et ce n’est que par la persévérance qu’on peut être sauvé.

Toutes les persécutions ne sont que des occasions de rendre témoignage. Voilà de nouveau réaffirmée la primauté de la spontanéité chrétienne de base, celle du témoignage…, et ce, parfois, jusqu’au martyr. Elle est de toutes les époques et semble bien n’être pas passée de mode.

Un des martyrs du Vietnam au 19e s. (le plus célèbre : Théophile Venard), avant de mourir, écrivait, en référence spontanée à notre passage du livre de Daniel :
“Le livre de Daniel nous apparaît fabuleux, mais le livre des martyrs tout au long de l’histoire montre que tout cela est très réel dans le christianisme, toujours et partout, et qu’actuellement, probablement souffrent des martyrs inconnus“.

Prions pour eux, prions avec eux.

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