mardi 1 décembre 2009

L’arbre de vie…- Avent 1 - Mardi - (Isaïe 11.1-10)

L’arbre est un élément de la nature très souvent utilisé dans le langage biblique pour dire quelque chose de la puissance de vie, sur l’énergie qui soulève le monde, sur Dieu ou sur ses œuvres. N’est-il pas le symbole de la vie qui se renouvelle ? N’est-il pas le symbole d’une montée de la terre vers le ciel ? La terre et le ciel, il les lui faut pour exister ! Comme nous-mêmes !

Ainsi, dans un de ses textes les plus célèbres, Isaïe nous parle de l’arbre de Jessé. Les artistes se sont plu à le représenter sur les murs de nos églises, sur les vitraux, les retables, etc… C’est l’arbre de la vie par excellence. C’est l’arbre généalogique du Christ partant de Jessé, de David et se terminant par le plus beau des rameaux qui porte Marie, Joseph, Jésus. A partir de là, on peut rêver et se le représenter, cet arbre, couvrant l’univers comme notre Eglise !

On reconnaît l’arbre à ses fruits et l’on ne cueille pas des figues sur des ronces, nous dit l’Evangile. Jean Baptiste ajoutera : “tout arbre qui ne porte pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Déjà la hache se trouve à la racine“. Aussi, l’arbre que nous présente Isaïe ne porte que de bons fruits : sagesse, discernement, conseil, force, justice, droiture, amour des plus pauvres… Ce sont déjà comme les dons de l’Esprit que St Paul aime énumérer.

D’après ce texte, nous pourrions rêver de l’homme qui respecte davantage la création, œuvre de Dieu, qui ne la gaspille pas. Nous pourrions rêver d’une nature pacifiée où la violence serait bannie, où le loup habiterait avec l’agneau, où l’enfant jouerait avec la vipère…

On pourrait comparer ce rêve à celui de Martin Luther King : “J’ai rêvé qu’un jour, sur les collines rousses de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils de leurs maîtres prendraient place à la même table de la fraternité… Libres… Enfin libres !

On pourrait rêver d’un rêve se réalisant. J’ai rencontré naguère un homme qui avait réalisé ce rêve. En 1970, il avait créé le village de son rêve : “Neve shalom“ (“Oasis de paix“). Son village existe encore (car lui est décédé). Il se trouve près de la trappe de Latrun, en Israël, sur le site d’une ancienne bataille, à égale distance (30 km) de Jérusalem et de Tel-Aviv. Il est habité par des citoyens israéliens juifs et arabes qui œuvrent pour l'égalité de droits et l'entente entre les deux peuples. Bruno Hussar, le fondateur, était un frère dominicain d'origine juive né en Égypte. L'abbaye de Latrun lui accorda pour une somme symbolique le droit de s'installer en ces lieux avec plusieurs familles juives, arabes, musulmanes, chrétiennes… Oui, un village israélien où coexistent juifs et arabes, destiné à montrer que "la paix est possible". Bruno Hussar avait ce grand désir " de construire des ponts... entre les hommes". … A la suite du Christ, tête de pont entre Dieu et l’homme… Expert au Concile Vatican II, il participe activement à la rédaction de la déclaration conciliaire Nostra Ætate sur l'Église et les religions non-chrétiennes (1965).

Avec Jésus, les promesses deviennent réalité. La justice, l’amour des pauvres, la paix, le pardon, la force et la fidélité nous les retrouvons toujours aux moments importants de sa vie. Se préparer à Noël, se mettre en état de l’accueillir, c’est changer sa vie dans ce sens-là.

Le temps de l’Avent est celui de l’espérance, de la préparation. Il faut laisser naître en nous ce “désir du mieux“. Il faut déjà laisser entrer dans nos vies la clarté de celui qui nous invite à renaître. IL faut tordre le cou à la vipère qui dort en nous, pour parler comme le prophète Isaïe. Tout ceci demande plus de force qu’il ne paraît. L’Avent est le temps de la préparation et de la prière.

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