mercredi 14 avril 2010

Pâques 2 Mercredi - La Lumière du Christ. - Ac 5, 17-26 - Jn 3, 16-21

La lecture, tirée des Actes des Apôtres, fait ressentir mieux que jamais le rôle principal et décisif qu’ont joué les Sadducéens dans l’opposition que la prédication de l’Evangile a rencontrée aux origines.

Mais la parole de Dieu ne peut être enchaînée ! La “séduction“ de Jésus et des apôtres n’a pas encore cessé de jouer sur le peuple Juif, ce peuple que les Sadducéens redoutent. Ils le redoutent tellement au point qu’ils renoncent à arrêter à nouveau les apôtres par peur de ce peuple qui, est-il dit, serait capable de lapider ceux qui veulent neutraliser l’assurance et l’intrépidité de ceux qui, à peine sortis de prison, se sont remis à prêcher au milieu de Temple !Cette remarque est importante sur le plan historique. Ce n’est qu’à une époque plus tardive que le peuple Juif dans son ensemble, manipulé par les autorités responsables, deviendra hostile à l’Evangile et que se fera malheureusement cet amalgame entre “Juifs“ et “ennemis de l’Evangile. Amalgame qui a causé tant de mal dans l’histoire de l’Eglise et contre lequel le Concile et les derniers Papes nous invitent à lutter…

L’Evangile, lui, nous invite à nous juger nous-mêmes en nous remettant sans cesse sous le projecteur de la lumière du Christ.

Le meilleur service que l’on puisse rendre aux autres est d’être nous-mêmes dans ce que nous avons de meilleur. Et ce “meilleur“ authentique de nous-mêmes n’apparaît que dans la loyauté d’un examen de conscience qui réussit à vaincre le réflexe que nous avons tous de fuir la lumière par attachement à ce qu’il y a de mauvais en nous et que la lumière démasque ! Il faut toujours en revenir à ces paroles extraordinaires de Jean :

« Et le jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : Il ne vient pas à la lumière de peur que ses œuvres ne démasquées  ; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu. »  (Jn 3,19-21).

Au fond, c’est sans doute cela le véritable examen de conscience : une nécessité de se juger soi-même, à la lumière du Christ, pour que s’opère, pour notre plus grand bien personnel et pour le plus grand bien de tous, la décantation du mal et du bien. Chacun de nous sait bien de quelles impasses il a peut être un jour été tiré, ou dont il ose espérer être aujourd’hui libéré…, de quelle aliénation il demande d’être délié…, de quels mensonges il aimerait se sortir.

Ces libérations, grâce auxquelles nous pouvons vivre à nouveau véritablement, sont fruits de la miséricorde, cette MISERICORDE que nous avons célébrée dimanche dernier, en ce “Dimanche de la Miséricorde“ institué par le pape Jean-Paul II, en réponse aux demandes du Christ dans les révélations privées à Sainte Faustine Kowalsaka qu'il a canonisée le 30 avril 2000.

LA MISERICORDE ! Celle de Dieu, bien sûr ! Celle aussi de nos frères, chaque fois que leurs regards et leurs paroles fraternels sont comme des prières d’une espérance plus grande que celle de notre propre cœur, sont comme la promesse d’avoir toujours des compagnons pour marcher ensemble sur le CHEMIN DE LA VIE, cette VIE D’AMOUR EN DIEU !

Il doit y avoir, dans l’idéal chrétien, une harmonie entre “miséricorde divine“ et “miséricorde fraternelle“, pour mieux nous soumettre au “jugement“  qu’est la lumière salvifique du Christ. Car Jésus a dit lui-même qu’il n’était pas venu pour “juger“ mais pour “sauver“.

Aussi, une grande place est donnée dans la morale chrétienne à ce qu’on appelle la “correction fraternelle“. St Thomas d’Aquin (après St Benoît) va jusqu’à dire qu’elle doit s’exercer même de l’inférieur au supérieur ; mais elle doit toujours se faire dans la miséricorde, la compassion, la bienveillance, dans un langage constructif, en choisissant le bon moment et pour que règne déjà dans nos communautés l’harmonie du Royaume de Dieu. Et dites-moi, la première communauté voulue dès le commencement par le Créateur n’est-elle pas la “communauté conjugale“, la “communauté familiale“, cette “Eglise domestique“ comme on dit ?

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