mardi 13 décembre 2011

Le repentir !

3 Avent Mardi 11-12 -

L’un dit “oui” et l’autre dit “non” ! Cependant, celui-ci fait le “oui” et celui-là fait le “non” ! C’est assez fréquent, n’est-ce pas ? Il reste vrai que dire “oui” et l’accomplir… dans la vie religieuse, le mariage…, comme c’est parfois difficile ! Il nous faut toujours avoir les yeux fixés sur le Christ qui veut nous conduire au “oui” total que nous cherchons d’abord, peut-être, au travers de nos diverses négations. Il veut nous conduire jusqu’au bout de son “Oui” !

Pour nous aider, Jésus nous enseigne : “Un homme avait deux fils…”. Le premier répond : “Non” ! Le second répond : “Oui !”.

Et Jésus semble préférer le premier : celui dont la vie restera à jamais marquée par un refus premier, celui qui a dû revenir, brisé dans son amour-propre et mendiant d’une miséricorde ! Pourquoi cette préférence ? C'est parce qu'à côté de la vertu de constance, il y a la route du repentir, qui reste le plus sûr accès à la vigne du Seigneur. Que nous ayons dit “oui” à Dieu ou d’abord dit “non”, nous avons tous à faire la découverte de ce passage essentiel, nécessaire, inévitable : la pâque du repentir.

Dans le cas d'une générosité spontanée, d'un “oui” immédiat, nous courons le risque de trop nous appuyer sur nous-mêmes. Alors, l'expérience de nos faiblesses, l'humiliante brisure d'un échec peut-être peuvent, par le repentir, nous ramener vers Dieu : “Va désormais travailler à ma vigne !”.

Peut-être sommes-nous de ceux qui sont toujours fidèles à leur “oui” initial. Le pli est pris depuis l’enfance…, religieuse ou conjugale. On acquiesce à tout ce qui est demandé… Cependant quand la foi bouscule les vieilles habitudes, c’est parfois le repli derrière mille excuses très raisonnables. Et le “oui” initial glisse…, glisse dans l’anonymat d’un conformisme réconfortant mais insatisfaisant !
Mais loin de nous abandonner à cette vacuité suffisante, le Christ s'ingénie à nous faire comprendre que nos petites réussites humaines sont chimères… Et, un jour, nos propres forces venant à manquer, le repentir d’un subtil orgueil nous conduit à mieux écouter : “Va désormais travailler à ma vigne !”.

Et ceux qui s’engagent sur un refus premier, qui font la rugueuse mais libérante expérience de leur faiblesse extrême ressentent souvent, sur le chemin chaotique de leur désarroi, une présence miséricordieuse qui les accompagne toujours et les conduit jusqu’à ce regard de pardon que le Seigneur jette un jour sur eux. Le souvenir de cette miséricorde divine ne peut s’effacer. Ils savent, eux, désormais… ils savent alors répondre à l’invitation permanente : “Va désormais travailler à ma vigne !”.

Oui, quelque soit notre cheminement, la porte unique du salut reste celle du repentir !

Car l'essentiel n'est pas de rester “juste”, - ce n'est pas possible ! -, mais de devenir “saint”, c’est-à-dire un incessant repentant. Jésus n'est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs, parce que les justes qui ne cherchent pas à se convertir sans cesse, ne sont plus des justes, mais des satisfaits…, alors que les pécheurs repentis, par leur abandon en la miséricorde de Dieu, provoquent sa joie et sont sanctifiés…
Oui, il n'y a que des pécheurs ! “Moi le premier”, disait St Paul. Et parce que nous sommes “tous pécheurs”, nous sommes “tous appelés” à devenir des saints ! Malgré notre péché ! Mieux : “par la grâce de nos péchés”, osera dire St Augustin. Un Père du désert affirmait : “Celui qui reconnaît son péché est plus grand que celui qui ressuscite un mort”. Il entre en la Vigne éternelle du Seigneur ! “Va désormais travailler à ma vigne !”.

Nous ne sommes, nous, peut-être, ni de ceux qui ont vraiment dit “oui”, ni de ceux qui ont carrément répondu “non”. On ne dit jamais définitivement “non”, et on ne dit jamais pleinement “oui”.
Il n'y a que le Christ qui n'ait été que “oui” en tout.
Et Marie dont la vie a été tournée d'emblée vers Dieu par un “oui” sans mélange et sans retour. Notre Dame du “Oui”, priez pour nous, maintenant, et à l’heure de notre mort ! C’est avec elle que nous pouvons, dans la confiance, l’humilité et la joie, entendre la voix du Père, pleine d'autorité et de tendresse tout à la fois, nous redire en cet instant même : “Mon enfant, va travailler à ma vigne” !

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