samedi 29 janvier 2011

Parole de Dieu !

3 T.O. Samedi Notre destinée ! (Heb 11.)

Il faudrait lire et relire, méditer et re-méditer ce chapitre 11ème de la lettre aux Hébreux! L’histoire de nos “pères dans la foi“ - à la suite d’Abraham - résume notre destinée, tout le sens de notre pèlerinage ici-bas au terme duquel nous chanterons comme Marie l’accomplissement, en nous, des “promesses faites à Abraham et à sa descendance pour toujours“.

Comme à Abraham, il nous est dit : “Va !“, littéralement : “va pour toi !“, “va pour ton bonheur !“ Et nous nous mettons en route, à la découverte non pas du Dieu des philosophes, mais du Dieu vivant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob qui nous appelle à nous diriger vers cette “ville pourvue de vraies fondations dont il est l’architecte et le fondateur !“.

Et, pour entrer dans cette cité sainte, il nous faut faire cette rencontre, comme Abraham, d’un Dieu qui est plus fort que la mort elle-même, qui seul “a les issues de la mort“ ! Car chacun aura à faire son ascension du mont Moriah, non pour offrir un fils, mais sa propre vie ! Et nous ferons l’expérience, peut-être au fond de l’absurde - car nous ne savons pas par quel chemin Dieu nous mène - que, malgré tout, le Seigneur ne nous a pas quittés du regard. Nous serons alors au seuil de cette expérience : voir, Celui qui nous voit sans cesse, le voir comme il nous voit ! Et cette vision sera “transformante“ : nous serons “divinisés“, disent les Pères de l’Eglise à la suite de St Jean. C’est notre destinée à la suite de notre “Père dans la foi“ !

Tout nous est dit dans l’histoire d’Abraham, dans l’Histoire de ceux qui ont marché, à sa suite, dans la foi ! Comme nous y invite le Concile Vatican II et le pape Benoît XVI (Lettre “Parole du Seigneur“), il nous faut faire cette lecture transcendantale, verticale, analogique… de la Bible : Il n’y a pas de doute, par exemple, qu’on a “introjecté“ dans l’histoire d’Abraham l’expérience vécue de tout un peuple qui méditait et méditait encore et qui, en méditant, prenait conscience d’un Dieu qui “a les issues de la mort !“
- D’abord, c’est un récit qui enseignait de ne pas faire des sacrifices humains comme les Cananéens.
- Ensuite, comme Dieu a droit à tout puisqu’il est le Créateur, on ne sacrifie pas des être humains, mais on les “rachète (“rachat des premiers-nés“)…
- en admirant la foi d’Abraham qui n’a pas hésité à sacrifier celui sur qui reposaient toutes les promesses et qui l’a retrouvé non comme son propre fils, mais comme fils de la promesse !
- Et alors, toutes les catastrophes que pourra vivre ce peuple avec cette foi d’Abraham ne seront jamais vécues comme des anéantissements. Mais comme Job et tous les souffrants, comme les exilés à Babylone, on ne cessera ce crier que Dieu, notre Dieu, a les issues de la mort, de toute mort !

Dans la Bible le temps qui s’écoule est valorisant. Et les récits bibliques ne sont pas tant des récits d’événements “journalistiques“ qu’une méditation que le peuple de Dieu fait sur ces événements. Et au fur et à mesure que les siècles s’écoulent, il y a comme une densité de méditation qui est faite à partir du passé en vue de l’avenir.
Et c’est ainsi que Paul écrira, après avoir longuement médité (ou par une méditation fulgurante) : “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous, lui qui n’a pas épargné son propre Fils“ (Rm 8.31-32). Et sous le mot “épargné“, on retrouve l’expression qu’il y a dans la Genèse, au “commencement“, à propos d’Abraham : “Parce que tu n’as pas épargné ton propre fils“

Dans le Nouveau Testament, ce n’est pas une élucubration “mystico-gazeuse“, mais la réponse de Dieu au sacrifice d’Abraham, la vision, à l’exemple de Marie, de l’accomplissement des promesses divines… : Lui qui n'a pas épargné son propre Fils mais l'a livré pour nous tous, comment avec lui ne nous accordera-t-il pas toute faveur ?
Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu justifie ! - Qui condamnera ? Jésus Christ est mort, bien plus il est ressuscité, lui qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous ! - Qui nous séparera de l'amour du Christ ? La détresse, l'angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive ? …
Mais en tout cela, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés… Ni la mort ni la vie, … ni le présent ni l'avenir, … rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur. (Rm 8)

Déjà, avec nos “Pères dans la foi“, ceux de l’Histoire Sainte et ceux de l’Histoire de l’Eglise, tout est dit : on fait l’expérience d’un Dieu vivant, tellement vivant qu’il est capable de ressusciter les morts… Et c’est ainsi que nous marchons vers cette ville dont Dieu seul est l’architecte et le fondateur, faite de pierres précieuses. Et nous sommes les pierres de cet édifice qui reflètera l’harmonie de Dieu, l’harmonie du mystère trinitaire, non seulement du Dieu Un, mais du Comment Dieu est Un : “Père que tous soient un comme nous sommes Un…“

Ainsi on voit que Dieu nous a tout dit, mais on le découvre au fur et à mesure des siècles et des jours de notre propre vie, au cours de notre marche. On pourrait évoquer le vieux principe scholastique : “Ce qui est dernier dans l’ordre de l’exécution est premier dans l’ordre de l’intention“ : ce que l’Artiste divin va produire au terme de sa création, c’est ce qu’il avait comme intention dès le commencement, au début de la création, au début de notre propre vie.
Aussi, il nous est redit à chacun : “Va pour toi ! Va pour ton bonheur“… Alors nous nous disons légitimement comme Abraham : “Même un mort, Dieu est capable de le ressusciter !“.

P.S. : Je reviens tout juste d’une absence. Veuillez donc excuser le style et le clair-obscur de cette réflexion trop rapide. Mais je ne pouvais passer sous silence ce magnifique texte du chapitre 11ème de la lettre aux Hébreux !!!

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