lundi 12 septembre 2011

Saint Nom de MARIE

12 Septembre


Le Nom de Marie ! Bien des étymologies (près de 70) ont été données pour ce vocable “Marie“ : “Dame de la mer“ - “Goutte de la mer“, d’après une interprétation hébraïque un peu curieuse. Et ce mot “goutte“ - en latin “stilla“ - est vite devenue “stella“ : étoile ! - Marie, “Etoile de la mer“ chantée par plusieurs hymnes, par St Bernard…

La fête du “Saint Nom de Marie“ est apparue d’abord en Espagne (Nouvelle Castille) vers 1513. Un temps abrogée par St Pie V, elle fut vite rétablie… ; elle s’étendit en Italie, surtout à Naples et à Milan. Elle ne fut instituée à Rome qu’en 1683, par Innocent XI en action de grâce pour la délivrance de Vienne assiégée par les Turcs.

Tandis que la Hongrie se révoltait contre les Habsbourg, les armées turques conduites par le grand vizir de Mehmed IV, Kara Mustapha Pacha, bloquaient Vienne depuis le 14 juillet 1683. L'empereur Léopold Ier (1640-1705) et son beau-frère, Charles de Lorraine, avaient déserté la ville où treize mille hommes attendaient les ordres… Le pape Innocent XI qui eût voulu former une ligue catholique contre les Turcs, ne put compter que sur l'alliance de Jean III Sobieski (1624-1696), roi de Pologne, que l'on avertit du danger lors d'un pèlerinage à Chestokowa d’où il partit le 15 août. Le dimanche 12 septembre 1683, Jean Sobieski servit la messe, communia et prit le commandement d’une armée catholique où, en plus de ses troupes polonaises, il y avait celles du duc de Lorraine... “Aujourd'hui, s'écria-t-il, il y va tout ensemble de la délivrance de Vienne, de la conservation de la Pologne et du salut de la chrétienté entière !“. Puis, il se mit à la tête des coalisés et chargea en criant : “Non nobis, Domine, sed nomini tuo da gloriam !“ (Non pas à nous, mais à ton Nom, donne la gloire, Seigneur !“). Les Ottomans furent battus et, dans Vienne délivrée, Jean Sobieski vint se prosterner avec ses généraux devant la statue de Notre-Dame de Lorette vénérée dans l'église des Augustins où l'on chanta un Te Deum !
Ce jour-là, on avait fait à Rome une grande procession suivie, malgré sa goutte, par le pape ; et le 25 novembre, un décret établissait la fête du “Saint Nom de Marie“ en action de grâce et l'assignait au dimanche dans l'octave de la Nativité de la Bienheureuse Vierge.

Innocent XIII étendit la fête du Saint Nom de Marie à l'Eglise Universelle en 1721. La fête du Saint Nom de Marie fut placée au 12 septembre par Pie X. Elle disparut du calendrier romain en 197O. Cependant, Paul VI voulut lui laisser une messe votive ce qu'a ratifié Jean-Paul II dans “Les messes en l'honneur de la Vierge Marie“, publié à Rome le 15 août 1986…

Il était bien juste que le nom de Marie trouvât sa place, dans nos fêtes catholiques, à côté du nom de Jésus ! Le nom de Marie est un nom glorieux, un nom tout aimable, un nom salutaire. Et les Saints se sont essayés à l'envi à retracer les merveilles du Nom de Marie.

La première gloire de ce nom béni, c'est qu'il fut inspiré par Dieu aux parents lors de la naissance de leur enfant ; et que l'archange Gabriel le prononça d'une voix pleine de respect ! Depuis lors, toutes les générations chrétiennes le redisent à chaque instant du jour : le Ciel lui-même ayant prononcé à la terre ce nom si beau, la terre ne doit cesser de renvoyer au Ciel l'écho mélodieux de ce vocable : "Au nom de Marie, dit Pierre de Blois, l'Église fléchit le genou, les vœux et les prières des peuples retentissent de toutes parts".
"Que Votre nom est glorieux, ô sainte Mère de Dieu !,
s'écrie St Bonaventure ; qu'il est glorieux, ce nom qui a été la source de tant de merveilles !"
"O nom plein de suavité !,
s'écrie le bienheureux Henri Suzo. O Marie ! Qui êtes-Vous donc Vous-même, si Votre nom seul est déjà si aimable et si rempli de charmes ?"
"Votre nom, ô Marie, dit saint Ambroise, est un baume délicieux qui répand l'odeur de la grâce !"
Mais surtout le nom de Marie est un nom de salut. Saint Éphrem l'appelle la “Clef du Ciel“. Et St Bernard affirme que "le nom seul de Marie met en fuite tous les démons..."

Aussi, n’oublions pas de prier Marie, ne cessons pas de répéter son nom bénie ! “Si, à l’heure de la mort, écrivait Dom Cozien, un ancien Abbé de Solesmes, nous ne pouvons plus lui redire notre louange joyeuse et notre supplication confiante, elle n’aura pas oublié la couronne qu’avec amour nous aurons tressée à sa gloire chacun des jours de notre vie. Elle viendra, portant en ses mains bénies notre couronne, celle qu’elle-même aura préparée pour chacun de ses enfants fidèles. “Priez pour nous tous, pécheurs que nous sommes, afin que l’heure de notre mort soit celle de notre naissance à la vie éternelle“.

Aucun commentaire: