lundi 20 février 2012

Prier et croire !

7 T.O. Lundi (Mc 8.11-13)

Pierre a donc révélé l’identité de Jésus tant recherchée depuis le début de l’évangile de Marc. A la question sans cesse répétée : “Mais qui est donc cet homme ?“, Pierre, affirme, finalement, avec force : “Tu es le Christ !“. Même si la vision de foi du chef des apôtres n’est pas encore ferme, claire, comme pour l’aveugle guéri de Bethsaïde en un premier temps, elle n’en reste pas moins exacte.

Aussi, Jésus de préciser - nous l’avons constaté - que pour le connaître vraiment, il faut sans cesse le suivre. Il faut le suivre jusqu’à l’abaissement total de la croix qu’il doit subir à Jérusalem, prélude à son entrée dans la gloire de son Père, - gloire entrevue à la Transfiguration -. Et tous ceux qui veulent bien le suivre entreront alors en cette même gloire. C’est le véritable Royaume de Dieu qui se dessine !

Et le Seigneur de détailler comment le suivre. Ce sera l’exposé de Marc dans les chapitres 9ème (fin) et 10ème, exposé qui forme comme une catéchèse touchant des questions concrètes. Mais cette catéchèse est encadrée par deux miracles : celui de la guérison d’un enfant, et celui de l’aveugle Bartimée (encore un aveugle qui voit !).

C’est le premier miracle qui est relatée dans notre évangile d’aujourd’hui. En réalité, il s’agit moins de miracles que de récits édifiants qui mettent l’accent sur les attitudes que doivent avoir ceux qui rencontrent le Christ et qui se sont mis à le suivre ! Le miracle ne sert plus à révéler l’identité de Jésus. Ce n’est plus nécessaire. Il sert à dégager les exigences pratiques qu’implique cette marche à la suite de Jésus.

Ainsi le miracle d’aujourd’hui se voit enrichi d’un enseignement pour ceux qui suivent le Christ, un enseignement sur la foi et la prière.
- Au père de l’enfant malade, “Jésus dit : Tout est possible pour celui qui croit. Aussitôt (Toujours ce “aussitôt“ chez St Marc !), le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! »“. Une formule paradoxale propre à la catéchèse de Marc et qu’il est si bon de retenir et de répéter nous-mêmes !
- Et à la fin du récit, faisant allusion au mauvais esprit que possédait l’enfant malade, Jésus confie : “Ce genre d’esprit, rien ne peut le faire sortir que la prière“.

LA FOI ! Et la PRIERE ! Retenons cette indication pour aujourd’hui !

La PRIERE ! Pour ne pas m’étendre sur un sujet si vaste, je me contenterai de citer un texte de Georges Bernanos (tirée de son “Journal“) qui peut fortement nous encourager à prier :
“Nous nous faisons généralement de la prière une si absurde idée. Comment ceux qui ne la connaissent guère - peu ou pas - osent-ils en parler avec tant de légèreté ? Un trappiste, un chartreux travaillera des années pour devenir un homme de prière, et le premier étourdi vous prétendra juger de l'effort de toute une vie.
Si la prière était réellement ce qu'ils pensent, une sorte de bavardage, le dialogue d'un maniaque avec son ombre, ou moins encore - une vaine et superstitieuse requête en vue d'obtenir les biens de ce monde -, serait-il croyable que des milliers d'êtres y trouvassent jusqu'à leur dernier jour, je ne dis pas même tant de douceurs - ils se méfient des consolations sensibles - mais une dure, forte et plénière joie ?
Par quel miracle ces demi-fous
(ces êtres de prière), prisonniers d'un rêve, ces dormeurs éveillés semblent-ils entrer plus avant chaque jour dans l'intelligence des misères d'autrui ? Etrange rêve, singulier opium qui, loin de replier l'individu sur lui-même, de l'isoler de ses semblables, le fait solidaire de tous, dans l'esprit de l'universelle charité…“
La prière ! Une suggestion ? … “Quel homme de prières a-t-il pourtant jamais avoué que la prière l'avait déçu ?“.

La FOI ! “A quoi ça sert ?“, demande-t-on. C’est une fausse question. La foi, c'est comme l'amour et comme l'art. C'est quand on en a une vision utilitaire qu'on ne les comprend pas. On passe à côté de l'essentiel quand on dit que l'artiste travaille pour de l'argent ou que quelqu'un se marie pour “avoir“ une femme, un homme à sa disposition. De même, on ne croit pas pour "sauver son âme" ou "par sécurité"…

Quand on crée de la beauté, c'est d'abord et surtout parce qu'on s'en trouve capable et qu'on en a envie ; quand on aime, c'est d'abord et surtout parce qu'une rencontre a eu lieu qui comble le cœur ; quand on croit, c'est d'abord et surtout parce qu'on est entré en relation avec un Dieu qui s'est révélé. … Et va-t-on juger l'art d'après les artistes qui font passer le désir de l'argent ou la quête de célébrité avant la recherche du beau ? Va-t-on cesser de croire à l'amour parce qu'il y a beaucoup de couples qui se défont ? De même pour la foi : il faut la penser d'après ceux qui la vivent véritablement et qui affirment : Dieu n'est pas du domaine de l'utile. Dieu est RELATION. Et la foi est cette recherche sans cesse inassouvie de cette Relation ! Une Relation toujours présente et toujours en recherche !

La Foi et la Prière ! La prière et la foi, recommandait Jésus pour ceux qui le cherchent et qui veulent toujours le suivre ! Aussi pourrait-on conclure cette catéchèse de Marc par ces paroles lapidaires de Mère Térésa :
“Le fruit du silence est la prière… Le fruit de la prière est la foi… Le fruit de la foi est l’Amour… Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton frère !

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