mardi 10 février 2009

La création et le mal - 5. T.O. Mardi imp. - (Gen 1.20-2.4)

Dans le texte de la première lecture, comme dans celle d’hier, il y a un refrain qui revient à chaque phase de la création l’univers :

"Et Dieu vit que cela était bon !"

Et même après la création de l’homme, le texte dit :

"Et Dieu vit que cela était très bon !"

Le mal est pourtant toujours là. Qu’en fait-on ? J’ai eu l’occasion déjà de donner une petite explication à la fois historique et exégétique.

L’auteur de la Genèse était affronté à une croyance dualiste très répandue chez les peuples environnants : il y avait un principe du BIEN et à un principe du MAL. Deux principes qui s’opposaient, s’affrontaient dans toute la création !

Or, les Hébreux, eux, avait eu la révélation du DIEU UNIQUE qui avait révélé son nom, un Nom de bienveillance, de bonté : “JE SUIS“. (Sous-entendu : “Je suis toujours avec vous!“ Pour une alliance!).

Mais alors, du mal qu’en fait-on ? Et bien, les auteurs inspirés (qui se débattaient comme nous avec cette question) ont préféré reprendre les formules dualistes de leurs voisins et de tout attribuer (Bien et Mal) à Dieu lui-même, nonobstant la contradiction apparente, pour mieux affirmer, coûte que coûte, malgré le mal qui demeure, qu’il n’y a qu’un seul et Unique Dieu,

Il y a un passage significatif dans Isaïe qui souligne ce dualisme dans la cadre d’une croyance au Dieu Unique :

"C'est moi qui suis le Seigneur; il n'y en a pas d'autre;

Donc un Dieu unique ! Bien. Mais :

je forme la lumière et je crée les ténèbres;

je fais le bonheur et je crée le malheur.

C'est moi, le Seigneur, qui fais tout cela" (Is. 45/7).

Aussi, les auteurs inspirés des livres de la Bible ont fortement affirmé leur foi en un Dieu Unique et Bon, et cela dès "le commencement", pour pouvoir ensuite mieux accompagner la condition humaine jusqu'au fond de la contradiction apparente qu’est le mal ! Ils ont préféré poser brutalement et d’emblée la question du mal à l’intérieur de leur foi au Dieu Unique et Vivant, même si cette question compliquait de beaucoup leur existence comme la nôtre. Et avec cette foi qui n’évacuait pas le mal, au contraire, ils ont accompagné l'humanité aussi loin que possible dans l'absurde qu’est le mal. Ils ont été jusqu’à crier (bien avant le Christ) que ce Dieu Unique et Bon était capable de mener “par delà la mort” elle-même, le mal absolu. (Ps 48.15).

On ne peut s’attarder ce matin. Mais avec ce texte de la Genèse, sachons fortifier notre foi :
  • Notre Dieu est un Dieu bon. Et il veut notre épanouissement ; il nous a créés “à son image et ressemblance“. "Et Dieu vit que cela était bon !"
  • Et si nous ne comprenons pas la présence du mal, nous savons du moins (depuis le Christ surtout) que c’est Dieu qui a les solutions au mal et à la mort elle-même. Faisons lui confiance, comme Job, ce grand souffrant qui affirmait de façon magnifique :

“Je sais bien, moi, que mon rédempteur est vivant, que, le dernier, il surgira sur la poussière. Et après qu'on aura détruit cette peau qui est mienne, c'est bien dans ma chair que je contemplerai Dieu. C'est moi qui le contemplerai, oui, moi ! Mes yeux le verront, lui, et il ne sera pas étranger. Mon cœur en brûle au fond de moi“. (Job 19 25-27).

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