samedi 11 décembre 2010

Elie - Jean-Baptiste

Avent 2 Samedi - Elie, Jean-Baptiste ! (Si. 48.1sv - - Mt. 17.10sv)

Jean-Baptiste, l’une des plus grandes figures de l’Avent, nous interpelle tous ! Et Notre Seigneur nous répète aujourd’hui ce qu’il nous affirmait Jeudi : “Et si vous voulez bien comprendre, le prophète Elie qui doit venir, c’est lui !“.
Elie ! Jean-Baptiste ! Il est vrai qu’il y a plusieurs points communs entre le premier des Prophètes et le précurseur de Jésus.

1. Tous deux sont des personnages fascinants. Hommes rudes à la parole tonitruante. Implacablement fidèles à leur découverte de l’irruption de Dieu dans l’histoire des hommes, ils ont, tous deux, et de façon absolue, le sens du “vertical“ ! Ils sont tellement remplis de la présence de Dieu qu’ils brûlent leur vie avec ardeur sans se consumer, comme le buisson ardent avec Moïse. - Quel exemple : Dieu avant tout !

2. Cependant tous deux ont leur faiblesse. Dégoûté par les violences de son époque - c’est toujours d’actualité -, par les injustices (de la reine Jézabel, notamment) - c’est toujours d’actualité -, Elie est découragé - et c’est encore d’actualité -. Il fait en quelque sorte une “dépression“ ! Et oui ! Cela arrive, même aux plus grands saints !
Il en est de même pour Jean-Baptiste. En sa prison, il s’inquiète, se tourmente, s’effondre ! Sa mission était-elle celle que Dieu lui demandait ? Ne s’est-il pas trompé ? Sa vie a-t-elle eu un sens ? Ce Jésus, son cousin, qu’il a désigné comme le Messie annoncé par Isaïe, est-il vraiment l’“Envoyé“ de Dieu ?
Là encore, même les plus grands saints ont éprouvé cette sorte d’interrogation. Il ne faut pas s’en étonner ! Ne jamais s’étonner des ruses du Malin !

3. Mais Elie se redresse ; il est réconforté et marche, malgré tout, vers la montagne de l’Horeb, la montagne sainte. Et là, grâce au silencieux passage de Dieu, en la solitude terrible du désert, il renouvelle l’Alliance conclue avec Moïse.
De même, au fond du silence affreux de sa prison, Jean-Baptiste reçoit de Jésus la confirmation de sa mission divine ! “Allez dire à Jean : « Les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent ! »“ (Lc 7.22). Oui, il faut parfois passer par le creuset de la solitude ou de l’épreuve pour entendre le Seigneur qui passe. C’est parfois presque imperceptible et cependant indubitable : il passe, comme pour Elie, “dans le bruissement d’un souffle ténu !“ (I Rois 19.12). Il faudrait même traduire : “dans une poussière de silence“, ou mieux : “dans l’éclatement d’un silence“ !

4. Enfin, réconforté par le “Dieu de l’Alliance, Elie va proclamer le “Dieu Unique“ face à toutes les religions polythéistes de son époque, face à toutes les turpitudes que l’homme peut commettre. Il en sera de même pour Jean-Baptiste qui signera son témoignage de la transcendance de Dieu par son propre sang !

Ce sont plusieurs situations assez communes entre Elie et Jean-Baptiste. Ce sont plusieurs situations qui ponctuent parfois notre cheminement terrestre :
+ Découragement par toutes sortes de difficultés !
+ Renouvellement de notre vocation de baptisé, par, notamment, l’Eucharistie, ce “pain du ciel“ (comme pour Elie) qui réactualise l’Alliance entre Dieu et l’homme conclue une fois pour toutes par le Christ !
+ Proclamation de la transcendance de Dieu dont toute notre vie veut témoigner… jusqu’à son terme !

Je le sais : ces situations alternent souvent dans notre existence d’ici-bas où “le Royaume des cieux subit la violence… !“ Sachons-le ! Aussi, retenons encore les paroles de ce Sage de l’Ancien Testament, Sirac : “Heureux ceux qui se sont endormis dans l’amour du Seigneur, car nous aussi, nous posséderons la vraie vie !“

Aucun commentaire: