vendredi 13 février 2009

“Il les fit homme et femme“ ! - 5. T.O. Jeudi imp. - (Gen 2.18-25)

Le texte de la première lecture a suscité bien des plaisanteries faciles. Et pourtant, il comporte bien des enseignements importants.

On l’a vu : la création toute entière est une hymne à la bonté de Dieu. Chaque phase de l’œuvre divine est ponctuée par ce refrain : “Et Dieu que cela était bon !“.

Et aujourd’hui, il est souligné : “Il n’est pas bon que l’homme soit seul“ ! Dieu est toujours à la recherche de ce qui est bon pour l’homme ! Or l’homme ne peut se “construire“ tout seul ! Dieu l’appelle donc à vivre “en relation“ avec d’autres. Et l’union de l’homme et de la femme doit être le lieu privilégié de cette vie relationnelle qui prépare chacun à s’insérer, au jour éternel, à l’intérieur des relations que s’échangent les trois Personnes divines elles-mêmes ; Dieu n’est qu’Amour… à l’intérieur de lui-même !

Quelle grandiose et prophétique mission doit revêtir toute union chrétienne : réaliser déjà et annoncer que les relations humaines de l’homme et de la femme sont destinées à s’éterniser à l’intérieur des relations d’amour de Dieu, Père, Fils, Esprit-Saint. Quel “grand mystère“, dira St Paul, souligné déjà par la lecture d’aujourd’hui.

En effet, il est dit : “Dieu créa l’homme à son image ; mâle et femelle, il les créa“ (Gen 1.27). Et pour cette création, “le Seigneur fit tomber sur l’homme un profond sommeil“. Il s’agit là, bien sûr, d’un sommeil “surnaturel“, si je puis dire, en ce sens que l’homme ne peut être le témoin direct d’une œuvre de Dieu aussi grandement mystérieuse que celle-là ! L’union de l’homme et de la femme, l’inclination réciproque qui les unit, ce sont des mystères humains et divins tout à la fois que nous devons admirer comme une œuvre de Dieu, un reflet de son Amour.

Il est encore précisé un détail de la création de la femme : Le Seigneur prit une côte à Adam qu’il transforma en femme ! (sujet facile de plaisanteries !). Cela veut dire que l’homme et la femme sont destinés à vivre côte à côte, cœur à cœur, si je puis dire. Bien plus, pour nous chrétiens, le côté d’Adam (côte et côté, c’est le même mot en hébreu) nous projette immédiatement vers le mystère pascal : du côté du Christ, nouvel Adam, que la lance du Centurion ouvrit, s’écoulèrent de l’eau et du sang.

L’eau qui purifie comme celle qui sortait du côté droit du temple dans la vision d’Ezéchiel, l’eau du baptême… ;

et le sang est de celui qui donne sa vie : “Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ses amis“ (ce que rappelle l’Eucharistie).

C’est ainsi que tous les Pères de l’Eglise virent, de ce côté ouvert du Christ, la naissance de l’Eglise… Aussi, St Paul avait-il raison de s’écrier : “Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise“ (et réciproquement).

une dernière remarque faite avec humour : Après une lecture, j’ai découvert que si des deux mots hébreux : homme (“ish”) et femme (“isha”), on enlève - avec respect, évidemment - les deux lettres : le yod (y) et le hé (h), lesquelles assemblés (hy) forment le début du NOM (divin), et que l’on fasse ensuite l’union de ce qui reste de ces deux mots “homme“ et “ femme“, il en résulte le mot : (éche). Et ce mot veut dire « FEU ».

Tant il est vrai finalement que sans la présence verticale de Dieu dans la relation horizontale de l’homme et de la femme, l’amour humain est un feu qui peut dévorer ce dont il se nourrit ! Si je prenais cette remarque - simplement linguistique - comme thème d’une prochaine homélie nuptiale, je me ferai certainement “écharper“ !!!

Heureusement, il y a le « Cantique des Cantique » - véritable résumé de tous les psaumes - ; il annonçait déjà ce “Feu“ que le Christ voulait allumer sur la terre et qu’il nous est si difficile de répandre, ce Feu divin qui réchauffe corps et âme, en les épurant cependant comme un feu… et Oui !

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