jeudi 5 février 2009

Une longue marche - 4. T.O. Jeudi imp. - (Héb. 12.18-24)

Ce n’est plus, nous dit la lecture d’aujourd’hui, vers une montagne fumante qui terrifiait les Hébreux que nous marchons ! Non ! Nous montons vers “la Cité radieuse du Dieu vivant“ où beaucoup nous ont déjà précédés (anges ?), vers la “Jérusalem céleste dont Dieu seul l’architecte et le constructeur“ (Heb. 11.10).

Au fond, notre vie terrestre n’est qu’un pèlerinage, car “ici-bas, nous n’avons pas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir“ (Heb. 13.14). Aussi, reprenons souvent cette belle prière de St Augustin : “Mon Seigneur et mon Dieu, mon unique espérance, exauce-moi afin que je ne me lasse pas de marcher vers toi…“… Là-bas, en Dieu, “nous nous reposerons et nous contemplerons, nous contemplerons et nous aimerons, nous aimerons et nous chanterons : telle sera la part qui nous sera échue, à la fin, sans fin“ (Confessions).

En cette attente, sachons-le, être chrétien, c’est marcher, c’est suivre Jésus qui est toujours devant, c’est marcher derrière celui qui s’est défini comme le Chemin ! Sans cesse, il nous dit d’aller plus loin encore, de sorte, a-t-on dit (Bergson), que “l’élément stable du christianisme, c’est l’ordre de ne jamais s’arrêter“.

Bossuet avait bien compris cela ; et il l’exprimait dans son grand style : “Toute la doctrine de l’Evangile, toute la discipline chrétienne, est entièrement renfermée dans cette seule parole : « Egredere : Sors“ (marche !). La vie chrétienne est un long et infini voyage durant le cours duquel, quelque plaisir qui nous flatte, quelque compagnie qui nous divertisse, quelque ennui qui nous prenne, quelque fatigue qui nous accable, aussitôt que nous commençons à nous reposer, une voix s’élève d’en-haut qui nous dit sans cesse et sans relâche : “Egredere : Sors“ (marche !), et nous ordonne de marcher plus outre. Telle est la vie chrétienne !“ (cf. : Panégyrique de St Benoît). Marcher, ne jamais s’arrêter !

Et tous les apôtres, l’épître aux Hébreux tout spécialement et tous ceux qui nous ont précédés nous donne le même conseil : il nous faut marcher vers Dieu, avec fermeté, virilité, endurance, courage. Il nous faut marcher vers lui et avec tous nos frères. Car la seule manière de bien marcher vers Dieu, c’est de marcher avec nos frères en nous aimant les uns les autres !

Que notre journée aujourd’hui soit donc une marche vers Dieu et avec nos frères. Ne soyons jamais étonnés par les hommes, les femmes que nous pouvons rencontrer…, et encore moins par les circonstances de la vie. Car méfions nous : les hasards - du moins ce que l’on appelle ainsi - ne sont très souvent que les chemins que Dieu prend lorsqu’il veut passer près de nous incognito… afin d’accompagner discrètement notre marche.

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