jeudi 29 avril 2010

Pâques 4 Jeudi -   Ste Catherine de Sienne

Catherine de Sienne est une si extraordinaire figure qu’il est difficile de parler d’elle en quelques minutes. Quelques repères cependant :

Elle naquit en 1347. Son père Giacomo était un modeste teinturier ; sa mère, nommée Lapa, eût 25 enfants !!! Catherine fut la dernière (avec un jumeau mort à sa naissance). Ces nombreuses maternités ne l’empêchèrent pas de vivre jusqu’à un âge avancé si bien qu’elle répétait : “Mon Dieu ! Ce n’est pas possible ! Je dois avoir l’âme chevillée au corps !“.

Catherine eut en partage l’énergie de sa mère, la piété et la douceur de son père.

A six ans, elle eut une première vision en laquelle Jésus l’invitait à le suivre. A sept ans, elle se promit à Jésus pour être “sa fiancée“ ! Ce fut l’occasion de ses premières privations et de ses visites prolongée à l’église.

A douze ans, la famille songea à la marier. Ce fut une lutte épouvantable entre la mère principalement et elle-même si déterminée en son dessein de vivre pour le Christ. Son père finit par comprendre que Dieu l’appelait. Et elle devint tertiaire de l’Ordre de Saint Dominique. C’est en ces moments de souffrances, que le Christ lui apparut sur la croix : “Bon et doux Jésus lui dit-elle, où étiez-vous tandis que mon âme était en proie à de tels tourments ?“ - “J’étais dans ton cœur, Catherine, car je ne m’éloigne jamais que de ceux qui, les premiers, s’éloignent de moi… J’étais dans ton cœur de même que j’étais sur la croix, souffrant et cependant heureux…“.

Durant trois années, le Christ lui apparut souvent, la formant à une grande union avec lui. Et finalement, en une vision, le Christ lui passa au doigt un anneau d’or, en signe de “noces mystiques“. Mais il lui dévoila qu’elle devait vivre parmi les hommes pour y répandre le feu de son amour.

Ce fut une nouvelle vie, une vie de grandes actions :
  • Elle se dépensa d’abord auprès des pauvres, des malades, de ses proches, témoignant fortement de l’amour de Dieu pour chacun.
  • Mais la grande plaie de l’Italie, à cette époque, était la haine héréditaire qui divisaient les familles. Catherine fut l’ange de la réconciliation : “La haine du prochain, écrivait-elle, est une offense contre Dieu, une atteinte à la vérité, une ruine pour celui qui la nourrit… !“. Son action bienfaisante pour la paix était telle qu’elle était appelée en bien des villes de l’Italie !
  • Une lettre qu’elle écrivit vers 1372 au légat du pape en Italie (les papes étaient à Avignon) ouvrit l’ère de son action politique dans l’Eglise. Elle y exposait un triple but :

    • réformer les scandales que donnaient les ministres de l’Eglise plongés dans la simonie, le luxe et la débauche.
    • rétablir le Saint-Siège à Rome devenue une solitude dévastée,
    • organiser une croisade contre les infidèles.

Elle écrivait au “doux Christ de la terre“ (ainsi nommait-elle le pape) Grégoire XI d’être moins attentif à sa famille et plus vigoureux pour le gouvernement de l’Eglise. Aussi, il organisa une croisade contre les rébellions politiques et religieuses qui sévissaient principalement en Toscane.

En 1376, elle était à Avignon. Son influence portait ombrage aux prélats de la cour pontificale ; certains vinrent l’examiner pour la confondre ; mais ils se retirèrent ravis de son intelligence, de sa sagesse et de ses vertus.

Grégoire XI lui demanda un jour quelle était la volonté de Dieu. Elle répondit avec douceur : “Qui connaît mieux la volonté de Dieu que votre Sainteté ? Vous vous êtes engagé par vœu à retourner à Rome !“. Le pape fut fort surpris : personne ne connaissait ce vœu qu’il avait fait en secret. C’est ainsi qu’il prit la résolution de quitter Avignon pour revenir à Rome.

Enfin, les lettres de Catherine montrent que n’ayant pu empêcher le schisme (le “Grand schisme“ (1378-1417), elle le combattit courageusement. Elle se rendit à Rome elle-même parce que le nouveau pape, Clément VII, voulait l’avoir près de lui. Dans une maison de la rue “Santa Chiara“, elle forma une petite communauté qui vivait d’aumônes dans la retraite et la prière, ce qui ne l’empêcha pas d’avoir une activité prodigieuse au service de l’Eglise, dans une situation très difficile. “Pour moi, écrivait-elle au pape, je ne cesserai jamais d’agir tant que Dieu m’en donnera la grâce. Je veux terminer ma vie pour vous et pour la Sainte Eglise, dans les larmes et les veilles, dans une fidèle, humble et persévérante prière“. Elle mourut avant que la paix soit revenu dans l’Eglise..

Le surnaturel apparut sans cesse dans cette existence de trente-trois ans à peine. “Ne pense qu’à moi, lui avait dit un jour Jésus ; si tu le fais, je penserai sans cesse à toi !“. Elle participait sans cesse à la passion du Christ (stigmates, etc…). Elle avait une très grande dévotion envers la Sainte Eucharistie. Sa doctrine mystique peut se résumer en deux mots : Amour et patience. Ses dernières paroles furent celles de Jésus rapportées par St Jean : “Aimez-vous les uns les autres“.

Elle est la sainte protectrice des journalistes et des médias (Internet inclus !), ainsi que de tous les métiers de la communication, en raison de son œuvre pour la papauté. Il et bon de la prier en ce sens !

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