jeudi 25 février 2010

Prier… avec Marie ! - Carême 1 – Jeudi - (Est 14, 1... 14 - Ps 137 - Mt 7, 7-12)

Les lectures d’aujourd’hui sont centrées sur la prière de demande, son importance, son efficacité.

Dieu sait ce qu’il y en nous. Il “sonde les reins et les cœurs“ (Ps 7.10). Rien ne lui est caché. Il sait ce dont nous avons besoin avant même que nous le lui demandions (Cf. Mth 6.8). Et pourtant il veut que, sans multiplier les paroles inutiles comme le font les païens (Cf. Mth 6.7), nous formulions nos demandes dans la prière. C’est le meilleur moyen de prendre conscience de notre condition de créature et de notre entière dépendance envers Lui à qui nous “devons tout“ (2 Co. 5.18), notre être et notre avoir.

C’est ce sentiment que notre propre respiration doit manifester : à chaque seconde, nous aspirons un souffle de vie qui vient de Dieu ; à chaque seconde, nous expirons ce souffle de vie comme une louange envers Celui qui nous le donne. Viendra un moment où nous rendrons notre dernier souffle au Dieu Créateur, mais dans la certitude que Dieu à qui nous remettrons ce dernier souffle pourra nous le rendre… éternellement dans le Souffle de son Esprit d’Amour - qui déjà habite en nous depuis notre baptême -, ce Souffle de Vie en la Sainte Trinité elle-même ! Rm 8,11 : « Et si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. »

Et Jésus, comme à plaisir, pour nous faire comprendre ce qu’il veut nous dire, prend ses exemples, ses paraboles, dans notre comportement ordinaire même s’il n’est pas toujours conforme à la morale. Je pense particulièrement à la parabole du débiteur qui se débrouille au moment de rendre des comptes de son administration : il nous invite à nous inspirer de son habileté pour faire le bien. Les fils de lumière devraient s’inspirer pour faire le bien de l’habileté que déploient les fils du mal pour se débrouiller à leur manière.

De même, Jésus nous dit aujourd’hui à propos de la prière : « si vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez trouver de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent ».

Le texte de la lecture ne fait pas partie de la Bible hébraïque (du texte de la “Méguillot Esther“). Il vient du texte grec de la Bible des Septante composée au 3ème siècle, à Alexandrie, au temps des Ptolémée, à l’usage des Juifs qui ne savaient plus très bien l’hébreu. La Septante n’est pas une simple traduction ; il y a aussi des rajouts dont la “prière d’Esther“. Mais peu importe. La tradition chrétienne, elle, a retenu cette belle prière.

Le livre d’Esther est devenu une sorte d’Apocalypse illustrant la victoire finale du bien sur le mal. Et parce que le livre d’Esther, dans la perspective chrétienne, marque la “victoire de la femme“ annoncée par le livre de la Genèse (3.15) et illustrée tout au long de l’histoire biblique (1), notre lecture oriente la pensée vers la dévotion en Marie, Mère de Dieu, médiatrice dont l’intercession a une puissance irrésistible sur le Christ dont elle est la mère. C’est une occasion de raviver notre piété envers Notre Dame qui ne ternit en rien la pureté de la foi en l’intercession unique du Christ dans l’Esprit Saint.

A ce propos, je me permets de lire, en conclusion, un passage du Concile Vatican II (Lumen Gentium n° 62) : “Après son Assomption au ciel, son rôle (le rôle de Marie, mère du Christ), dans le salut (des hommes) ne s'interrompt pas : par son intercession répétée, elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie bienheureuse.
C'est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l'Eglise sous les titres d'avocate, d'auxiliatrice, de secourable, de médiatrice, tout cela cependant entendu de telle sorte que nulle dérogation, nulle addition n'en résulte quant à la dignité et à l'efficacité de l'unique Médiateur, le Christ.

Aussi, adressons-nous souvent à Marie, le femme par excellence ! Elle est Mère, Mère du Christ et, de ce fait, notre Mère. Comme une mère, elle sait parfaitement nous obtenir les secours dont nous avons besoin. Sa prière sera encore beaucoup plus efficace que celle d’Esther si magnifique pourtant : “Sainte Marie, priez pour nous…“.

  1. Judith, Déborah… la femme de Shunem, Ruth la Moabite que Matthieu place dans sa “généalogie… et bien d’autres…

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