vendredi 4 décembre 2009

Elan missionnaire ! - 3 Décembre - St François-Xavier…

L’Eglise doit faire connaître partout le message de son fondateur, le Christ. Dynamisme, expansion, propagande sont pour elle des devoirs impérieux. Au temps des conquistadores (16e s.), nul ne fit plus que l’un des premiers Jésuites, François Xavier, pour étendre le Royaume de Jésus. En une douzaine d’année, avec les moyens pauvre de son temps, il réussit à parcourir près de cent mille kilomètres, implantant le Christianisme en Inde, Indonésie, Japon. Il mourut quand il s’apprêtait à entrer en Chine. Une telle œuvre, au temporel, est comparable à celle d’un Alexandre le Grand ou d’un Christophe Colomb ; au spirituel, elle rappelle St Paul.

Il était issu d’une noble famille de la Navarre, pays basque espagnol, de nos jours, alors que la Navarre venait d’être envahie par les Castillans. Il lutta avec ses frères contre les Espagnols (ce n’est donc pas nouveau !). Mais le dernier mot resta aux gens de Charles-Quint. Après une résistance plus qu’honorable, sa famille se soumit.

François partit alors pour Paris où il rencontra un petit groupe dont faisait partie un certain Ignace de Loyola. Ces jeunes, à l’occasion de l’ordination de l’un d’entre eux (Pierre Favre), offrirent à Dieu leur bonne volonté. On suivrait les désirs du pape ; on irait prêcher l’évangile par toute la terre, même chez les ennemis de la foi chrétienne. L’aventure venait de commencer !

Et sa fête rappelle à chaque chrétien le devoir missionnaire qui lui incombe. Elle nous invite à seconder l’apostolat missionnaire de toute l’Eglise. Le Concile Vatican II l’a rappelé très souvent. Nous sommes peut-être, en France, trop timides sur ce point, marqués que nous sommes par toute une histoire encore récente (3ème République anticatholique) et désormais par une certaine pusillanimité sous le prétexte plus ou moins fallacieux de respecter les autres religions, les opinions diverses, la fameuse “laïcité“ !… etc. Et l’on dit - et on pense - : notre foi ne doit pas “casser la tête“ (si je peux m’exprimer ainsi) aux autres ! Et c’est vrai d’une certaine manière. L’histoire est là encore pour stigmatiser une certaine attitude missionnaire. Et le Concile Vatican II l’a répété de diverses manières (“décret sur la liberté religieuse“, en particulier).

Cependant, je me permets de poser une question, de lancer une réflexion !

La “Résurrection du Christ“ qui fonde notre foi, qui donne sens à toute notre vie n’est-elle pas la “Bonne Nouvelle“ par excellence … ? Alors qu’est-ce une “Bonne Nouvelle“ qu’on ne voudrait pas partager ?

Aujourd’hui, on ne parle que de “partage“. Et il faudrait tout partager, sauf le principal, et surtout pas cette “Bonne Nouvelle“ qui est le centre pivot de notre démarche existentielle?

Ce n’est quand même pas rien que cette “Bonne Nouvelle“ : l’absurdité de la mort a été vaincue ; il y a désormais une “tête de pont“ pour “l’autre rive“, pour l’autre Cité. Ce n’est quand même pas rien que cette certitude qui réside au plus profond de nous-mêmes : si nous marchons comme Lui (le Christ) a marché, nous parviendrons là où il est. Alors, on partagerait tout sauf cela ?

Qu’est-ce qui a envoyé François Xavier jusqu’au Japon ? Sinon ce dynamisme intérieur qu’on ne peut pas contenir. Il ne s’agit pas de “casser la tête“ aux autres, de leur faire perdre leur identité. Il s’agit, au contraire, de leur donner ce qui leur permettra d’épanouir ce qu’il y a de meilleur dans leur personnalité. Et la religion judéo-chrétienne (n’ayons pas peur de ce mot !) est un grand fleuve qui traverse toute l’histoire du monde et qui est capable de mener à leur plein épanouissement toutes les valeurs qu’on trouve dans toute civilisation (comme disait un de mes professeurs : il ne faut pas opposer le Dieu-Créateur au Dieu-Rédempteur ! C’est le même !).

Toutes les civilisations, comme toute personne, sont des arbres plantés au bord de ce grand fleuve qui coule de la Genèse à l’Apocalypse, afin que ces arbres donnent leurs fruits “en leur temps et selon leurs espèces“, pour que les échanges soient de plus en plus riches en la future et définitive Cité de Dieu.

Certes, on pourra toujours citer des erreurs commises au cours de l’histoire, des manières de faire trop humaines, liées à telle ou telle époque… Mais que l’arbre ne cache donc pas la forêt ! Avec François Xavier et tous les missionnaires, nous sommes invités à entrer, avec respect et grand discernement, dans le grand jeu de la fécondité divine qui se manifeste dans toute la création et tout au long de l’histoire.

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