mardi 21 avril 2009

“Renaissance … !“ - Pâques 2 - Mardi - (Jn 3.1-15)

“Personne, à moins de renaître de l’eau et de l’Esprit, ne peut voir le Règne de Dieu“ !

C’est toute la “pédagogie“ de Dieu à travers l’histoire biblique. Une pédagogie d’un “renouveau“, d’une Nouvelle Alliance qui ne sera pas moins qu’une nouvelle Création.

Le Peuple de Dieu (et, à travers lui, toute l’humanité) a souvent fait l’expérience de son infidélité à l’égard de Dieu, infidélité qui le conduisait immanquablement vers un “esclavage“… Du fond de son malheur, il criait vers Dieu… Et Dieu, à cause de son amour toujours fidèle, lui envoyait un Sauveur qui le délivrait.

Cette pédagogie de Dieu s’applique non seulement au peuple de Dieu, mais également à chaque homme qui crie comme David : “Mauvais, je suis né… Crée en moi un cœur pur ; restaure en ma poitrine un esprit nouveau !“. Mais pour cela, il faut d’abord descendre au plus profond de soi-même : “Tu aimes la vérité au fond de l’être !“ (Ps 51.7), cette vérité qui dévoile la misère de notre condition. Or, justement, c’est toujours en cette profondeur, en cette vérité, que Dieu nous attend ! Il faut aller jusqu’en la profondeur de son être pécheur pour rebondir vers le bonheur d’une véritable Alliance avec Dieu !

Ce fut donc l’expérience du Peuple de Dieu bien des fois :
  • Il fut invité, par exemple, à regardé le “serpent d’airain“ que Moïse dresse sur un bois, serpent qui était le symbole de sa faute. Et celui qui, contrit, reconnaissait sa faute bien en face, Dieu le sauvait ! Jésus rappelle cela au cours de son entretien avec Nicodème, lui qui deviendra, à cause de nos fautes, objet de mépris sur le bois de la croix ! C’est en reconnaissant le Christ mort sur la croix à cause de nos fautes que nous sommes sauvés !
  • C’est encore l’expérience du peuple dans le désert quand il “cherche querelle“ avec Dieu aux eaux “amères“ de Massa et Mériba. Reconnaissant alors sa faute, Dieu fait jaillir l’eau d’un rocher. (Ex 17 ; Nb. 20). Et St Paul, considérant que cette situation est bien actuelle, s’écrit : “Ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait ; ce rocher, c’était le Christ !“ (I Cor. 10.4). – Il faut toujours renaître de cette eau qui délivre comme celle de la mer rouge…., celle du Jourdain, celle de la source de Gihon, au temps d’Isaïe…etc.
  • Pour le Peuple de Dieu (comme pour chacun d’entre nous) vint un moment où cette pédagogie de Dieu s’accélère au rythme de ses infidélités. Et ce fut pour ce Peuple l’exil à Babylone ; il n’est plus alors qu’”ossements desséchés“. Il se rend compte qu’il lui faut une nouvelle et définitive Alliance avec Dieu pour “renaître“, “ressusciter“. Et Dieu, par son prophète Ezéchiel (36.20sv) lui dit : “Je vous donnerai un cœur nouveau, un esprit nouveau. Je mettrai mon esprit en vous. Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu !“ - Et ce Peuple revit “au souffle de Dieu“, par l’Esprit de Dieu ! C’est une nouvelle Création !

C’est à toute cette symphonie d’images qui illustrent la pédagogie salvatrice de Dieu à l’égard de l’homme que Jésus fait allusion devant Nicodème qu’il aurait dû facilement déchiffrer : “Tu es Maître en Israël ; et tu ignores ces choses !“.

Oui, Nicodème aurait dû savoir que l’homme, comme dira St Paul, est “semé corps animal (’mauvais je suis né’) pour ressusciter corps spirituel (’restaure en moi un esprit nouveau’)... - “Ce qui est né de la chair, disait Jésus, est chair ; ce qui est né de l’Esprit est Esprit ! Personne, à moins de renaître de l’eau et de l’Esprit ne peut entrer dans le Royaume de Dieu !“.

Il faut reconnaître cet Esprit qui, peu à peu, fait la vérité en nous, cet Esprit “que le monde (de péché) est incapable d’accueillir parce qu’il ne le voit pas et parce qu’il ne le connaît pas !“ (Jn 14.17). Mais, vous, désormais, vous le connaissez, dira par ailleurs St Jean !

Certes, “le vent (l’Esprit) souffle où il veut…“. Il souffle dans les circonstances très inattendues, alors qu’on ne l’attend pas ! Jusqu’au fond de notre être pécheur. Et là, s’il est reconnu, il nous entraîne vers le mystère de la Vie de Dieu, cette vie qu’on ne soupçonnait pas : “Tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de tout homme qui est né de l’Esprit“.

Oui, il faut renaître de l’eau, de cette eau qui sortira du côté droit du Christ en croix - comme du côté droit du temple, dans la vision d’Ezéchiel - , de cette eau qui devenant un large fleuve vient nous laver jusqu’en la profondeur de notre être pécheur. Et c’est ainsi que l’on peut se laisser conduire par l’Esprit de Dieu : “En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu !“ (Rm 8.14).

Et c’est ainsi que l’on peut “renaître“, par l’eau et l’Esprit, à la VIE même de Dieu…, avec le Christ…, ressusicité, dès ici-bas !

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