lundi 4 mai 2009

Le Pain de VIE … ! (3) - Pâques 4 - Lundi - (Actes 11.1sv)

“Immole et mange… !“ – “Ce que Dieu a purifié, toi, ne le dis pas souillé… !“ – “Puis, tout fut retiré au ciel… !“ – “Aux païens aussi, Dieu a donné la repentance qui conduit à la VIE… !“.

Je prends prétexte de ces quelques phrases de la lecture qui font allusion à un repas autant sur terre que dans le ciel (la nappe qui s’abaisse du ciel avec la nourriture et qui y retourne) pour me permettre de terminer – de façon pas très appropriée… ! – ma réflexion de Jeudi dernier sur le Pain de Vie, sur l’Eucharistie que le Seigneur propose même aux païens “à qui Dieu donne la repentance !...

Après avoir remarqué que Jésus ne dédaignait pas les repas amicaux, les plaisirs légitimes de la vie terrestre que Dieu nous donne, je terminais en affirmant : Que nous le voulions ou non, notre vraie faim, c’est une faim de Dieu… ; notre “vrai“ Pain, dit Jésus, c’est le Pain de Dieu !
  • Isaïe (55.1-3) avait déjà demandé : “A quoi bon dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas ?“. Autrement dit : Où se trouve véritablement votre intérêt de vie ?
  • Et Dieu d’annoncer par le prophète Amos (8.11) : “Voici venir des jours où j’enverrai la faim dans le pays, non pas une faim de pain, ni une soif d’eau, mais la faim et la soif d’entendre la Parole de Dieu !“.
  • Aussi, Jésus dira lui-même : “J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas… Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé !“. (Jean 4.32).

L’idée que Dieu seul peut “rassasier“ l’homme est un des thèmes constants de toute la Bible. C’était déjà le symbole mystérieux de la manne. D’après le Deutéronome, le but profond de cette manne ne fut pas tant de nourrir physiquement les Hébreux au désert que de les habituer à “croire“ en Dieu : “L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu“ (Deut. 8.2.5). C’est ce que Jésus répètera un jour à Satan qui tentait de l’enfermer dans sa faim matérielle ! (Mth 4.4). C’est ce que Jésus nous répète : “L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez…“… Le pain de vos tables, le pain de vos joies humaines ne vous comblera jamais totalement. Venez à la table de Dieu : “Qui vient à moi n’aura plus jamais faim. Celui qui croit en moi, jamais n’aura soif“.

Quelle conclusion à tirer de ces paroles de Jésus ? Il faut, d’abord, les recevoir. Il faut aussi éprouver personnellement leur véracité.

Le prétendu “salut de l’homme par l’homme“ (Karl Marx) est une duperie. Sans Dieu, nous ne sommes, comme on l’a dit, qu’“un faible tortillement de molécules sur une parcelle de boue perdue dans un océan de silence…“. C’est ce qu’affirme tout athéisme.

Avec le Christ, nous pouvons, malgré nos difficultés ou souffrances, être d’un optimisme inoxydable, l’optimisme de la Vie éternelle. Sans Dieu, c’est Jean-Paul Sartre qui a raison : le monde est absurde ! Car toute vie va vers son déclin. Le vieillissement est là, phénomène universel qui nous dit que l’homme meurt, que les sociétés meurent, que les institutions et les civilisations elles-mêmes meurent, que notre univers mourra ! Sans Dieu, le vieillard constate chaque matin qu’il va perdre un des rares jours qui lui restent. Mais avec Dieu, c’est un jour qu’il gagne pour monter vers la Vie, la Vie plénière avec Dieu. Alors demain, malgré tous les inconvénients du temps, sera obligatoirement plus beau qu’aujourd’hui !

Optimisme inaltérable, non à cause d’une bonne humeur de caractère, non pas parce que, pour l’heure, tout ne va pas trop mal, mais à cause de l’immuable et puissante Vie de Dieu qui nous est déjà donnée par les Sacrements et principalement par l’Eucharistie, Vie dont nous avons l’espérance qu’elle éclatera pleinement un jour en nous.

Voilà pourquoi :
  • Le chrétien vit dans l’action de grâce, par et dans l’Eucharistie.
  • Il ne néglige pas pour autant la vie de la terre. Donnée par Dieu, elle peut être belle !
  • Et surtout, il vit dans l’allégresse, dans l’attente d’une Vie plénière, dans l’attente d’“être avec le Christ en gloire“ (cf. Phil 1.23). Et l’Eucharistie est le viatique du pèlerin en route vers le Seigneur.
“Heureux les serviteurs que leur Maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller… Heureux sont-ils“ (Luc 12.35 sv). C’est, chez St Luc, me semble-t-il, la Béatitudes des béatitudes ! Heureux ceux qui attendent activement, nourris du “Pain du ciel“.

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