mercredi 4 février 2009

“Frémir de Dieu !“ - 4. T.O.- Mercredi imp. - (Héb. 12.4-15))

“Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons !“. – “Qui aime bien châtie bien“, dit le proverbe !

Faut-il comprendre que Dieu serait souvent ce père fouettard qui obligatoirement inspirerait une crainte salutaire certes, mais terrible ? Et la Bible elle-même ne dit-elle pas que “la crainte est le commencement de la sagesse“ ? (Prov 9.10).

Le mot crainte, en français, est “piégé“. D’après le dictionnaire, il signifie : “redouter (quelqu’un ou quelque chose) comme dangereux, nuisible, en avoir peur“. Faut-il donc avoir peur de Dieu, parce que dangereux ? Pourtant l’étymologie du mot lui-même indique déjà un sens plus acceptable, celui de “trembler“ Or, on peut trembler de joie, d’exaltation… ou trembler d’angoisse, de peur…

Ce sens se retrouve, plus précis encore, dans la Bible. Il y a un exemple frappant : quand Abraham s’apprête à sacrifier son fils Isaac, Dieu lui dit : “N’étends pas la main sur l’enfant… Car je sais maintenant que tu crains Dieu“. C’est la traduction officielle. Littéralement, il faudrait dire : “Maintenant je sais que tu frémis d’Elohim“ (traduction de Chouraqui).

Frémir ! Frémir de Dieu !

Lorsque j’étais enfant, il me suffisait de jeter un regard sur les yeux de ma mère ou de mon père pour “frémir“ dans mon cœur et savoir si je me comportais bien ou mal, si j’agissais convenablement ou non. Si je me conduisais bien, le regard aimant de mes parents m’encourageaient fortement ; si c’était le contraire, leurs regards plus durs mais toujours aussi aimants m’avertissaient. Nul besoin de paroles ! Un certain “frémissement“ en mon cœur sous leurs regards me suffisait !

Il en est ainsi de l’éducation spirituelle des enfants de Dieu que nous sommes. Elle est le fruit d’un double regard : le regard de Dieu sur nous et notre regard vers lui : “Vers toi, Seigneur, j’élève mes yeux…“, dit le psaume. Et lorsque le regard de Dieu et le nôtre se rencontrent, il en résulte toujours comme un “frémissement“. Positivement, on frémit de Dieu dans la joie de notre élévation vers lui qui est Amour. Ou, au contraire négativement, on frémit de notre indignité, de notre impureté… C’était l’attitude des Hébreux face à la manifestation de Dieu au Sinaï : “Le peuple vit, il frémit et se tint à distance en disant « Que Dieu ne nous parle pas ; ce serait notre mort !»“ (Ex. 20.18). Par contre, lorsque la gloire de Dieu viendra sur Jérusalem, Isaïe annonce : “La gloire du Seigneur est sur toi. Alors tu verras… ton cœur frémira et se dilatera !“. (Is. 60.5).

“Frémir de Dieu“ ! Par la prière, la méditation, la lecture des Saintes Ecritures, on peut rencontrer Dieu, rencontrer son regard. Alors on “frémit“ de lui. N’est-ce pas cela la crainte de Dieu ?

De toutes façons, on frémit toujours de Dieu, car, disait Jésus : “Qui n’est pas avec moi est contre moi“ (Mth. 12.30). Que le Seigneur nous donne la grâce de frémir avec allégresse devant lui : “Acclamez le Seigneur, servez le Seigneur avec joie, entrez devant lui avec allégresse !“ (Ps 100.2). Et “frémir de Dieu“ positivement, avec allégresse, c’est obligatoirement témoigner de lui !“ : “…qui ne rassemble pas avec moi, disperse !“ (Mth 12.30).

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