jeudi 29 décembre 2011

Action de grâces !

Noël – 29 Décembre

Le première démarche de Marie et de Joseph est de se rendre au temple pour présenter Jésus, pour offrir deux tourterelles en holocauste !

Holocauste ! Un mot désuet, inhabituel aujourd’hui ! Mais pour un Juif, il traduisait alors toute la reconnaissance que l’homme doit manifester envers son Créateur en toutes circonstances.

Le sens de ce mot, en hébreu, signifie : “faire monter des choses qui montent“. A l’exemple de Marie et de Joseph, ce devrait être notre attitude première, fondamentale : prendre possession de tout ce que Dieu accorde pour rebondir de tout notre être dans la reconnaissance.
- Quand le psalmiste (ps. 104) regarde la création, il ne peut que s’écrier : “Bénis le Seigneur, ô mon âme !“.
- Quand Ezéchiel et bien d’autres avec lui reçoivent la “Parole de Dieu“, celle-ci descend jusqu’au plus profond d’eux-mêmes ; ils en “tressaillent de joie“. Et, de tout leur être, s’élèvent vers Dieu, en de multiples expressions, louanges et actions de grâces.
- Quand le chrétien reçoit la “Parole de Dieu“ - Verbe fait chair ! -, celle-ci devient sa nourriture de vraie vie. Et il se permet, à l’appel du Christ qui a offert sa vie en action de grâces au Père, d’en faire une “Eucharistie“ : l’action de grâces par excellence !

Oui, la condition de l’homme ici-bas est “royale“ et “sacerdotale“. Il est “Roi“ puisque Dieu a tout remis entre ses mains. Mais, de ce fait, il devient “Prêtre“ du Dieu Très-Haut en lui faisant hommage de tout don reçu : “Tout est à vous ; mais vous êtes au Christ ; et le Christ est à Dieu !“. (I Co. 3.21).Et cela dans les grandes circonstances de la vie comme dans les moments les plus communs comme l’action de grâce pour un repas convivial (benedicite) avant de partager celui du Royaume de Dieu.

La démarche de Marie et Joseph s’inscrit donc dans cette conception “royale et sacerdotale“ de l’existence : Recevoir gratuitement et rendre grâces !

C’était la démarche de tout bon Juif depuis toujours… , depuis Jacob, le fondateur du peuple juif.
- N’avait-il pas nommé son premier enfant Ruben (racine : “voir“) : on ne voit Dieu que si l’on reconnaît qu’il nous voit sans cesse…
- N’avait-il nommé son deuxième fils : Shiméon (racine : “écouter“) : on n’écoute Dieu que si l’on reconnaît qu’il nous écoute sans cesse.
- Voir et écouter : deus attitudes qui doivent toujours se conjuguer : aussi avait-il nommé son troisième fils : Lévi (racine : “lier“). Parce que Dieu voit et entend, l’homme commence, même ici-bas, à le voir et à l’écouter (comme Agar au puits de “Lahaï Roï“ : “Serais-je vue, parce qu’il me voit ?“ – Cf. Gen. 16.13-14).
- C’est alors qu’il reçoit un quatrième fils : Judah qui signifie : reconnaissance, action de grâces (d’où vient le mot “Juif“).

Alors, muni de ce sentiment permanent et indéfectible, Jacob affrontera les combats de la vie, affrontera l’ange de Dieu lui-même en ce lieu qu’il nommera “Penouël“ (qui veut dire “face de Dieu“ - Gen 32.31). Car même les durs combats de la vie deviennent alors une “vision de Dieu“. Aussi, c’est en ce moment terrible de son existence que Jacob devient “Israël“ : “Que Dieu soit ta force !“ (Cf ; Gen. 32.29).
Dans ce sentiment de la “reconnaissance“, même un dur combat de la vie devient “vison de Dieu“ : Tout est grâce, s’écriera St Paul… Je puis tout en celui qui me fortifie.

N’est-ce pas ce qu’annonçait Syméon à propos de Jésus : “Il sera un signe de division“ par le combat suprême de son mystère pascal. Mais le voile du temple se déchirera pour que nous puissions “voir celui qui nous voit sans cesse“. Et Marie participera, dans un sentiment de reconnaissance et d’action de grâce, au “combat“ de son divin Fils qui accomplit celui de Jacob : “ton cœur sera transpercé par une épée“.

Que Marie nous aide surtout aux durs moments de notre existence, au dur combat de la mort elle-même : “Soyez toujours dans l’action de grâces“ (Eph. 5.20), disait St Paul.

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