lundi 24 décembre 2012

“Emmanuel !“ Dieu parmi nous !


Noel 2012    -  Messe du jour !

En ce troisième millénaire, l'humanité, face aux diverses crises politiques, économiques,  semble en suspens dans l'attente d'une grande nouvelle, dans l'espoir d'un âge nouveau. Et nombreux sont ceux qui se tournent vers des prophètes variés annonçant parfois la fin du monde - mais elle n’est pas arrivée le 21 Décembre -. 
Aussi, certains, plus ou moins consciemment, en Noël 2012  posent encore la question du précurseur de l'enfant Jésus : Vraiment, "es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?"

Beaucoup se sont lassés d'attendre. Ils rabotent leur âme à tout de ce que la vie peut leur offrir. Les nombreuses et diverses distractions (les “jeux“), les évasions au soleil, l’argent, le plaisir et… le travail aussi mobilisent toutes leurs énergies de vie.

D'autres vont sans cesse s'interrogeant : "Qui m'a inventé?" - "Pour quel voyage?" - "Y a-t-il vie après la vie ?" Le rideau tomberait-il sur ma vie sans que je sache quel rôle je tiens dans cette pièce de l'aventure humaine ?“.

Certains ont éteint leur curiosité : "Dieu, disent-ils, est le bouche-trou de notre ignorance, un alibi à notre paresse… Heureusement Il n'existe pas". Mais la question rebondit avec plus de force : "S'il n'y a pas de Dieu, alors qui sommes-nous ? Dans quelle étoffe sommes-nous tissés ? Est-ce la mort définitive qui est inscrite sur chaque visage ?".

Oui, les hommes restent perplexes. Et cette perplexité est la même aujourd'hui qu'il y a 3.500 ans lorsque Moïse interrogeait Dieu sur la montagne du Sinaï : "Dis-moi Ton nom. Montre-moi Ton visage". - "Je suis l'Etre qui est la source de tous les êtres", répondit-il. "Etre de tous les êtres, ceux-ci me sont liés. Je fais alliance avec eux !".

La perplexité était la même qu'au temps de Moïse, lorsque Dieu, répondant à l'angoisse humaine prit visage d'homme.
"Souvent dans le passé", dira la lettre aux Hébreux, Dieu avait parlé à nos pères par les prophètes, mais c'était sous des formes fragmentaires. En ce jour-là, Dieu se manifeste en Son Fils, reflet resplendissant de la Gloire du Père, expression parfaite de Son être".  Etre de tout être !

Et ce message est aussi neuf aujourd'hui qu'hier, aussi décisif. C'est ce message de Noël qui nous rassemble ! Jésus vient nous délivrer de la peur de Dieu. Devant la crèche et devant la croix, les fausses images d'un Dieu autoritaire ou d'un Dieu de l'imagination sensible sont anéanties !

Jésus nous dévoile le merveilleux visage d'un Dieu qui n'est qu'Amour. "Regarde bien, disait le Christ à Ste Angèle de Foligno, trouves-tu en Moi quelque chose qui ne soit pas Amour ?".

Dès lors, chacun de nous, vieillard ou enfant, intellectuel ou manuel, travailleur ou retraité,  religieux ou laïc, chacun peut se savoir créé et mis au monde pour que se compose en lui une partition unique, inédite de l'Amour infini de Dieu. Chacun de nous est tissé dans l'étoffe divine. Et devant la crèche, chacun peut méditer et approcher de Dieu.

On Le soupçonnait d'avoir des complicités avec la mort ?
Il n'en a qu'avec la vie.
On Le disait mesquin, dénicheur de coupables ?
Nos médiocrités n'éveillent que Sa tendresse.
On Le croyait ennemi de la joie ?
Il en est la source.
On Le pensait contrarié de nos recherches scientifiques ?
C'est Lui qui nous offre un univers prodigieux à explorer.
On prétendait qu'll était quelque chose au-dessus de nous ?
Il est Queiqu'un au-dedans.
On Le cherchait dans les maisons des justes ?
Il logeait chez les pécheurs.

Mais, lorsque ce ne sont plus les hommes qui inventent Dieu, mais Dieu Lui-même qui Se révèle, il faut bien s'attendre à quelques surprises : "Il est venu chez Lui et les siens ne L'ont pas reçu".

Oui, les hommes ont cru pouvoir en finir rapidement avec Lui..., Lui qui les déconcertait, Lui qui les dérangeait - tant il est vrai que l'Amour dérange toujours -. Ce faisant, ils ont été, malgré eux, les plus grands révélateurs de ce qu'est Dieu Lui-même, car : "ll n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime."

Oui, retenons en ce jour de Noël : Dieu veut nous donner sa vie, son amour ! "Dieu s'est fait homme pour que tu sois fait Dieu", disait Grégoire le Grand.
L'homme n'est pas l'enfant du hasard, il est un rêve de Dieu réalisé.
L'homme n'est pas une passion inutile, il est une passion éternelle.
Né de l'amour, tissé d'amour, il marche vers un amour sans faille, sans ombre, sans déclin, sans lassitude, amour auquel son cœur ne peut qu'aspirer.

Certes, notre monde nous laisse sur notre faim.  Peut-il en être autrement ? Le monde n'est que le temps d'une initiation, l’espace d'un stage, l’effort d'une préparation. Comment mieux apprendre à aimer sinon sur une terre inachevée où, depuis que Dieu s'est fait homme, la solidarité n'est pas facultative ?

Dans un monde où un homme sur deux connait la faim ou la guerre, la maladie, le chômage ou la solitude, la solidarité n'est pas facultative. Comment fête-t-on Noël en ce moment à Bethléem même, dans les pays du Moyen-Orient, dans certains pays d’Afrique et ailleurs encore… , et tout près de chez nous aussi, en bien des familles en difficultés ?

Oui, méditons cette phrase de St Jean : "Le Verbe - le Fils de Dieu - s'est fait chair" ! Dieu fait homme ! Et nous entendrons l'enfant de la crèche nous solliciter : "Que mon amour divin, en toi, se fasse chair, aujourd’hui même pour tous ceux qui t'entourent, ceux qui sont au loin, ceux qui sont proches"!

C’est en ce sens aussi que je me permets de dire à tous et à chacun :
Saint et joyeux Noël 2912 !
Heureuse Année 2013 !

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