mercredi 18 février 2009

Dieu, souvent affligé…, jamais désespéré ! - 6. T.O. Mardi imp. - (Gen 6.5sv)

On dirait que Dieu est souvent affligé, meurtri, peiné devant la perversité des hommes… Toujours, ils se dévoient…, ils vont à leur perte ! Et Dieu est tenté, en quelque sorte, de “laisser faire“ par respect de notre liberté, de laisser l’homme aller vers le néant qu’il creuse lui-même, d’être sans cesse submergé par les déluges de misères qu’il provoque. - Mais il est dit : “Dieu s’affligea dans son cœur !“. Et la Bible rappelle souvent cette sorte d’affliction de Dieu devant le dévoiement des hommes créés pourtant “à son image, à sa ressemblance“.
  • Avec Abraham, devant Sodome et Gomorrhe, Dieu s’afflige, “son cœur fut renversé“, dira le prophète Amos.
  • Avec Moïse, devant son peuple devenu idolâtre, Dieu se révolte, en quelque sorte, de voir son peuple - le peuple de l’Alliance“ -, le renier. Sa “colère“ n’est qu’une expression de sa grande déception.

Et il y a ainsi beaucoup d’autres exemples au cours de l’histoire qui expriment la douleur de Dieu quand l’homme s’écarte de lui… !

Et Jésus - Dieu fait homme - exprimera souvent, surtout dans ses paraboles, cette même tristesse de Dieu :
  • devant la vigne - la “vigne du Seigneur“ - qui ne donne que du verjus !
  • devant le figuier qui ne donne aucun fruit…,
  • devant les invités discourtois qui déclinent l’invitation à la noce…,
  • devant la brebis perdue… ou à la pensée de ce fils ingrat qui claque la porte de la maison paternelle et va dissiper les biens qu’il a reçus…,
  • devant ce jeune homme qui avait tant de richesses et qui ne répond pas à son appel…

Bien plus, Dieu en Jésus pleura à la vue de Jérusalem : “Si toi, tu avais su trouver la paix…“, cette paix de mon Alliance, s’afflige-t-il (Lc 19.41). A la vue de tous les déluges de par le monde, Dieu reprend souvent cette lamentation de Jérémie : “Mon affliction est sans remède, tout mon être est défaillant… Pourquoi m'offensent-ils avec leurs idoles, avec ces absurdités qui viennent d'ailleurs ? "

Et aujourd’hui, Dieu ne pleure-t-il pas devant les divers déluges que les hommes provoquent ici ou là ? Et parfois, Dieu ne s’afflige-t-il pas à la porte même de notre cœur ?

Cependant, si le “cœur de Dieu est renversé“, si Jésus pleure, ce n’est jamais avec désespérance. Car il ne peut abandonner l’homme “créé à son image“ qui, de ce fait, est comme de sa parenté, de son propre sang si je puis dire !

lors il envoie un “goêl“, comme dit l’hébreu (on l’a vu hier), c’est-à-dire un “vengeur“ du sang répandu injustement qui, comme celui d’Abel, crie du sol vers lui (Gen 4.10), un “Sauveur“, un “Rédempteur“ qui va “racheter“ à prix fort celui qui est tombé dans la misère, l’esclavage !

Ce furent Noé, Abraham, Moïse, David, tous les prophètes et tant d’autres. Et, finalement, pour nous sauver de tous nos déluges, Dieu envoya son Fils, le “Fils Unique“ qui “vengea“ le sang injustement répandu par son propre sang “versé “pour la multitude en rémission des péchés“.

Son côté déchiré par la lance d’un soldat déchire le voile de l’ancien temple pour donner accès à une alliance nouvelle et éternelle avec Dieu ! Et Dieu en Jésus Christ ne cesse désormais de répéter tout au long de l’histoire cette phrase un peu énigmatique du prophète Zacharie, mais bien compréhensible désormais : “ils regarderont vers moi, celui qu'ils ont transpercé“ et ils seront sauvés !

Savons-nous regarder vers Dieu transpercé en son Fils ? Il attend simplement notre regard. Il n’est jamais désespéré !

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