vendredi 30 avril 2010

Pâques 4 Jeudi - La Résurrection !

“Nous vous annonçons la “Bonne Nouvelle“ : la promesse faite à nos pères“. Oui, la promesse faite à nos pères, “Dieu l’a accomplie en notre faveur, à nous, leurs enfants : il a ressuscité Jésus !“.

La promesse faite à nos père !“. St Paul dans son discours à la synagogue d’Antioche, proclame ce qui lui tient le plus à cœur : “Si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi votre foi“ (I Co 15.14). Et cette résurrection du Christ est l’accomplissement des expériences de résurrection faites tout au long de l’histoire du peuple élu. Dieu - le Dieu Unique – “est pour nous, résume le psaume 68ème (v/21), le Dieu des victoires ; et les portes de la mort sont à Dieu le Seigneur !“.

Ce peuple qui avait reçue les promesses faites à Abraham : “ta descendance sera aussi nombreuses que les grains de sables sur le rivage de la mer“, qui avait reçu les promesses faites à David :  “ta maison et ta royauté seront à jamais stables, ton trône à jamais affermi“, qui avait pourtant été affronté à ces grosses bête apocalyptiques qu’étaient les empires assyrien, babylonien, mède, perse, grec, romain, etc… avait, à chaque fois, fait  l’expérience d’un “Dieu de victoires“ qui mène “par delà la mort !“, d’un Dieu qui “a les issues de la mort“.

On peut se souvenir d’un exemple. Au début du 8ème siècle, l’Assyrie, après s’être emparé de tous les Royaumes avoisinants, arrive près de Jérusalem. La ville est vouée à l’anéantissement. Tout le peuple tremble ; On va consulter le prophète Isaïe. C’est un homme enraciné en Dieu qui, dans une calme attitude, invite à mettre sa confiance en ce “Dieu qui a les issues de la mort“. Et c’est la délivrance miraculeuse, inexplicable, une délivrance semblable à celle qui s’était passée lorsque le peuple avait échappé à l’esclavage d’Egypte. Et il y a toute une série de psaumes (Ex. 48ème) qui célèbrent cette résurrection, qui célèbrent ce “Dieu qui nous conduit par-delà la mort“. 

Certes, il y eut, à la fin du 6ème siècle, la déportation à Babylone. Cependant quarante après, alors qu’il n’était plus que “ossements desséchés“ (vision d’Ezéchiel), le peuple va, contre toute espérance, connaître une véritable résurrection d’entre les morts. Et il revient à Jérusalem…

Et c’est un faux problème que de se demander quand est-ce que la certitude de la Résurrection d’entre les morts est apparue du plan collectif au plan personnel. Parce qu’un Juif pense de façon indissociable l’histoire de son peuple et son histoire personnelle. Aussi, Job pourra s’écrier : “Je sais bien, moi, que mon rédempteur est vivant ; il surgira de la poussière. Et après qu’on aura détruit cette peau qui est mienne, c’est bien dans ma chair que je contemplerai Dieu. C’est moi qui le contemplerai, oui, moi ! Mon cœur en brûle au fond de moi !“ (19.25). Et le psalmiste de s’écrier : “Non, je ne mourrai pas ; je vivrai et je chanterai les œuvres de Dieu !“ (V/17).

Et l’une des prières que récitait Jésus comportait cette formule : “Béni soit le Seigneur, roi du monde, qui ressuscite les morts !“. Cette résurrection d’entre les morts, ce n’est pas une idée, une spéculation. C’est une certitude de foi qui est née dans le réalisme de l’histoire, de par l’expérience que l’on a fait d’un “Dieu qui a les issues de la mort !“.

Aussi, la résurrection du Christ ne fait que confirmer cette foi ; elle est l’accomplissement des promesses de vie… faites aux patriarches et prophètes. St Paul ne fait que reprendre cet argument, lors de son procès à Césarée. Il est amené à comparaître devant le roi Agrippa. Un païen prépare les minutes du procès. Et il y a cette phrase extraordinaire du procurateur Festus : “Les Juifs avaient seulement avec lui (Paul) je ne sais quelles contestations touchant leur religion à eux et touchant un certain Jésus, qui est mort, et que Paul affirme être en vie“. (25:19).

Toute la question est là ! Savoir si Jésus, oui ou non, est ressuscité ! Et un Juif est plus capable de comprendre qu’un païen. Parce que pour un païen, la résurrection des morts est incompréhensible ! Une idée de survie, peut-être. Mais la résurrection des morts est une idée juive. Paul se présente ici comme spécifiquement Juif dans cette défense de la résurrection des morts.

Alors, il dit à Agrippa : toi, Juif, “tu es au courant de toutes les coutumes et controverses des Juifs. Aussi, je te prie de m'écouter avec patience … C'est pour cette espérance (en la résurrection), ô roi, que je suis mis en accusation par les Juifs.  Pourquoi juge-t-on incroyable parmi vous que Dieu ressuscite les morts ? …  Aussi les Prophètes et Moïse avaient annoncé que le Christ souffrirait et que, ressuscité le premier d'entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations païennes."

“Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa? Je sais que tu y crois." Et le roi Agrippa de répondre à Paul : "Encore un peu et, par tes raisons, tu vas faire de moi un chrétien !"

C’est alors que nous pouvons mieux comprendre les paroles de Jésus : “Ne soyez donc pas bouleversés. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi… Car je pars vous préparer une place. Et quand je serai parti vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi. Et là où je suis, vous serez, vous aussi !“.

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