jeudi 30 avril 2009

Le Pain de VIE … ! (2) - Pâques 3 - Jeudi - (Jn 6.44sv)

Nous retrouvons aujourd’hui le Discours de St Jean sur le Pain de Vie ! Il y a le pain des hommes et le Pain de Dieu pour totalement nous alimenter et VIVRE véritablement, pleinement ! Et il ne faut surtout pas opposer ces deux nourritures !

Le Pain des hommes ! Jésus s’adresse à des paysans galiléens qui peinent dur pour gagner leur vie, qui savent ce que c’est que la sécheresse et la faim qui en résulte…, qui savent aussi ce qu’est le rassasiement d’un bon repas quand la pluie est venue, qu’on a bien travaillé et que la récolte a été bonne… et que l’on chante la Vie !

Jésus ne dédaigne pas la “vie terrestre“ ! Il vient d’ailleurs de donner à manger du vrai pain à des gens affamés. Jésus est d’abord très humain. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est “incarné“, qu’il s’est fait homme. Il aime la vie, la vie toute simple, celle que Dieu a créée : le pain et le vin de nos tables humaines, cela compte pour lui ! On lui en fera le reproche, d’autant qu’il va manger même chez les pécheurs ! (Mth 9.11). Rendez-vous compte ! Quelle incongruité ! Bien plus encore, il ne jeûne pas comme les pharisiens ! (Mc 2.18). C’est donc un glouton ! (Lc 7.14).

C’est vrai Jésus, d’après les évangiles, est souvent à table ! Il ira jusqu’à comparer le Royaume de Dieu à un grand festin (Math 22.2) ! Si bien que l’un de ses auditeurs de s’exclamer : “Heureux celui qui prendra part au repas dans le Royaume de Dieu !“ (Lc 14.15). Il en avait déjà l’eau à la bouche ! D’ailleurs St Jean, plus tard, reprendra l’expression : “Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau !“ (Apoc 19.9).

Le disciple que Jésus aimait et qui reposait la tête sur lui lors du repas de la Cène (Jn 13.23) savait bien que Jésus prenait souvent comme point de départ de son enseignement le besoin humain de ses auditeurs, un besoin qui était aussi le sien, comme homme ! “Donne-moi à boire“, avait-il demandé à la Samaritaine un jour où il avait réellement soif (Jn 4.7).

Cependant, selon son habitude, Jésus, lors de son discours sur le Pain de Vie “élève le débat“, comme l’on dit communément. Il va se servir de la nourriture terrestre pour faire comprendre ce qu’il apporte à l’humanité ! Il y a, explique-t-il deux espèces de nourriture : la nourriture corporelle qui donne une “vie qui se perd“, et une nourriture “venue du ciel“ qui donne “Vie éternelle“. Et en s’expliquant ainsi, il n’a aucun mépris de la vie de la terre ! Au contraire ! C’est une sorte d’amplification du désir de VIVRE qui est au cœur de tout vivant. Mais, créé par Dieu et fait pour Dieu, l’homme a “soif et faim“ de Dieu ! Rien, en dehors de Dieu, ne peut satisfaire entièrement sa faim… Toutes les nourritures terrestres, périssables, si nécessaires et conviviales soient-elles, laissent l’être humain inassouvi. Que nous le voulions ou non, notre vraie faim, c’est une faim de Dieu… ; notre “vrai“ pain, dit Jésus, c’est le Pain de Dieu!

J’arrête là ma réflexion pour aujourd’hui. Je la reprendrai lundi prochain. Car je ne veux pas être trop long, me laisser aller à mon bavardage - ce qui m’arrive, je le confesse -, sachant que vous consacrez généreusement un temps de liberté très limité de votre journée de travail pour participer à cette Eucharistie.

Je conclus donc pour le moment : Jésus aime nos repas conviviaux, amicaux. Il aime la vie terrestre que Dieu nous donne. Mais il nous propose aussi une autre nourriture - essentielle - pour la VIE éternelle ! Votre présence à cette Eucharistie en témoigne. Je vous en remercie vivement. Car cette présence est toujours très réconfortante pour un prêtre. Si les chrétiens savaient combien leur absence – principalement le dimanche, jour du Seigneur - peine un cœur sacerdotal, j’entends le cœur du Christ - Prêtre éternel qui intercède continuellement pour nous -, le cœur du Christ auquel tous les prêtre s’efforcent de se conformer… MERCI de votre prière et de votre présence.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"La nourriture corporelle qui donne une “vie qui se perd“, et une nourriture “venue du ciel“ qui donne “Vie éternelle“".

Parfois les paradoxes nous aident à comprendre ce que notre esprit humain, bien souvent retréci par un coeur avare, est incapable de voir.

Merci Père Guillet de ces paroles qui "élèvent le débat" à la manière de Jésus car elles nous transposent dans son Univers céleste.