mercredi 27 avril 2011

Souffrance (1)

Mercredi de Pâques


N.B : Jusqu’à Samedi, comme on me l’a suggéré, je m’efforcerai de faire quelques réflexions à propos de la souffrance, du mal…. Mon propos n’est donc pas sujet d’homélie, mais partage sur une question si souvent posée…


“Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? ». Et en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait“.

N’est-ce pas la question des questions ? Et nous aimerions avoir entendu le Seigneur nous expliquer en partant de Moïse et de tous les prophètes, tant la question du mal, de la souffrance est récurrente à travers les âges !

Oui, en chaque siècle,
- on comprend facilement la révolte de l’incroyant : “S’il est juste que le libertin soit foudroyé, on ne comprend pas la souffrance de l’enfant“, disait Camus (“La Peste) “Je refuserai jusqu’à la mort d’aimer cette création où des enfants innocents sont torturés“.
- on fait sienne aussi la prière douloureuse que le souffrant adresse à Dieu : “Tu es juste, Seigneur… Maintenant Seigneur, souviens-toi de moi, regarde-moi… Daigne me retirer la vie : je veux être délivré de la terre et redevenir terre. Car la mort vaut mieux pour moi que la vie. J’ai subi des outrages sans raison, et j’ai une immense douleur ! … Laisse-moi partir au séjour éternel, ne détourne pas ta face de moi, Seigneur. Car mieux vaut mourir que passer ma vie en face d’un mal inexorable ; et je ne veux plus m’entendre outrager” (Tobie 3/2a,3,6). Que de grands malades, que de grands souffrants pourraient faire cette prière !

N’est-ce pas cette éternelle question de la souffrance qui était posée dernièrement au pape Benoît XVI par une petite japonaise : “Je m'appelle Elena, je suis Japonaise et j'ai sept ans. J'ai très peur car la maison dans laquelle je me sentais en sécurité a tremblé, énormément, et beaucoup d'enfants de mon âge sont morts. Je vous demande : pourquoi dois-je avoir si peur ? Pourquoi les enfants doivent-ils être si tristes ? Je demande au Pape qui parle avec Dieu de me l'expliquer.
Et Benoît XVI avait répondu : “Chère Elena, je te salue de tout cœur. Moi aussi, je me pose les mêmes questions. Pourquoi devez-vous tant souffrir… ? Nous n'avons pas les réponses, mais nous savons que Jésus a souffert comme vous, innocent, que le vrai Dieu qui se montre en Jésus est à vos côtés. Cela me semble important, même si nous n'avons pas de réponse et si la tristesse demeure : Dieu est à vos côtés et vous pouvez être certains que cela vous aidera. Un jour, nous comprendrons pourquoi il en était ainsi. Pour le moment, il me semble important que vous sachiez : « Dieu m'aime, même s'il semble ne pas me connaître. Il m'aime, il est à mes côtés ». Un jour, vous comprendrez que cette souffrance n'était pas vide, n'était pas vaine, mais que, derrière elle, il y a un bon projet, un projet d'amour“.

“Un jour, vous comprendrez… !“
On aimerait tant comprendre déjà. On aimerait comprendre comme le grand souffrant, Job, qui s’était révolté jusqu’à la limite du blasphème : “J’étais, avoue-t-il à Dieu, celui qui brouille tes conseils par des propos dénués de sens… Je ne te connaissais que par ouï-dire. Maintenant mes yeux t’ont vu. Aussi, je retire mes paroles. Je me repens sur la poussière et sur la cendre“ (Jb 42.2-6).
Qu’a donc vu Job ? Le mystère reste entier. Dieu lui aurait-il fait voir dès ici-bas le mystère divin ? En tous les cas il affirme avec force sa certitude de vie : “Je sais moi que mon Rédempteur est vivant… Et c’est bien dans ma chair que je le contemplerai. Mes yeux le verront, Lui ; et il ne me sera pas étranger ! Mon cœur en brûle au fond de moi !“.

Nous aimerions nous exclamer, nous aussi :
“Venez, écoutez que je raconte, vous tous les craignant-Dieu, ce qu’il a fait pour mon âme !“. (Ps 66)
“Non je ne mourrai pas, je vivrai et publierai les œuvres du Seigneur !“ (Ps. 118).

A suivre

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