lundi 28 octobre 2013

La Vie dans l'Esprit !

30e T.O. -  Lundi               (Rm 8, 12-17)

Nous sommes aujourd’hui dans le chapitre 8ème de l’épître aux Romains qui pourrait être intitulé : "La vie du chrétien dans l’Esprit !". La lecture du jour commence au verset 12ème. Il faudrait la reprendre, me semble-t-il, dès le début de ce chapitre...

St Paul, après la confession pathétique qu’il a faite de la lutte intérieure qui fut la sienne, qui est la nôtre aussi, nous dit - et on a toujours besoin de s’en persuader -, qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus !

Bien des chrétiens, en effet, traînent trop facilement des sentiments de culpabilité stérile!

D'ailleurs, il faudrait, spirituellement, éviter tout amalgame et bien distinguer la culpabilité et le repentir.
La culpabilité nous jette souvent dans cet "univers morbide de la faute" dont parlait naguère un certain Dteur A. Hesnard (disciple de Freud !), un univers en lequel on ne cesse de macérer sa faute jusqu'à épuisement ; et cela, la plupart du temps, sous la pression d'un orgueil bafoué !

Par le repentir au contraire, nous sommes appelés, comme David, à rebondir humblement pour devenir de plus en plus, avec la grâce miséricordieuse de Dieu, une "créature nouvelle", à devenir de plus en plus "fils de Dieu" ! - "Crée en moi un cœur pur", demandait David.

La culpabilité entrave souvent en nous cet élan de "fils de Dieu", au lieu d'accroître notre contemplation du Christ en croix, et de regarder avec émerveillement cette source divinement miraculeuse qui sort de son côté percé par la lance du centurion, et dont la puissance régénératrice est bien plus forte que celle du fleuve qui sortait du temple selon la vision du prophète Ezéchiel.
"Si notre cœur nous condamne, disait St Jean, Dieu est plus grand que notre cœur !" (I Jn 3.20). Par notre repentir véritable, que notre regard ne cesse jamais de se porter constamment "vers Celui qui a été transpercé" (Cf Za. 12.10 - Jn 19.34,37), pour notre rédemption !

Mais, pour autant, n’allons pas dire comme un illustre hérétique (Luther) : "Pecca fortiter et crede fortius" ("Pèche fortement et crois plus fortement encore !").

La foi, ranimée par notre repentir sincère,
porte notre regard vers le Christ en croix,
nous fait profiter de cette source qui sort du vrai Temple qu'il est désormais,
nous invite à vivre dans une reconnaissance éperdue
et fait ainsi rebondir toute notre vie en lui faisant reprendre un élan qui n’est rien moins que l’Esprit Saint en personne.
"Et si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous (Rm 8, 11).

Vivre dans l’Esprit, en enfant de Dieu, c’est encore chasser la crainte paralysante. "Aussi bien n'avez-vous pas reçu un esprit d'esclaves pour retomber dans la crainte, continue St Paul ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier : Abba ! Père !  L'Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu et cohéritiers du Christ !", (Rm 8, 15). C'est en ce sens que St François de Sales affirmait : "La peur (de Dieu) est plus redoutable que le péché".

Certains écrivains modernes ont cyniquement abusé de certains textes du Nouveau Testament. Je pense à André Gide, commentant la parabole de l’"enfant prodigue". Il fait dire au fils aîné, voyant son cadet revenant vers son Père qui l’accueille en le prenant dans ses bras et en organisant la fête où l’on tue le veau gras : "A mon tour maintenant. Je vais en faire autant, puisque le pardon est si facile !".

D’autres ont parlé, dans le même sens, du sacrement de réconciliation dont il serait trop facile d’abuser, l’absolution étant donnée si facilement.

Ces caricatures cyniques ne doivent avoir pour effet que de nous faire vivre plus authentiquement en la Vie divine, en cette vie selon l’Esprit !

St Augustin ne disait-il pas que les chrétiens doivent être "amoureux de beauté spirituelle, non comme des esclaves sous la Loi, mais en hommes libres, ressuscités par la grâce"…, à charge d’aimer les autres, non seulement comme nous-mêmes, mais comme Dieu nous a aimés !

Tel est le commandement nouveau de la nouvelle Alliance !

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