jeudi 21 novembre 2013

"Jour Un", éternel !

21 Novembre - Présentation de la Vierge Marie

En 543, on fit, à Jérusalem, la dédicace de la basilique Sainte-Marie-la-Neuve, érigée sur la colline de Sion, face à l'esplanade du temple. Et les Eglises d'Orient ont rattaché à cette dédicace le souvenir de l'entrée au temple de la Vierge Marie que rapportent certains écrits..., écrits anciens mais très peu fondés historiquement, tel le pro évangile de St Matthieu (écrit vers 150).

Il n'empêche : malgré l'aspect historique peu fondé, Marie apparaît toujours comme "le temple de la sainte gloire du Christ notre Dieu", selon une expression de la liturgie orientale ! C'est ce qu'il faut retenir et vénérer !

C'est en ce sens que l'on peut appliquer à Marie ce que le livre des Proverbes (notre lecture) dit à propos de la Sagesse - créature qui, dans l'Ancien Testament, est personnifiée en quelque sorte et qui existe avant même la création du monde - : 
"Le Seigneur m'a créée, prémices de son œuvre...".

"Prémices" : "bereschit" en hébreu ! "Au commencement !"
- C'est le même terme qu'au début du livre de la Genèse (1.1) : "Au commencement ("bereschit"), Dieu créa...".
- C'est ce même terme auquel fait allusion St Jean au début de son évangile : "Au commencement était le Verbe... Et le Verbe fut chair". (Jn 1.1,4). Et il précise : "Ce qui était dès le commencement, nous vous l'annonçons !" (I Jn 1. 1).

"Prémices" : "bereschit" ! "Au commencement !".
- "Au commencement" ! Au commencement du premier jour de la création !
"Jour Un", unique ! Car il est dit : "Dieu sépara la lumière de la ténèbre. Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour". "Yom erad" en hébreu : "jour un", unique, comme si l'auteur de la Genèse ignorait qu'il y aurait un second, un troisième jour, etc.
- "Au commencement", dit St Jean ! C'est-à-dire au commencement du premier jour de la re-création opérée par le Christ : "Tout fut par lui... En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes !" (Jn 1.3,4).
"Jour Un", unique lui aussi, parce qu'il manifeste une "plénitude" ("plèrôma"), selon St Paul :
+ Jour unique de la plénitude, de "l'accomplissement des temps" (Gal 4.4),
+ Jour unique de la "plénitude" du Christ dans tout l'univers (Col. 1.23 ; Eph. 4.13),
+ Jour unique de la "plénitude" de Dieu sur terre, dans la création, en nous (Eph. 3.19), comme il est dit de la Sagesse : "trouvant ses délices avec les fils des hommes" !
- "Au commencement" ! Au commencement de la création, de la re-création par le Christ ! Au commencement également du "Jour Un", unique de Dieu, le jour éternel... annoncé par le prophète Zacharie : "Voici qu'il vient le jour de Dieu…" (Za. 14.1) - "Et il y aura un jour unique...!" ("Yom erad") (Za 14.7).

"Jour Un", unique de Dieu !
- Parce que c'est dans l'unité divine qu'a été lancée la création.  
- Parce que c'est dans cette même unité divine que la création a été renouvelée par le Christ !
- Parce que c'est dans cette même unité encore que la création s'achèvera à la fin des temps ! "Jour Un", unique ! ("Yom erad").

Oui, c'est dans l'unité, dans l'unité divine, dans cette Unité d'Amour qui ensserre les trois personnes divines que nous sommes appelés à vivre au "Jour Un", unique, étarnel de Dieu ! "Voyez de quel grand amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu" ; et nous le sommes ! Déjà ! "... Dès à présent nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsqu'il paraîtra, nous lui serons semblables, puisque nous le verrons tel qu'il est" (I Jn 3.1sv). En son "Jour Un", unique, étarnel !

Et Marie est "présente", "présentée" en ce "Jour Un", unique, éternel !

Comme elle fut toujours "présente", "présentée" au jour temporel du Fils de Dieu qui s'est incarné en elle.
+ Toujours "présente", Marie : à la "présentation", au "recouvrement" de son enfant au temple.
+ Toujours "présente"..., aux noces de Cana, premier signe d'alliance entre Dieu et l'homme.
+ Toujours "présente" près de la croix.
+ Toujours "présente" en tout moment.,
+ Toujours présente à la Pentecôte, naissance de l'Eglise.

Aussi chante-t-elle l'accomplissement des "promesses faites à Abraham et à sa descendance à jamais !",
promesses faites "dès le commencement",
accomplies en et par elle,
et promesses que nous célébrerons nous-mêmes au "Jour Un", unique, éternel, avec Marie qui nous redira : "Le Seigneur m'a créée, prémices de son œuvre...".

Oui, Marie se présente dans le "commencement" ("bereschit") de Dieu, au "Jour Un", unique, éternel de Dieu. Elle est au début comme elle est au terme, selon cette loi divine que proclame la liturgie juive : "Ce qui arrive au terme de la création, c'est ce que Dieu avait dès le début !", ce qui correspeond à notre principe scholastique, plus rationnel : "Ce qui est dernier dans l'ordre de l'exécution est premier dans l'ordre de l'intention".

En ce sens, Marie est finalement de chef d'œuvre de la Création. C'est elle qui est déjà la "Jérusalem céleste", "le temple de la sainte gloire du Christ notre Dieu", dit la liturgie orientale.

Ici-bas, elle fut, "par excellence", comme l'arche d'alliance au désert, signe de la présence permanente de Dieu au milieu de son peuple.

Elle est éternellement le "temple de Dieu", un "temple qui n'est pas fait de la main des hommes" (Cf. Act. 7.48 ; 17.24). Elle est ce même temple en lequel elle désire nous placer, car nous sommes destinés, nous aussi, à être "le temple du Dieu vivant", comme dit St Paul ! (2. Co. 6.16).

Et pour nous, chrétiens, c'est merveilleux de savoir que nous marchons vers la conquête de quelque chose qui existe déjà ! Et nous pouvons nous dire que chacun de nous est dans le "commencement" de Dieu, dans le "Jour Un", unique, éternel de Dieu, en lequel il nous pense "à son image et ressemblance".

Et il me plaît de penser à Marie en éternel état de présence, de "présentation", comme le souligne ses apparitions à Lourdes ou ailleurs : Elle est toujours en "état de présentation", pour la gloire de Dieu et pour le salut des hommes... ! Comme elle se présente à Dieu, elle se présente à nous pour nous porter vers son Fils, vers Dieu !
C'est la raison pour laquelle, le pape Jean-Paul II, à la suite du Concile Vatican II, a déclaré fort légitiment "Marie, Mère de l'Eglise", Eglise appelée à être éternellement "Temple de Dieu", à l'exemple de Marie.

Allons vers Marie sans aucune hésitation, car il nous sera toujours dit qu'on trouvera Jésus en trouvant Marie et Joseph, à l'exemple des bergers : "ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau-né", Jésus Fils de Dieu et fils de Marie !

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