vendredi 4 décembre 2009

Vers Jérusalem !.. Avent 1 - Mercredi - (Isaïe 26.1-6)

Ce texte d’Isaïe fait partie d’un ensemble que l’on a appelé “Apocalypse d’Isaïe“. Le mot apocalypse veut dire “dévoilement“ !

Après un grand bouleversement qui annonçait le jugement de Dieu, il y a, en final, (c’est notre texte) l’entrée du peuple des Justes dans la Ville sainte. C’est Jérusalem ! Tandis que la cité inaccessible, c’est sans doute Babylone !

Ce court texte d’Isaïe peut être regardé comme un condensé des psaumes que l’on appelle “psaumes des pèlerinages“, “psaumes des montées“ à Jérusalem ; pour nous, c’est la montée vers la cité sainte que décrit l’Apocalypse. “Nous avons une ville forte, Jérusalem… Ouvrez les portes. Qu’elle entre la nation ! Tu construis solidement la paix, Seigneur, pour ceux qui ont confiance en toi !“.

On croirait déjà entendre St Jean. Lui aussi, après le jugement final de Dieu, il voit “la cité sainte, la Jérusalem nouvelle“. Et il entend une voix forte qui crie : “Voici la demeure de Dieu avec les hommes“ (Apoc. 21.1sv). Ce sera le règne de Jérusalem, “Vision de paix !“.

Notre vie est donc une longue marche vers la Jérusalem céleste ; nous faisons partie de cette grande procession de fidèles qui, depuis l’origine du monde, répondent par la foi à l’appel de Dieu et se mettent en route vers la Cité dont “Dieu est l’architecte et le fondateur“ (He. 11.10).

Nous ne sommes ici-bas que des gens de passage, des pèlerins qui éprouvent les sentiments du psalmiste (ps. 83-84) : “Que tes demeures sont désirables, Seigneur !“ - “Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur“… - … “Ah, heureux les habitants de ta maison. Ils te louent sans cesse“.

“Heureux !“. Ce mot, dans la Bible, n’est pas un mot creux. C’est un mot écrit au pluriel, un pluriel de plénitude. C’est ainsi que Jésus commence la charte du Royaume de Dieu sur la montagne des béatitudes. Et le psautier commence ainsi également : “Heureux l’homme… qui ne s’arrête pas qui ne s’assied pas (surtout avec les pécheurs !). Celui-là, “il marche de hauteur en hauteur“ ; on pourrait traduire : “de vertu en vertu“ ; “et Dieu lui apparaît en Sion !“. (Ps 83.8). – C’est tout le sens de notre pèlerinage terrestre : parvenir à “voir celui qui nous voit sans cesse“. Dans la tradition juive, “pèlerinage“ se dit “rééya“, mot qui vient du verbe “raa“ : voir !

Oui, notre marche de croyants est, doit être déjà une expérience de plus en plus profonde et bouleversante d’une rencontre avec Dieu qui n’est qu’un prélude au terme de l’aventure humaine : VOIR DIEU. “Je veux voir Dieu !“, demandait St Thomas d’Aquin, enfant.

Aussi, le plus grand danger, c’est de s’installer, de renoncer à l’aventure du Bonheur… “Heureux l’homme… !“ Voir Dieu !

Le plus grand des souffrant (qui annonçait le Christ en croix) a exprimé cela avec une force extraordinaire : “Ah ! Je sais bien moi que mon Rédempteur est vivant… Et après qu’on aura détruit cette peau qui est mienne, c’est dans ma chair que je contemplerai Dieu. C’est moi qui le contemplerai, oui, moi ! Mes yeux le verront, lui, et il ne sera pas étranger. Mon cœur en brûle au fond de moi !“ (Job 19.23-27).

Certes, les tentations restent fortes, les dangers de plus en plus nombreux et oppressants… Mais nous gardons dans la foi cette intime conviction : VOIR DIEU.

Et en ce temps de l’Avent, on peut dire que Notre Dame ressentait vivement ces convictions de foi. Elle lisait Isaïe :
  • Isaïe disait : “Dieu a rabaissé ceux qui siégeaient dans les hauteurs…“

    Et Marie : “Déployant la force de son bras, il disperse les superbes“.

  • Isaïe disait : “Dieu a humilié la citadelle inaccessible. Il l’a jeté à bas…“

    Et Marie : “Il renverse les puissants de leurs trônes“.

  • Isaïe disait : “Dieu a renversé la cité orgueilleuse. Elle sera foulée aux pieds par les humbles, piétinée par les pauvres gens“.

    Et Marie : “Il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches vides. Il relève Israël, son serviteur“.

Déjà, en Marie, nouvel Arche de Dieu, la Cité de Dieu descend sur terre. Par Marie, nous pouvons entrer déjà dans le temple de Dieu qu’elle est elle-même devenue.

Marie, Notre Dame de la route, de notre pèlerinage, priez pour nous !

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