lundi 5 octobre 2009

JONAS - T.O. 27 imp. Lundi - (Jo 1…-2.11)

Jonas est l’un des plus beaux livres de la Bible dont on s’est malheureusement beaucoup moqué à cause de la fameuse baleine. [Mais dans le texte, il n’est pas question de baleine, mais d’un gros poisson ! De plus, la baleine a un petit gosier, même si elle a une grande gueule !] Il s’agit d’un poisson à la “Jules Verne“, si vous voulez. Et dans la mentalité biblique, la mer recèle les “monstres du mal“, tel Léviathan…

Il faut distinguer trois plans :
  1. Il y a le Jonas historique.
  2. Il y a le livre de Jonas.
  3. Il y a le signe de Jonas dont il est question dans l’évangile.

Le “Jonas“ historique a droit à quelques verset seulement dans le 2ème livre des Rois : “La quinzième année du règne d'Amasias, roi de Juda, Jéroboam (II) ,fils de Jéroboam (I) devint roi à Samarie pour quarante et un ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur… C'est lui qui rétablit le territoire d'Israël, depuis Lebo-Hamath jusqu'à la mer de la Araba, selon la parole que le Seigneur, le Dieu d'Israël, avait dite par l'intermédiaire de son serviteur le prophète Jonas, fils d'Amittaï...“.

“Il fit ce qui déplait à Dieu“. Et pourtant, bien qu’il soit pécheur, “il recouvre le territoire d’Israël depuis l’entrée de Hamath (Nord) jusqu’à la mer de la Araba (Sud)“. C’est très curieux cela. Et c’est la grande question sous jacente à tout le psautier et qui demeure en nous. C’est le problème de la rétribution qui est mis en cause : voilà un “méchant“ qui est “récompensé“, en quelque sorte ! Bien plus, cette “récompense“, si je puis dire est annoncée “par l’intermédiaire du prophète Jonas“ qui était de Gath-Héfer (bourgade, près de Nazareth).

On ne sait donc pas grand-chose de ce prophète Jonas, sinon ce passage assez curieux : il prédit à ce mécréant Jéroboam II qu’il sera récompensé en recouvrant le grand territoire du Nord jusqu’au sud. Question permanente !

Le livre de Jonas - écrit plus tard, au retour d’exil - veut répondre en partie à cette question…. (Nous le verrons surtout à l’occasion du texte de Mercredi).

En tous les cas, ce livre de Jonas, très court, fait mille allusions à des textes déjà connus, à des circonstances comme celle du temps du prophète (le problème de la rétribution), à des réflexions, des questions de tout temps.

- “Ninive la grande ville“. A cette époque du retour d’exil, la grande ville de Ninive avait disparu, anéantie par le roi des Mèdes (personne n’est dupe… On le sait bien !).

- “leur méchanceté est montée jusqu’à moi !“. C’est le langage que l’on a trouve à propos de Babel, de Sodome et Gomorrhe. Donc Ninive, c’est le mal par excellence, la ville du péché ; c’est l’Egypte, le pays du mal, dont les Juifs sont sortis ; c’est l’exil ; ce sont tous les maux, nos maux, à nous !

- “Tarsis“ (Peut-être vers l’Espagne actuelle). C’est comme si un prophète que Dieu enverrait aujourd’hui à Moscou, prenait l’avion pour New-York ! On veut fuir…, fuir toujours… ce que Dieu demande !

- “Il descendit“ : C’est un mot très important. Jonas ne fait que descendre : il descend à Jaffa ; il descend dans le bateau ; il descend au fond du bateau ; il est jeté à la mer ; il est englouti par un poisson ; il descend dans le ventre du poisson qui descend au fond de la mer… Et c’est de là qu’il rebondit dans la vie ! D’une part, quand on se détourne de Dieu, on ne fait que “descendre“ et “descendre“ encore. Et d’autre part, du fond de cette “descente“, on “rebondit“ vers Dieu !

- Jonas reste dans le poisson “trois jours, trois nuits“ : Ce n’est pas dans notre texte d’aujourd’hui. Mais ce chiffre “3“ est bien connu dans la Bible et plus encore dans le langage chrétien.

- Dans le ventre du poisson, Jonas ne perd pas son temps. Il prie le Seigneur son Dieu ! La prière ! Comme Jésus sur la croix !

Je terminerai par là aujourd’hui : si le psautier, c’est toute la Bible sous forme de prières, on peut dire que le cantique de Jonas, c’est tout le psautier sur le schéma fondamental de la plupart des psaumes : “Je ne mourrai pas…“ - “Je vivrai“ - “Je chanterai“. Ce cantique est comme un condensé des psaumes. Je vous propose de vous y référer. C’est le cantique de la Vie ! Mais avec humour ! Dieu a parfois de l’humour, il faut le savoir !

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