vendredi 24 décembre 2010

David !

Avent 24 Décembre fautes de David (I Sam. 7.1sv)


Je pensais ne rien vous dire ce matin ! Vous m’entendrez suffisamment et ce soir, et demain et après-demain…
Mais, à propos de la lecture que j’ai lue hier, je ne peux pas ne pas dire… un “mot“, à propos de David !

Vous savez ! Ce saint roi, avant d’être saint, a commis trois fautes graves :
- sa faute avec Bethsabée ; c’est la plus connue ;

- une seconde, moins connue, celle d’avoir fait le recensement du peuple. Il faut dire une bonne fois pour toutes : Dieu n’aime pas les statistiques (si répandues aujourd’hui !). Il n’aime pas les calculs de probabilité, car souvent, ces calculs s’opposent aux instruments de sa Providence divine. Pourquoi recenser le peuple. Ce n’est quand même pas David qui le conduit ! C’est Dieu lui-même !

- une troisième faute, celle rapportée par notre lecture. Vouloir “construire une maison à Dieu“ fut une faute ! Certes, on dira que les intentions étaient - apparemment - très bonnes, au point que le prophète Nathan fut lui-même pris au piège : “Le Seigneur avec toi !“, avait-il répondu au projet du roi. Pensez ! Construire un temple à Dieu, c’était centraliser le culte à Jérusalem - une bonne chose -, et, se disait-il peut-être et inconsciemment, c’était favoriser la rentrée du denier du culte ! Pas négligeable quand même !

Mais le Seigneur éclaire son prophète et il l’envoie dire au roi : “Ce n’est pas à toi de me construire une maison; c’est moi qui te construirai une maison !“. Toi, tu as très bien réussi économiquement, politiquement, familialement… Très bien ! D’ailleurs, c’est avec mon aide ! J’ai toujours été avec toi dans toutes tes entreprises ! Mais, rappelle-toi, j’ai toujours été de campement en campement avec le peuple, durant plus de quarante ans. Ce n’est pas maintenant que tu vas m’enfermer dans une maison“.

Que voulez-vous : Dieu aime le camping ! Il est nomade ! On ne peut pas l’enfermer comme dans une boite, si je puis dire, c’est-à-dire dans les limites de son assiette sociale ou même spirituelle. Dieu est infiniment plus grand que nos possibilités humaines. Nos réussites humaines et même spirituelles ne sont pas modèles de perfection, pour Dieu !

La perfection - et Dieu seul peut la donner en construisant lui-même une maison à David et à nous tous -, c’est la sainteté, l’union parfaite de Dieu avec l’homme, cette union qui sera réalisée parfaitement dans le Christ : “Soyez saints, parce que moi je suis saint !“ - “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait“, dira Notre Seigneur ! C’est en suivant le Christ, “par lui, avec lui, en lui“ que Dieu nous rend parfaits ! Ce n’est pas de nos propres capacités humaines ! St Paul soulignera fortement cette exigence pour parvenir en cette “Demeure“ dont Dieu seul est l’architecte et le fondateur, dit l’épitre aux Hébreux, et qu’il nous prépare de toute éternité…

Autrement dit - et je vous laisse sur cette réflexion - : Il ne faut pas faire d’amalgame en confondant perfectionnisme et sainteté ! Ne soyons pas semi-pélagiens ou jansénistes de n’importe quel bord : le perfectionnisme n’aboutit à rien ; le perfectionnisme est une maladie spirituelle épouvantable, étant l’une des plus subtiles expressions de notre orgueil.
On n’enferme pas Dieu dans nos capacités humaines, comme David voulait enfermer Dieu dans une maison. La sainteté est une plénitude de vie divine que Dieu seul peut infuser en nous-mêmes. Certes, il faut accomplir le mieux possible ce que nous avons à faire - et tant pis si, à un certain âge, on n’y arrive plus ! -. La perfection, la sainteté nous sera donnée par une soumission entière à la volonté de Dieu sans cesse à rechercher, une dépendance absolue entre les mains du Seigneur, une dévotion exclusive à son service : “Puissiez-vous discerner, disait St Paul, quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait“, en mot-à-mot : “téleios-agathos“ : “achevé et bon“ (Rom. 12.2).

Et ce “bon achèvement“ de notre vie ne peut se faire sans le Christ. C’est pourquoi “Le Verbe s’est fait chair“. En l’anniversaire de sa venue, demandons-lui de sans cesse nous mener à l’achèvement de la vie divine en nous. C’est en ce sens que l’on peut se souhaiter : “Saint Noël !“.

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