mardi 4 décembre 2012

L'Arbre de Vie !


Avent 1 Mardi  12-13  -   

L’arbre est le signe tangible de la force de vie que le Créateur a répandue sur la terre.
- A chaque printemps, "dès que sa ramure devient flexible et que ses feuilles poussent, vous comprenez que l'été est proche". (Mth 24.32)
- Coupé, “l'arbre conserve un espoir ; il peut renaître“ (Jb 14.7sv).
- Dans le désert aride, il marque les lieux où l’eau permet la vie (Cf. Is.41.19)
- Il nourrit hommes et animaux : Son feuillage est beau, abondant son fruit ; en lui chacun trouve sa nourriture, il donne l'ombre aux bêtes des champs, dans ses branches nichent les oiseaux du ciel et toute chair se nourrit de lui (Dan. 4.9).

Ainsi, au commencement était l’“Arbre de Vie“ dont le fruit devait communiquer la vie, l’immortalité (Cf. Gen 2.9 – 3.22).
Mais au commencement était aussi l’arbre au fruit défendu (Cf. Gen 2.16sv), ce fruit qui n’est que la fausse et orgueilleuse connaissance du bien et du mal que l’homme présomptueux veut s’attribuer lui-même !
De fait, séduit par l’apparence trompeuse de ce fruit, l’homme en mangea. Dès lors, à celui qui en mangea, le chemin de l’“Arbre de la Vie“ fut obstrué, impraticable (Cf. Gen 3.22sv).

Cependant, dans sa bonté, Dieu veut toujours en restituer l’accès. Il veut abattre l’arbre au fruit venimeux : Je contemplai..., dit le prophète Daniel. Voici : un saint descend du ciel. À pleine voix, il crie : Abattez l'arbre, brisez ses branches, arrachez son feuillage, jetez son fruit, que les bêtes fuient son abri et les oiseaux ses branches !“ (Dan 4.10-14 – Cf. Ez. 31.10-18).

Mais en même temps, Dieu jette une toute petite semence destinée à devenir un grand arbre où tous les oiseaux du ciel viendront se nicher, selon la parabole de Notre Seigneur lui-même (Cf. Mth 13.31sv).
Cette semence devient une souche d’où sortira un rameau : “un rejeton sortira de ses racines“. C’est la souche de Jessé, le père de David…
Cet arbre de la Vie par excellence, les artistes se sont plu à le représenter sur les murs de nos églises, sur les vitraux, les retables. C’est l’arbre généalogique du Christ qui porte Jessé, David et qui se termine par le plus beau des rameaux avec Marie, Joseph portant, offrant Jésus. A partir de là, on peut rêver et se le représenter, cet arbre, couvrant l’univers comme notre Eglise !

On reconnaît l’arbre à ses fruits et l’on ne cueille pas “des figues sur des chardons“, disait Jésus (Mth 7.16). Et Jean Baptiste précisera : “tout arbre qui ne porte pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Déjà la hache se trouve à la racine“ (Mth 3.10).

Aussi, l’arbre que nous présente Isaïe ne porte que de bons fruits : sagesse, discernement, conseil, force, justice, droiture, amour des plus pauvres…  Ce sont déjà comme les dons de l’Esprit que St Paul aime énumérer (Gal 5.22).

Ce même Esprit, nous dit l’Evangile, repose sur Jésus qui nous donne accès à la véritable sagesse destinée non aux orgueilleux, mais aux “tout-petits“. C’est cette sagesse qui donne accès à la vraie connaissance, celle dont voulaient s’emparer orgueilleusement Adam et Eve, celle que les hommes veulent souvent acquérir par eux-mêmes en élevant des “tours de Babel“. Seul, Jésus peut nous transmettre cette sagesse et cette connaissance : “Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler !“

Mais sachons-le : Jésus nous transmet cette sagesse et cette connaissance en s’emparant de l’arbre au fruit défendu. Il s’en empare comme d’un gibet pour condamnés à mort. Il s’en empare, car le pendu que le gibet supporte souille la terre, étant malédiction de Dieu : “son cadavre ne pourra être laissé la nuit sur l'arbre, dit le Deutéronome ; tu l'enterreras le jour même, car un pendu est une malédiction de Dieu, et tu ne rendras pas impur le sol que Dieu te donne en héritage“ (Dt. 21.22).

- Jésus s’est emparé de l’arbre au fruit défendu, en prenant sur lui la malédiction divine : “Christ, dit St Paul, a payé pour nous libérer de la malédiction de la loi, en devenant lui-même malédiction pour nous, puisqu'il est écrit : Maudit quiconque est pendu au bois. Cela pour que la bénédiction d'Abraham parvienne aux païens … et qu'ainsi nous recevions, par la foi, l'Esprit, objet de la promesse !“ (Gal 3.14).
- Il a “porté nos fautes dans son corps sur le bois de la Croix afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice ; lui dont les meurtrissures vous ont guéris“ (I Pet. 2.24).
- Il a cloué sur le bois de la croix la sentence de mort portée contre nous : “il a annulé le document accusateur que les commandements retournaient contre nous, il l'a fait disparaître, il l'a cloué à la croix“ (Col 2.14).
- Du même coup, l’“arbre de la croix“ est devenu l’“arbre de la vie“. “Car il est béni, le bois par lequel advient la justice“ (Sg 14.7).
- Le chemin est désormais ouvert pour le paradis retrouvé où nous mangerons du fruit de l’“Arbre de la Vie“. Ainsi St Jean prophétise :
“Au milieu de la place, il y a des arbres de Vie qui fructifient… ; leurs feuilles peuvent guérir les païens. De malédiction, il n'y en aura plus…“  - Heureux ceux qui lavent leurs robes ; ils pourront disposer de l'arbre de Vie, et pénétrer dans la Cité…“ (Apoc 22.2 ; Apoc 2.14).

“Crux fidelis, inter omnes arbor una nobilis : nulla silva talem profert…“
“O Croix de notre foi, arbre noble et unique entre tous ; nulle forêt n’offre ton pareil…“ Chantons “le noble triomphe dont la croix est le trophée...“ (Hymne liturgique du Vendredi Saint)

Avec Jésus, les promesses deviennent réalités. La justice, l’amour des pauvres, la paix, le pardon, la force et la fidélité, nous pouvons toujours les retrouver aux moments importants de la vie.
Se préparer à Noël en ce temps de l’Avent, c’est ouvrir nos yeux, nos oreilles vers le Christ qui veut nous révéler “son Père et notre Père“, lui qui est rempli de cet Amour qui seul, par son Fils devenu homme, peut nous donner, redonner la Vie !

Saint et bon temps de l’Avent !

Aucun commentaire: