dimanche 5 décembre 2010

"Qui vadis"

2ème Avent. T.O. 10.A : (à Château du Loir)

“Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route”.

Accueillons les paroles que la Liturgie nous propose aujourd’hui. Il n'est question que de libération.
* Isaïe voit venir un libérateur. “Il ne jugera pas selon les apparences. Il tranchera en faveur des opprimés ”. Sous son règne, ce sera enfin la paix : “Le loup habitera avec l'agneau”.
* St Paul nous dit que tout cela a été écrit pour nous.
* Et Jean-Baptiste confirme la Promesse : “Il vient le libérateur ! Mais, il faut préparer le chemin de sa venue” ! “Quo vadis“ : Par où vient le Libérateur, le Seigneur ?
Gardons ce mot, pour cette semaine ! Et aussi pour ce temps de préparation à Noël, et pour toute l’année avec cet élan missionnaire auquel nous invite notre évêque : “Quo vadis“ ! Rejoindre le Seigneur sur les routes des hommes !

Préparer le chemin, mais quel chemin ?
Commençons par le plus évident ! Le chemin à préparer, il passe d'abord par notre propre cœur. “Convertissez-vous”, dit Jean-Baptiste. Se convertir, c'est se tourner vers Dieu et vers les autres tout à la fois.
Reprendre le chemin ou bien changer de chemin, si l'on s'est égaré ! Chacun sait bien ce à quoi cela lui fait penser dans sa vie. Se convertir, vous le savez, c'est sérieux. Ce n’est pas le chemin gentil et innocent du folklore de Noël. Ce n’est pas le chemin de la fête infantile pour les enfants, petits enfants, avec le petit Jésus dans la crèche ! Une spiritualité sans vigueur.
Se convertir, c'est beaucoup plus sérieux. C'est se décider à trouver le chemin d’une vraie relation avec Dieu et avec les autres ; et enlever les obstacles pour cela.
Et ne nous rassurons pas trop vite, même si nous sommes des pratiquants réguliers. Vous savez, Jean-Baptiste s'adressait aussi à d'honnêtes pratiquants, des Pharisiens et des Sadducéens ; il les mettait sérieusement en garde.
N'allez pas dire en vous-mêmes, nous avons Abraham pour père. Je vous le dis, avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham”.


C'était le chemin qui passe par notre cœur. "Une route “nationale", si je puis dire. Mais élargissons maintenant notre regard. Préparer le chemin du Seigneur, c'est peut-être aussi inventer des chemins nouveaux pour l'annonce de l'Évangile là où nous vivons. “Quo vadis“ : sur quel chemin allons-nous préparer la venue du Seigneur ? Notre évêque nous pose la question ! Et il nous suggère deux routes, deux routes régionales, si je puis dire !.

Et il affirme d’abord : certes, il y a de belles directions ouvertes depuis le Concile Vatican II. Mais justement, à la suite de ce Concile, il y a une réelle nécessité pour les chrétiens de s'engager dans le monde. Car ce que l’on perçoit de Dieu et des choses de Dieu, il est naturel de les transmettre aux autres. Il n’y a pas le domaine privé de la foi, d’un côté ; et, de l’autre, l’action humaine, sociale ou autre !
Le Royaume de Dieu n’est pas seulement la définition d’un au-delà divin bien réel évidemment ; il est aussi une définition sans cesse à rechercher en notre vie actuelle. – Certes, le Christ est venu nous libérer du péché et de la mort elle-même ; nous le proclamerons à Noël ! Mais, de ce fait, il veut nous libérer encore actuellement de toutes les aliénations qui interdisent à des milliers d’hommes de vivre une véritable relation avec Dieu afin d’être de plus en plus “à son image et ressemblance“. Alors, ressemblants de plus en plus à Dieu, les hommes se reconnaîtront davantage et se diront frères ! C’est alors, comme dit Isaïe, que “la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer“ ! Vouloir s’engager : première route régionale !

“Quo vadis“ ! La deuxième route “régionale“ que notre évêque indique : que l’on établisse une réelle communication les uns avec les autres, là où l’on se trouve. Dans une conversation, si on est deux, les deux donnent et reçoivent, écoutent et disent. Il faut écouter ceux qui nous entourent et savoir aussi dire notre foi ; et sans doute écouter avant de dire, pour savoir comment dire. Trouver un langage :
* il faut des chrétiens en communication avec la culture des jeunes, qu’elle soit déroutante ou non.
* il faut des chrétiens en communication avec ceux qui ne croient pas comme nous, en conversation avec ceux qui n'arrivent pas à croire. Ils nous aident parfois à trouver les mots pour dire l'Évangile.

Tout cela est bien difficile parfois ; mais tout cela doit être objet d’abord de notre réflexion et surtout de notre prière afin de préparer le chemin du Seigneur.

Jean-Baptiste disait : “Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez la route, convertissez-vous” ! La conversion d'abord, car nous ne transmettons pas notre foi comme on transmet un livre, un bagage de connaissances, des mots. Nous ne pouvons transmettre que ce que nous vivons. Puissions-nous d’abord de plus en plus rencontrer le Christ sur son chemin : “Quo vadis ? Où vas-tu, Seigneur ? Je veux aller à ta rencontre pour mieux aller à la rencontre des mes frères !

“Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route”, disait Jean Baptiste.

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