vendredi 10 décembre 2010

La Foi !

Avent 2 Vendredi - Foi ! (Is 48.17sv - Mt. 11.16)

Par la voix de son prophète, Dieu se plaint de l’incrédulité de son peuple ! Et, de même, les contemporains de Jésus se détournent de lui !

Isaïe est le “grand prophète“ de la foi. Il a constitué, bien avant nous, ce que l’on appelle désormais une “école de la foi“. Il avait fondé cette école près de la source de Gihon, en contrebas de Jérusalem face au mont des Oliviers.
+ Cette petite source arrosait et irriguait avec grand profit les jardins du roi et ceux de la vallée inférieure du Cédron.
+ Cette petite source qui coulait tranquillement faisait fructifier magnifiquement arbres et diverses plantations.
+ Cette petite source que Dieu donne, et parce qu’il la donne, est bien supérieure, dit Isaïe, aux grands fleuves que sont le Nil et l’Euphrate.
+ Cette petite source sauvera Israël, dit-il encore. L’histoire lui donnera raison en son temps et bien au-delà.
+ C’est près de cette petite source qui alimentera la piscine de Siloë (qui veut dire “envoyé“) que l’“Envoyé de Dieu“, le Christ, guérira l’aveugle-né (nous sommes tous des aveugles-nés). C’est lui, le Christ, qui, mieux qu’Isaïe, donne l’eau vive ! (cf Jn 4 : la Samaritaine) : “De son sein couleront les fleuves d’eau vives“, comme la source de Gihon qui coule du côté droit du temple et qui ira, selon Ezéchiel, revivifier les eaux de la mer morte et même ressusciter les morts (Ez. 37).

La FOI ! “Si vous en aviez gros comme une graine de moutarde“, disait Notre Seigneur !
Il est vrai que la foi est, apparemment, une notion assez complexe dans le Nouveau Testament, parce qu’elle englobe l’espérance, la charité (ce que n’avait pas très bien compris Luther), parce qu’elle engage toutes les facultés : volonté, intelligence, sensibilité. Mais c’est l’attitude la plus simple et la plus fondamentale de l’homme vis-à-vis de Dieu !
Pourquoi ? Parce que tout simplement :
+ Dieu est TOUT ! Il est Créateur et Fin dernière de l’homme, “Celui par qui et pour qui sont toutes choses“ (Heb 11.10).
+ Et l’homme, lui, n’est que créature, indigence congénitale, faiblesse permanente, une “ardente vacuité“, disait le P. Sertillanges.
Et si l’homme prend conscience de sa condition, il ne pourra que se relier activement à Dieu pour en recevoir lumière, force et solidité.

La foi, disait Notre Seigneur, si elle était grosse comme une graine de moutarde… ! La foi, si elle était, disait Isaïe, comme le petit filet d’eau qui sort de la source de Gihon…!
Un peu de foi est déjà un commencement de vision qui permet de ne jamais renier dans les ténèbres ce que l’on a entrevu dans la lumière !
Un peu de foi n’est pas autre chose : le “Dieu vivant et véritable“ est immuable et puissant - tel “un rocher“ (ps. 62) d’où coule une source vive -. Dieu ne peut dire que la vérité ; et ses promesses, d’une manière ou d’une autre, se réalisent toujours. Aussi, Isaïe conclura de façon lapidaire : Notre Dieu est un Dieu de l’“AMEN“ ! (Cf. Is. 65.16 – Cf. Rm. 3.3).

La racine du mot hébreu “AMEN“ signifie : stabilité, solidité. Voilà qui est Dieu ! Elle évoque l’idée de soutien, d’appui : “Ayez foi en Dieu, et vous serez soutenus“ (2 Chro. 20 .20) - “Si vous ne tenez pas fermes (si vous croyez pas), vous ne subsisterez pas“, dit le Isaïe (7.9) (1)
Aussi, cette racine du mot “Amen“ évoque-t-elle parfaitement le nourrisson porté par sa mère. Le petit enfant s’appuie sur les bras qui le soutiennent ; il s’abandonne à leur protection ; c’est là qu’il reçoit les principaux soins (2). Il n’est donc pas étonnant que, religieusement, c’est l’attitude requise par le Seigneur pour entrer dans le Royaume des cieux : “devenir comme de petits enfants“.

Ainsi la foi consiste à se tenir ferme en vertu d’une relation à une autre personne, à se relier solidement à elle, lui faisant confiance.

La Foi, c’est cette sorte de relation de l’homme faible avec Dieu fort. C’est cette foi que nous évoquons lorsque nous disons : “Amen“ Puissions-nous toujours prononcer ce simple mot avec grande conviction ! Notre Dieu est un Dieu de l’“AMEN“ !

(1) dans un jeu de mots familier à la langue hébraïque : "Lo ta’aminu , lo té’aménu" - qui se dit comme un babillement d’enfant.

(2) Cf. : 66.13 : comme une mère console (TenahameNu), je consolerai, dit le Seigneur ('anahemekem) : Même racine du mot “Amen“

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