mercredi 30 septembre 2009

St. Jérôme - 30 Septembre

St Jérôme est né en Dalmatie vers 345, de parents chrétiens. Soucieux de son éducation, ils l’envoient assez vite à Rome faire ses études. En ce temps-là, le “savoir-parler“, la philosophie, la rhétorique ouvraient les portes aux plus belles situations dans l’empire romain. Il fit ses études, “tout en s’amusant“, dira-t-il, en cette ville aux mœurs légères.

Qu’est-ce qui provoqua un changement de vie, une sorte de conversion ? On ne le sait pas exactement. Il fut, en tous les cas, fortement impressionné par les “Catacombes“, les tombeaux des martyrs, des apôtres. Il trouvait en eux un idéal chrétien qu’il recherchait lui-même, si bien qu’il s’adonnait à la prière, à la méditation. Ses parents l’envoyèrent ensuite à Trèves auprès de la Cour impériale. Mais il n’avait pas une âme d’arriviste !
Aussi se retira-t-il sur les bords de l’Adriatique, non loin de son pays natal, menant une vie de prières, de réflexions.

Puis il est attiré par le pays où Jésus vécut. Il part en Orient vivre en ascète, principalement à Antioche. Il mène une vie studieuse, mais, selon lui, encore profane. Eut-il une vision ? En tous les cas, il abandonne tous ses livres de philosophie, d’auteurs profanes pour commencer à se consacrer à l’Ecriture Sainte. Il part dans le désert au sud d’Antioche, menant une vie d’ascète et commençant à apprendre l’hébreu. Revenu à Antioche, il est ordonné prêtre, malgré ses réticences, semble-t-il.

Il fait la connaissance d’Origène - premier Père de l’Eglise - qui a vécu plus d’un siècle avant lui, à Alexandrie, puis à Césarée de Syrie ; Avant lui, cet auteur avait beaucoup étudié la Bible ; il en fit des commentaires qui sont restés célèbres. Jérôme s’en inspire beaucoup. Il lit également Eusèbe de Césarée, mort à l’époque de sa naissance, fondateur de l’Histoire de l’Eglise, qui relate tous les événements de son époque, sans oublier toutes les controverses théologiques du moment (Arianisme, Nestorianisme…). Il fait également la connaissance de Grégoire de Nazianze et l’accompagne au Concile de Constantinople, en 381, qui combat l’arianisme en affirmant nettement la divinité du Saint-Esprit.

Jérôme revient à Rome en 385. Le grand pape St Damase le remarque ; il le charge de traduire les évangiles, le psautier. Il prêche beaucoup. Des femmes d’une certaine condition - Marcelle, Paul et ses filles, (surtout Eustochium) - se rassemblent autour de lui pour étudié la Bible, apprendre l’Hébreu. Il faut dire cependant que Jérôme a un fort caractère qui l’entraîne à des propos satiriques. Ses observations sur le clergé romain en irritent beaucoup. A la mort du pape Damase, son protecteur, il repart pour l’Orient suivies de quelques-unes de ses disciples (Paule, Eustochium). Là il fait la connaissance de nombre de chrétiens adonnés à la prière, l’étude, la vie ascétique. Ainsi rencontra-t-il Evagre le Pontique, grand spirituel, Mélanie l’Ancienne, cette romaine, partie, elle aussi, pour la Terre Sainte, mais qui avait beaucoup voyagé (elle fit la chronique de ses pèlerinages -Histoire des Pères du désert) en compagnie de Rufin d’Aquilée que Jérôme a bien connu.

Finalement, Jérôme se fixe à Bethléem en 386. C’est la dernière étape de sa vie. Il crée là un monastère de femmes, malgré l’opposition des moines grecs et orientaux (très nombreux). Il traduit la Bible à partir des Septante (texte grec du 3ème s. av. J.-C.). Cette traduction qui a été appelée “Vulgate“ depuis le Concile de Trente (1545) est l’une des plus admirable performance de l’esprit humain.

St Jérôme meurt en 419 à Bethléem. On pourrait résumer la vie de St Jérôme par ce verset de la deuxième lettre de St Pierre : “Nous avons la parole des prophètes qui est la solidité même, sur laquelle vous avez raison de fixer votre regard comme sur une lampe brillant dans un lieu obscur, jusqu'à ce que luise le jour et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs“. (2 Pet. 1.19).

St Jérôme est vraiment, dans l’Eglise, le modèle de ceux qui ont consacré leur vie à l’interprétation des Ecritures.Dans un songe célèbre qu’il raconte à Eustochium, en le dramatisant, il dit qu’il sacrifia sa culture classique, gréco-latine, à la connaissance, passionnée des Ecritures. Selon lui, pour bien comprendre la Bible, il faut se soumettre à 3 conditions :
  • La veritas hebraïca - le texte hébreu !
  • La Terre Sainte, surtout Jérusalem. Si chaque chrétien pouvait se rendre une fois en Terre Sainte ! Le pays lui-même est encore un livre où Dieu parle !
  • Bethléem, le lieu où le Fils de Dieu s’est incarné.

Son tempérament très fougueux, assez étranger à l’onction ecclésiastique, avait besoin de trouver près de la crèche, le silence, la paix et l’humilité.

Puissions-nous être à son école !

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