T.O.
31 imp. Samedi- (Rm. 15.14-21)
Nous sommes à la fin de la lettre de St
Paul aux Romains. C'est, comme on dit, l'épilogue !
"Je
suis parfaitement convaincu, écrit St Paul, que vous êtes pleins de bonnes intentions !".
L'Apôtre avait préludé à son enseignement
doctrinal en louant la foi de ses correspondants : "Je remercie Dieu par Jésus Christ, leur écrivait-il, de ce que l'on publie votre foi dans le
monde entier !" (Cf.
1.8,12).
Maintenant, il fait suivre son exposé d'un nouvel éloge de la Communauté
romaine. On sent, là, qu'il veut éviter l'apparence de s'imposer impérieusement
- comme cela lui est arrivé, face aux Corinthiens par exemple - de s'imposer à
une Eglise qu'il n'a pas fondée et qu'il n'a pas encore visitée. On le devine,
lui, Paul, si facilement primesautier, plein de tact et de délicatesse ! Il
serait bon, parfois, de l'imiter sans verser dans des jugements facilement
hâtifs !
Il va même jusqu'à s'excuser de son ton
parfois abrupt : "Je vous ai écrit,
par endroits, avec une certaine hardiesse". Mais c'était simplement
pour "raviver vos souvenirs !".
Bonne pédagogie qu'il faudrait suivre...
Il n'a fait, poursuit-il, qu'obéir à la
grâce que Dieu lui a donnée : "être
ministre du Christ" ! Littéralement : "être officiant du Christ" - "auprès des païens" !
Sa mission est quasiment une liturgie à la
gloire de Dieu. Peut-être que tout apostolat devrait être ainsi conçue, comme
une "liturgie", une "leitos urgos", un "travail"
"commun", commun à la fois avec Dieu et avec ceux à qui on
s'adresse.
Etre ministre, "officiant" du
Christ auprès des païens, afin, dit-il, qu""ils deviennent une offrande agréable à Dieu" !
Les futurs baptisés, les catéchumènes dont
il avait parler et, bien sûr, les baptisés offrent eux-mêmes, avait-il
affirmer, "leur corps", c'est-à-dire
leur vie. Ici, il semble que c'est l'apôtre évangélisateur qui, par son
apostolat, offre à Dieu les païens pas encore convertis. Il voyait donc son
apostolat comme une intercession, une prière d'intercession, en faveur de ceux
qu'il rencontrait.
Merveilleuse pensée de l'agir chrétien !
Même si on ne voit pas le résultat de sa prédication - et c'est souvent le cas
-, il n'empêche qu'il faut porter devant Dieu, comme une offrande agréable,
ceux à qui on s'adresse, à qui on pense, pour qui on prie ! St Augustin
avait raison : l'apôtre n'est qu'un "répétiteur"
! - Heureux est-il s'il est déjà un bon "répétiteur"
! - Il n'est qu'un "répétiteur",
car "Dieu seul instruit les cœurs"
dans une intimité qui souvent nous échappe.
N'est-ce pas cet apostolat caché que doivent
vivre moines et moniales et bien d'autres - je pense aux malades - par leur vie
de prière ou de souffrances à l'exemple de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus,
devenue patronne des missions ! Naguère, Dom Chautard (abbé de Sept-fFons) écrivait : "Ceux qui prient font plus pour le
monde que ceux qui combattent ; et si le monde va de mal en pis, c'est qu'il y
a plus de batailles que de prières..." (en "L'âme de tout
apostolat").
Oui, tout vient de Dieu. Aussi, St
Paul de conclure : Je n'ai nullement à m'enorgueillir sinon en Jésus Christ.
C'est lui qui m'a appelé à être "ministre de Dieu" "pour amener les païens à l'obéissance (de Dieu) par la parole et par l'action, par la puissance des
signes et des prodiges, par la puissance de l'Esprit Saint !".
Et nous-mêmes, prions avec St Paul, pour
que le Seigneur nous donne de plus en plus son Esprit afin que toute notre vie,
comme le souhaitait le Concile Vatican II (1), soit une "vie apostolique" !
(1) Cf. Décret sur l'apostolat des laïcs,
principalement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire