mercredi 18 février 2009

(La prière) - Une création permanente - 6. T.O. Mercredi imp.- (Gen 8.6sv)

A propos de la lecture, on peut, bien sûr, reprendre la méditation d’hier, l’approfondir, l’actualiser pour soi-même dans une prière intime avec le Seigneur. C’est le conseil permanent que je me permets de vous transmettre : cet entretien “cœur à cœur“ avec Dieu.

Certains de rétorquer : Mais dans la prière, je ne sais quoi dire… !“. Ils reprennent les paroles que Moïse adressait à Dieu : “je ne suis pas doué pour la parole, ni d'hier, ni d'avant-hier... J'ai la bouche lourde et la langue lourde“ (Ex.4.10). (et c’est vrai qu’il était bègue, celui-là ; mais Dieu en fit un des plus grands prophètes !).

Ou encore ils répètent la réflexion de Jérémie : “Ah ! Seigneur Dieu, je ne saurais parler, je suis trop jeune !“ (Jer. 1.6). Ceux qui parlent ainsi font affront à Dieu qui pourrait leur répondre comme à Moïse : “Qui a donné une bouche à l'homme ? N'est-ce pas moi, le Seigneur ?“. Autrement dit, tu m’accuses de n’avoir pas bien fait mon œuvre de création à ton égard ! Rien que cela !

Et puis, plus sérieusement, dans la prière, s’agit-il de toujours parler ? Deux amoureux sont-ils des bavards invétérés. Non, ils sont simplement l’un en face de l’autre, sans rien dire ; et cela leur suffit. Le temps et l’espace n’existent plus pour eux; chacun habite le visage de l’autre sans une parole. C’était l’attitude de ce saint paysan qui venait longuement devant le Saint-Sacrement et qui disait à son curé (le curé d’Ars) : “Il m’avise et je l’avise“. Et cela lui suffisait, sans paroles… Saint paysan d’Ars, priez pour nous !

Aussi, que mes propos plus ou moins clairs ou plutôt obscurs ne vous provoquent surtout pas à des échafaudages intellectuels ou même spirituels qui ne feront que donner de l’urticaire à votre intelligence ou à votre âme ! Sachez surtout bien que je ne suis, comme disait St Augustin que “le répétiteur du Maître intérieur qui seul instruit les cœurs“. Je ne sais si je suis un bon répétiteur (on peut toujours faire mieux). Ce que je souhaite : puissent mes propos vous disposer à “écouter le Maître intérieur“, le Christ, même silencieusement, en demeurant simplement dans l’Amour. “Demeurez dans mon Amour“, disait Jésus. Et c’est la meilleur des prières.

Après ce long préambule imprévu, pour vous encourager à reprendre la méditation d’hier dans un “cœur à cœur“ avec le Seigneur, je ferai cependant quelques simples remarques :
  • “Au bout de quarante jours“. dit le texte à propos de Noé et de sa navigation obligée pendant le déluge ! Ce chiffre est évidemment évocateur des quarante ans de migration (non plus sur l’eau, mais dans le désert) des Hébreux après leur sortie d’Egypte. Eux aussi, après quarante ans, leurs yeux “s’ouvrirent“ sur la Terre que Dieu leur avait promise. Et nous-mêmes, n’allons-nous pas vers une “Terre Nouvelle“ ?
  • Et puis, ce passage de la Genèse est un récit, finalement, d’une création. D’ailleurs, certains exégètes affirment que ce texte est antérieur au deux premiers chapitres de la Genèse. Peu importe ! Ce texte, en tous les cas, présente certains aspects d’une création :
  • Il y a le chiffre sept ! Et Dieu créa le monde en sept jours, dira-t-on (ensuite ?), le dernier jour étant le jour du shabbat où Dieu “se reposa“. Le repos qui permet la “reconnaissance“ de tout ce que Dieu a fait ! C’est le “Jour du Seigneur“ !. Aussi, dès qu’il met pied à terre, Noé construit un autel au Seigneur. On l’a déjà remarqué : l’homme est roi de la création ; mais il en est aussi le prêtre ! Tout est a lui ; mais ce qu’il a reçu de Dieu, il doit lui en faire reconnaissance, action de grâce. Noé fit un holocauste. Le sens de ce mot en hébreu, c’est : “faire monter des choses qui montent“ : tout vient de Dieu, tout doit retourner à Dieu. Et l’homme est appelé - c’est sa vocation – à collaborer à cet hommage de toute la création envers le Créateur. Sans cette dimension verticale, les hommes retournent au néant, à la platitude de l’horizontalisme. Il est bon de se le redire cela !
  • Dieu lui-même “respire l’agréable odeur“ de cette terre nouvelle, cet odeur qui régnait déjà au jardin d’Eden que Dieu avait voulu pour que l’homme soit heureux, en communion avec lui : une “odeur de grâce“.
  • Tout cela (avec d’autres détails) indique encore que ce texte décrit finalement la création permanente de Dieu qui sans cesse fait “toutes choses nouvelles“, si nous savons le reconnaître en en rendre “action de grâce“.

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