lundi 12 octobre 2009

Paul écrit aux Romains - T.O. 28 imp. Lundi - (Rm 1.1-7)

Nous abordons aujourd’hui la lettre de St Paul aux Romains. Nous sommes aux environs de l’an 56, un peu plus de vingt ans après le chemin de Damas, et pas loin de trente ans après la mort et la résurrection du Christ.

Cette lettre offre une véritable synthèse en laquelle l’apôtre aborde les points les plus fondamentaux du dogme chrétien qui forment comme des “lettres de créance“ auprès de la Communauté de Rome qu’il ne connaît pas. Il les aborde tranquillement, sans occasion, pour une fois, de polémique quelconque, même si sa rhétorique manifeste parfois, par ses accents de véhémente assurance, des certitudes qui lui sont chères et qu’il a du défendre.

Paul se trouve à un moment capital de sa carrière apostolique. Il est sur le point de partir de Corinthe (probablement). Il estime avoir achevé sa tâche en Orient (cf. 15.20). Il se dispose à inaugurer en Occident un nouveau champ d’apostolat en désirant se rendre jusqu’en Espagne !

Mais, auparavant, il doit se rendre à Jérusalem y porter le fruit des collectes diverses récoltées en faveur de cette Eglise. Cette mission qu’il se donne lui tient à cœur ; il veut, par là, affirmer et proclamer l’unité entre les chrétiens d’origine païenne et ceux d’origine juive. Mais est-ce ce signe matériel qui va résoudre les tensions ? Il se demande si ces collectes vont être bien agréées “par les saints de Jérusalem“ ! C’est pourtant une grande préoccupation, ressentie souvent comme une souffrance, pour ce Juif converti.

Paul laisse donc apparaître ses préoccupations du moment : le lien entre la Loi et l’Evangile - nous dirions entre l’A.T. et le N.T. - :
  • Justification et salut indépendamment de la Loi !
  • Salut accordé par le Christ en raison de la foi ! (“Sola fides“).
  • Liberté chrétienne et vie de l’Esprit !

Si pour le moment, la polémique n’a pas lieu d’être, on soupçonne chez Paul une inquiétude, car la colonie juive de Rome est importante au point de s’être, un temps, attirée un édit d’expulsion de l’empereur Claude en 49 ; C’est ainsi que Paul avait connu, à Corinthe, Aquilas et Pricille obligés de fuir la Capitale de l’empire. Ceux-ci revinrent, par la suite, à Rome quand l’édit de l’empereur fut rapporté. Par eux, Paul a-t-il des nouvelles de cette Communauté chrétienne qui est à Rome et qui serait en butte aux chrétiens judaïsant (comme à Corinthe ?). On l’ignore. Cependant, il terminera sa lettre ainsi : “Je vous exhorte par Notre Seigneur Jésus Christ et par l’amour de l’Esprit, à combattre avec moi par les prières que vous adressez à Dieu pour moi, afin que j’échappe aux incrédules de Judée…“.

En tous les cas, l’apôtre ne pouvait pas soupçonner que sa lettre écrite apparemment sans esprit de polémique allait, bien des siècles plus tard, susciter des divisions affreuses. Le commentaire de sa lettre par Luther “a été vraiment le point de départ de la Réforme“, dira le P. Lagrange. Et c’est en expliquant cette même lettre que Calvin prépara la 2ème édition de l’“Institution de la Religion chrétienne“ (1539) en laquelle se trouve exposées les thèses maîtresses du Calvinisme.

Cette lecture est donc pour nous, tout au long des jours qui viennent, une occasion de prière pour l’unité entre les chrétiens qui souvent, malheureusement, déchirent la tunique sans couture du Christ.

Et pour cela retenons simplement aujourd’hui cette affirmation solennelle de Paul :

Cet Evangile“, - une “Bonne Nouvelle“ pour tous ! -,

que Dieu avait promis par ses prophètes dans les Ecritures saintes“, - Paul insiste donc d’emblée sur l’unité fondamentale des deux alliances-,

…cet Evangile “concerne son Fils“, concerne le Fils de Dieu,

“issu selon la chair de la lignée de David“ - Dieu s’est bien incarné ! -,

“établi, selon l’Esprit Saint, Fils de Dieu avec puissance“ - la puissance de la gloire divine -, (cf I Pet 1.21),

“par (ou après) sa Résurrection d’entre les morts“.

Aussi, l’apôtre termine cette phrase d’une synthèse de foi remarquable par ces trois mots que nous devrions toujours avoir sur nos lèvres : “Jésus, Christ, notre Seigneur“ !

“Jésus“ : c’est l’homme !

“Christ“ : c’est le Messie, l’envoyé de Dieu, son Fils…

“Seigneur“ : mot qui, dans l’A.T., n’est attribué qu’à Dieu !

C’est pourquoi, “aux Saints par appel divin“, - l’amour de Dieu est toujours un choix, un appel divin qui suscite une réponse…, ne l’oublions pas ! -,

“aux Saints par appel divin, grâce et paix“,

“grâce“ : bienveillance divine avec secours divins

“paix“ : possession tranquille et stable de l’amitié avec Dieu et de ses bienfaits obtenus par la grâce.

Aussi, je le répète pour ce jour : à vous, par Jésus, Christ, Seigneur, grâce et paix !

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