jeudi 10 novembre 2011

St Léon

10 Novembre

On peut tout particulièrement invoquer aujourd’hui St Léon, pape, l’invoquer pour notre monde d’aujourd’hui, si inquiet, troublé, incertain...

Je sais bien que toutes les époques - et toute existence (la nôtre) - sont “troublées“. St Jean lui-même ne disait-il pas que, globalement, le monde où nous vivons est “mauvais“ ?

Mais le cinquième siècle - celui de St Léon - est une époque de grande crise, de grande mutation.

- Politiquement : c’est l’époque de ce que l’on a appelé, improprement me semble-il, “l’époque des Barbares“ : ces peuplades du Centre de l’Europe actuelle, principalement, qui immigraient vers l’Ouest à la recherche, la plupart du temps, de richesses et tout simplement de nourriture, de moyens de subsistance. Certains pays ne connaissent-ils pas, actuellement, ce même phénomène d’immigrations, provoquant vagues, voire tempêtes humaines ? Et, en son temps, le pape St Léon assista, impuissant, au pillage de Rome par les Vandales en 455.

- Religieusement : c’est l’époque des grands troubles en ce qui concerne la formulation de la foi. Et nous-mêmes, nous pleurons parfois sur notre Eglise qui, en Europe du moins, semble s’émietter, voire se déchirer !
St Léon s’engagea à fond dans ces querelles d’expression de la vraie foi, en particulier lors du Concile de Chalcédoine (451). “Pierre a parlé par la bouche de Léon“, s’écrièrent les évêques, lors de cette assemblée importante. Et depuis lors, le pape fut considéré comme le garant de l’Unité de l’Eglise.
Nous-mêmes, prions pour notre pape : successeur de Pierre pour qui Jésus a prié afin que sa foi ne défaille pas, il est le gardien de l’intégrité de la foi, de notre foi qui doit s’exprimer, comme disait St Paul, par une “persévérante espérance“ et un “amour qui se met toujours en peine“, un amour et envers Dieu et envers nos frères… (Cf. début I Thess.)

Malgré ces troubles importants à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise, St Léon montra une grande SERENITE qu’il puisait justement en sa foi : “Chrétien, s’exclamait-il, reconnais ta DIGNITE (malgré les souffrances et difficultés diverses). Et souviens-toi toujours de quelle Tête, de quel Corps tu es membre !“.

Le secret de sa paix, de sa maitrise de lui-même, c’étaient l’amour et la foi qui l’animaient.
- Sa foi en Jésus, vrai Dieu et vrai homme. Aussi avait-il une dévotion particulière pour Marie, Mère de Jésus.
- Sa foi en l’Eglise fondée par le Christ.
- Son amour de l’Eglise - malgré des défaillances diverses et nombreuses à son époque -, cette Eglise dont Pierre - avec ses successeurs - continue de tenir le gouvernail d’une main assurée.

“Ne craignez pas !“, disait le Pape Jean-Paul II à la suite de Jésus. C’est toujours d’actualité.

Et, peut-être, qu’à l’occasion de la fête d’un si grand pape, St Léon, il est bon de vivifier notre prière pour le pape.
- Je ne suis pas encore très vieux ; mais je me rappelle le pape de mon enfance, Pie XII, si injustement décrié aujourd’hui. Ce fut le pape de la plus grande guerre mondiale, le pape de la plus grande persécution de l’histoire de l’Eglise. Quand je le revois bénir et prier, je pense à son silence de père, à sa souffrance de père ! Il était et reste, par delà toutes les lamentables considérations politiciennes et idéologiques, le bon Pasteur, ferme dans sa foi, “espérant contre toute espérance“, manifestant l’amour de Dieu au milieu d’un monde de cruauté !
- Et que dire du “bon pape Jean“ ? Il était vraiment l’image de notre Père du ciel !
- Quand je revois Paul VI, j’ai le même sentiment. Ce petit homme humble qui, dans son silence montre la maison du Père. Intacte est sa foi (sa “Profession de foi“), intacte son espérance, intact son ordre moral inspiré par son amour pour l’homme. Il ne se fâchait pas ; il ne condamnait pas. Il était, en un temps de turbulence intellectuelle et morale, le “roc“ de l’Eglise !
- Et que dire de Jean-Paul II ? Sans crainte aucune, il manifestait la force même de Dieu, et pour le monde et pour l’Eglise !
- Prions pour notre pape actuel, Benoît XVI. Dans sa grande humilité, sa simplicité, malgré les nombreuses attaques dont il est l’objet, il reste serein ne cessant d’enseigner pour transmettre la juste expression de la foi, inspirer une profonde espérance, manifester un chant d’amour pour Dieu et les hommes tout à la fois !

Oui, prier pour le pape, c’est aussi prier pour l’Eglise !

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